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DISSERTATION « Toute la pièce s'inscrit dans le cadre de la lutte du nouveau et de l'ancien. » (M. Darceuil,...

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« DISSERTATION « Toute la pièce s'inscrit dans le cadre de la lutte du nouveau et de l'ancien.

» (M.

Darceuil, Approches, 1969.) Commentez et discutez cette affirmation. Introduction « Les inclinations naissantes[...

] ont des charmes inexplicables, et tout le plaisir de l'amour est dans le changement », déclare Don Juan à Sganarelle 0, 2).

C'est la nouveauté de l'objet plutôt que l'intensité du sentiment qui guide la quête amoureuse du séducteur.

Mais peut­ on retrouver un tel attrait dans d'autres domaines ? Peut-on considé­ rer avec M.

Darceuil que« toute la pièce s'inscrit dans le cadre de la lutte du nouveau et de l'ancien» ? Sans doute la contestation perma­ nente des valeurs établies au profit d'une liberté neuve est-elle évidente, mais Don Juan n'est-il pas aussi un personnage ambigu, reflet des con­ tradictions de son temps, prisonnier du monde ancien ? 1.

Contestation et amour du changement 1.

Wn désir toujours nouveau Le domaine où Don Juan apparaît le plus évidemment avide de nou­ veau est celui du désir.

Malgré la passion qu'il a eue pour Done Elvire et la peine qu'il a prise pour la séduire, il n'hésite pas à la quitter, en identifiant la fidélité à un faux honneur, et le mariage à un ensevelisse­ ment (1, 2), d'où son projet d'enlèvement en mer et la promptitude de la cour faite à Charlotte et Mathurine, après son échec.

Le catalogue de ses conquêtes durerait « jusqu'au soir». 2.

Le refus de l'ordre établi Plus sérieusement, Don Juan refuse l'ordre ancien, par scepticisme ou ennui.

La médecine est un art« de pure grimace» (Ill, 1 ).

Les valeurs propres à I'aristocràtie sont réduites à néant : la vraie noblesse prônée par son père reçoit un silence glacé ou s'attire une insolence (IV, 4) ; le désir de gloire posthume du Commandeur, avec son superbe mau­ solée et sa statue d'empereur romain, attire ses sarcasmes (111, 5).

Don Carlos, le frère d'Elvire, trouve lui aussi pesante la vieille conception de l'honneur (111, 3). 3.

La cabale des dévots Surtout, Don Juan refuse une société dominée par le pouvoir de la religion, thème constant de la pièce.

Il méprise les valeurs chrétien­ nes: ascétisme du pauvre (111,2), reconnaissance pour son sauveteur (Il, 3), caractère sacré du mariage (1, 3), sens de la parole donnée; plus encore, Don Juan refuse la croyance en Dieu.

Peut-être au nom de la science, du rationalisme cartésien, ou du gassendisme: il ne croit qu'en« deux et deux sont quatre».

C'est Sganarelle, piètre théologien, qui est chargé de défendre la foi, et il essaye de le faire en recourant au vieil argument des causes finales (Ill, 1).

Amoralité tranquille, audace intellectuelle, individualisme semblent les traits dominants du héros, d'où la vision chez un metteur en scène récent d'un« aristocrate dévoyé en rupture de classe» (P.

Chéreau), presque d'un révolutionnaire. Il.

Les ambiguïtés de Don Juan La lutte de Don Juan pour une liberté nouvelle le rend sympathique.... »

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