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DEUXIÈME PARTIE, CHAPITRE 3 (pages 229 à 2631 IU4illcill Après une euphorie de courte durée « commença pour Fré­ déric...

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« DEUXIÈME PARTIE, CHAPITRE 3 (pages 229 à 2631 IU4illcill Après une euphorie de courte durée « commença pour Fré­ déric une existence misérable.

Il fut le parasite de la mai­ son ».

Pendant des semaines le jeune homme fréquente quotidiennement le domicile des Arnoux dont la mésentente est permanente.

« Ses après-midi se passaient à se rappe­ ler la visite de la veille, à désirer celle du soir ..

, » Même quand une « catastrophe » financière compromet la situation du couple, Frédéric reste très proche d'eux alors que le cercle de leurs familiers s'éloigne.

Plus encore, pour leur rendre service dans une situation cruciale, il leur fait l'avance de quinze mille francs pourtant promis à Deslau­ riers pour la mise sur pied d.u journal d'opinion dont il rêve. Quelque temps plus tard, en avril 1847, il accepte encore d'entrer dans les affaires de M.

Dambreuse, en train de constituer le capital de l'Union générale des Houilles françaises, · à la seule fin d'obtenir du banquier un report des dettes · qu'Arnoux a contractées auprès de lui. Toujours en délicatesse avec sa femme, ce dernier n'a pas : hésité pourtant à faire passer auprès d'elle Frédéric pour l'amant de Rosanette ! Indigné, le jeune homme veut s'expliquer lui-même avec Marie qu'il réussit à rejoindre près de Creil, sur le site de la fabrique de faïences de son mari.

Il y retrouve Sénécal, engagé comme sous-directeur, qui, tout en restant fidèle à ses théories républicaines, fait preuve d'une extrême dureté à l'égard des ouvriers et ouvrières.

Au terme d'une ennuyeuse visite guidée de la fabrique, Frédéric, monté avec Marie dans sa chambre, espère enfin pouvoir se déclarer.

Mais la jeune femme écarte ses avances au nom des principes de la morale. Abattu, l'amoureux éconduit en vient à maudire, de retour à Paris, celle qu'il vénérait quelques heures plus tôt.

Une invitation de Rosanette arrive.à point nommé pour le tirer de son désespoir rageur. COMMEN TA IRE DÉTAILLÉ ci Le parasite de la maison ,, La singulière première phrase de ce chapitre 3 peut paraître totalement contradictoire avec l'espérance d'épanouissement passionnel sur laquelle s'achevait la séquence précédente : r< Alors commença pour Frédéric une existence misérable.

Il fut le parasite de la maison.

, Englué dans les ratages du ménage Arnoux, qui dérive depuis longtemps au fil des affaires et spéculations hasardeuses du mari, Frédéric apparaît comme contaminé par cene atmosphère d'échec : « il affirmait que son existence, de même, se trouvait manquée • (p.

2301. Comme Emma Bovarv.

enlisée dans la médiocrité de Tostes et de Yonville, il se révèle incapable d'analyser la situation étrange dans laquelle il se complaît et préfère prendre des poses d'un romantisme affecté et dérisoire : « Au lieu d'exprimer levéritable motif de son cha· grin, il en feignait un autre, sublime, faisant un peu !'Antony, le mau- dit...

» Mais le personnage du drame de Dumas (1831), modèle de l'amant malheureux, avait pour lui la ressource de la rébellion et du défi.

Frédéric, dont Flaubert accentue ici« la lâcheté», est privé de la plus élémentaire énergie que nécessiterait le « passage à l'acte » ou la rupture : « L'action, pour certains hommes, est d'autant plus impraticable que le désir est plus fort.

» (p.

230). Il ne lui reste donc plus, comme aux premiers temps de ses infortunes parisiennes, qu'à conjuguer désir avec soupir et souvenirs : c, Ses après-midi se passaient à se rappeler lavisite de laveille, à désirer celle du soir.

..

» (p.

231). Un non-événement L'étreinte de cette situation se fait plus lourde dans les pages suivantes avec la montée des périls financiers autour d' Arnoux.

Docile, servile malgré ses remords, Frédéric cède chaque jour davantage aux · sollicitations du marchand de faiences auquel il croit ne rien pouvoir refuser à cause d'(! Elle».

C'est un jour la complaisance stupéfiante à endosser le rôle d'amant de Rosanette pour dédouaner Jacques devant Marie ; c'est ensuite la trahison de la promesse faite à Deslauriers de lui prêter c< quinze mille francs » pour sa« feuille d'idées » ; c'est enfin le début de compromission dans les affaires boursières de Dambreuse à la seule fin de différer les cruelles échéances du faïencier. Cette dernière circonstance pourtant aurait pu rompre la chaîne fatidique des lâchetés et des renoncements en offrant à Frédéric, avec la visite de Marie chez lui, l'occasion inespérée d'un aveu ou d'une explication : «Seuls, dans sa propre maison ; - c'était un événement extraordinaire...

» (p.

240).

Or soyons attentifs au lexique de Flaubert dans l'entretien qui suit.

Si l'atmosphère de cette journée d'avril 1847 est aux câlineries des regards et de_s voix, les propos échangés ne font que bégayer une désespérante platitude et le « machinal • du discours désamorce complètement I'« extraordinaire » de la situation : « Il ne faut jamais désespérer.

Elle répliqua : - Il ne faut jamais désespérer ! Cette répétition machinale de sa phrase lui parut une sorte d'encouragement.

..

» Mais encouragement à quoi ? À dissiper une fois encore l'actualité de l'émotion dans le jeu flou des souvenirs et des surimpressions fanées : « Vous rappelez-vous ...

un certain bouquet de roses. un soir, en voiture ? » À la fabrique et ...

dans la chambre Une seconde occasion(« li la trouverait seule ; c'était le moment» p.

252) est offerte à Frédéric de rencontrer Marie et des·expliquer avec elle : la visite à la faïencerie d' Arnoux à Montataire. L'organisation de l'épisode est, comme toujours chez Flaubert, subtilement faite : elleconsiste principalement en un nouveau contrepoint entre les scènesd'intensité et d'intimité« intérieures » (l'intrusion.... »

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