Devoir de Philosophie

Dionysiaque Dionysiaque s'oppose à apollinien: selon Nietzsche, apollinien se dit d'un Grec ayant acquis le sens de la mesure :...

Extrait du document

« Dionysiaque Dionysiaque s'oppose à apollinien: selon Nietzsche, apollinien se dit d'un Grec ayant acquis le sens de la mesure : dionysiaque, au contraire, signifie relatif à la passion, à l'excès, à une sorte de folie.

Derrière ces deux adjectifs, deux dieux de la mythologie grecque, Apollon et Dionysos, sont confrontés.

D'un côté, le dieu de la beauté et des arts, de l'autre celui de l'ivresse et de l'art dramatique.

Car l'inventeur lumineux de la musique et de la poésie (Apollon) et le paillard débauché, entouré d'une cohorte de fêtards (Dionysos) ont un point commun: l'art est soumis à leur double influence.

L'inspiration sera-t-elle contrôlée par la raison ? Obéira-t-elle à des règles esthétiques? Ou bien au contraire, sera-t-elle libre, spontanée, jaillissante? Dans le premier cas, le créateur se réclame d'Apollon, dans le second, il revendique Dionysos pour maïtre.

La divergence des points de vue esthétiques épouse la divergence des tempéraments divins. Dionysos et son cortège Dionysos est une divinité composite de l'ancienne Grèce.

Dieu de la nature végétale, de la vigne et du vin, il est le fils de Zeus et d'une mortelle, Sémélé.

Sa mère, ayant demandé à son père de lui apparaître dans sa gloire, meurt aussitôt de l'attribut de son divin amant: la foudre.

L'enfant naît pour cette raison deux fois : prématuré, il passe du ventre de Sémélé dans la cuisse de Zeus, d'où il sort-le jour fixé.

Il est né, au sens propre, de la cuisse de Jupiter (nom latin de Zeus).

Elevé dans la nature, il imagine et cultive la vigne.

On le représente suivi d'un joyeux cortège de filles échevelées (les Ménades ou Bacchantes) en Grèce, mais aussi parcourant l'Orient, répandant autour de lui l'ivresse, la musique, la joie. Car il offre un double aspect: c'est un dieu national, champêtre et populaire, honoré en pays grec.

C'est aussi un dieu des extases et des mystères, dieu étran- ger, originaire de Thrace et d'Asie Mineure, inquiétant. Son culte était l'occasion de processions grotesques, de banquets, mais aussi de fêtes d'initiés.

Parmi ces fêtes, il y avait à Athènes les oschophories (avant les vendanges) et les grandes dionysies urbaines qui, durant au moins six jours, comportaient une procession, des sacrifices, un banquet, des concours de poésie et, sur trois jours, la représentation de tragédies et de comédies. Le culte de Dionysos a contribué à introduire en Grèce le sens du mystère dans la religion comme le sentiment de la nature dans la poésie lyrique.

A Rome, il est devenu Bacchus: ce nom est une traduction de Bakkhos, ancien surnom de Dionysos chez les Grecs; on l'identifiait aussi avec une vieille divinité latine, Liber.

Comme il y avait des dionysies en Grèce, il y eut des bacchanales à Rome.

Mystères (voir à Orient) dont la doctrine était tenue secrète sous peine de mort, mais prônant la liberté de comportement de l'individu, les bacchanales furent de plus en plus fréquentes et elles dégénérèrent en débauches parfois criminelles jusqu'à leur interdiction: en 186 avant J.-C., elles donnèrent lieu à un procès gigantesque qui impliqua sept mille personnes et entraîna de nombreuses condamnations, à la mort ou à des peines de prison. La naissance de la tragédie Dionysos peut donc être bon garçon, buveur, joyeux et vagabond, mais aussi se montrer imprévisible, dangereux, implacable à l'occasion.

C'est que, dès sa naissance dramatique, il a su que les dieux peuvent tuer aussi aisément qu'ils aiment: leurs faveurs sont limitées et elles ne sont pas sans risques.

Lui-même frappera de terribles châtiments ceux qui refuseront de le célébrer. Les anciens lui donnaient la forme d'un taureau, représentant le bouillonnement vital, l'énergie, comme la folie aveugle. Friedrich Nietzsche considère, dans La Naissance de la Tragédie, qu'au fond de l'âme des Grecs survivait une démesure asiatique, un goût du monstrueux, de l'atroce, qu'il faliait dominer.

C'était la part de Dionysos, le besoin de créer s'alliant à la folie destructrice. Au contraire, l'influence d'Apollon porte à la contemplation esthétique et, par la vision de la beauté, l'homme apollinien échappe au pessimisme : la beauté des formes conduit à la conception d'un monde imaginaire et idéal. Cette opposition.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓