Discutez ce propos de Voltaire : « les meilleurs livres sont ceux qui font faire la moitie du chemin aux...
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Discutez ce propos de Voltaire : « les meilleurs livres sont ceux qui font faire la
moitie du chemin aux lecteurs ».
• Le livre doit montrer le chemin de la réflexion au lecteur ; doit être utile et aiguiser la
curiosité du lecteur, dont la complicité est requise pour deviner les intentions de l'auteur.
I- La littérature voulant intervenir sur le monde et les consciences
Les auteurs se sont souvent sentis « investis » d’une mission, celle d’éclairer le
peuple et d’être un guide.
Traditionnellement, l’argumentation trouve son lieu d’expression
dans les genres « sérieux » :
A- Le dialogue et la correspondance
• Le dialogue => mettre en mots des notions abstraites ou morales ; faire dialoguer des
personnages, confrontations d’idées => l’auteur peut ainsi amener son lecteur à réfléchir
et/ou à ce qu’il adhère à sa propre thèse.
Multiplicités des thèmes abordés et notions
(bien/mal, beau/laid…).
Dialoguer, c'est tenter de convaincre, de persuader son
interlocuteur (cf.
le dialogue chez Socrate) : cela est reproduit à l’écrit par l’auteur.
• Correspondance qui contient un discours.
Par la forme de la lettre, adressée ou pas,
l’auteur donne son idée, développe un sujet, une thèse.
Cf.
Les Provinciales de Pascal qui
défendent le jansénisme
B- L’essai
Le lieu privilégié de l’expression et du développement des idées abstraites => l’essai.
• Domaine : histoire, économie, politique, science, pédagogie…=> forme d’un article
étoffé, d’un traité, d’un livre d’histoire, de mémoires, d’une étude, d’une discussion
philosophique, d’une lettre ouverte, d’un pamphlet...
=>discours délibératif où l’auteur
affiche souvent son point de vue
=> registre didactique puisqu’il propose un enseignement ou un partage de connaissances
en un discours structuré – plan rigoureux, thématique, analytique, logique sur un sujet
précis.
∆) Le dialogue mais aussi la correspondance et surtout l’essai sont tout à fait
appropriés à l’expression de notions morales ou abstraites.
Toutefois, ces genres restent
ardus et donc peuvent ne pas toucher tout le monde.
« Le moyen d'ennuyer est de vouloir tout dire » a prévenu Voltaire => dans les
contes, fables, etc.
: l’auteur suggère, met en scène (mais ne dit pas tout) :
II- La fantaisie de l’apologue
A- Un récit agréable à lire
L’apologue est souvent un récit plaisant.
NB : La Fontaine s’accuse lui-même de futilité
quand il se définit dans une lettre à Madame de la Sablière : « Je suis chose légère et je
vole à tout sujet.
Je vais de fleur en fleur et d'objet en objet ».
• La Fontaine dédie ses fables à un enfant, au Dauphin =>nombreuses fables font parler
des animaux, personnifications.
Monde enfantin : animaux qui parlent… Les contes de
Perrault sont surtout lus par les enfants (Le Petit poucet, La Belle au bois dormant…).
• Fable => récit léger et agréable.
Vs chez Ésope, pour qui le récit n’a qu’une fonction
secondaire, d’illustration, chez La Fontaine, le récit (animé, vivant et pittoresque par la
variété des temps employés) se développe considérablement par rapport à la morale, qui,
loin de rester la seule finalité de la fable, en devient plutôt le prétexte => ses fables sont
de véritables petites scènes de genre, pittoresques et circonstanciées, le plus souvent
teintées d’humour.
Jouant sur l’alternance irrégulière de différents mètres (octosyllabes et
alexandrins, par exemple), La Fontaine dynamise le récit, lui donner l’allure naturelle d’un
conte, à mi-chemin entre prose et poésie.
Cf.
« Les Obsèques de la lionne ».
B- Le dépaysement, l’amusement
• Zadig de Voltaire : histoire orientale, dépaysement du lecteur.
Voltaire situe l’action dans
l’Orient lointain, à une époque imaginaire et antique.
Exotisme qui rappelle les Mille et une
nuits.
« Du temps du roi Moabdard… »
•Candide : les personnages sont tous bons ou mauvais.
Jeux de mots sur les nom (Candide
est naïf, M.
Vanderdendur, le méchant hollandais qui exploite le « nègre »…), facéties : les
quartiers de noblesse… Candide se promène à travers le monde, découvre un pays
utopique, celui de l’Eldorado… Voltaire décrit le parcours d’un jeune homme naïf qui
parcourt le monde, accompagné de Pangloss son mentor, un philosophe pour qui « tout
est pour le mieux dans le meilleur des mondes ».
C- Les pistes qui signalent que le récit n’est pas aussi anodin qu’il pourrait
paraître
Au fil du texte, de nombreux éléments signalent au lecteur que le récit n’est pas si anodin.
• Fables de La Fontaine, bien que l’on soit dans le monde animal, le système décrit
ressemble fort à celui des hommes et à celui de la cour de Louis XIV : « le Prince, sa
Province, les Prévôts, Messieurs les Courtisans, la Reine, le Roi ».
Cf.
chez Voltaire, même
dans un Orient profond on retrouve des personnages bien connus (le juge…).
• Cf.
L’ironie (art de dire le contraire de ce que l’on pense, de se moquer de quelqu’un ou
de quelque....
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