Disserter pour approfondir une notion Pourquoi vous demande+on de faire des dissertations? Pour exercer votre rai­ son et fortifier votre...

« Disserter pour approfondir une notion Pourquoi vous demande+on de faire des dissertations? Pour exercer votre rai­ son et fortifier votre jugement.

Mais le travail de dissertation est aussi l' occa­ sion de mettre en œuvre les connaissances acquises en classe, d'enrichir le cours de philosophie de nouvelles lectures et d'approfondir une notion en l'abordant sous un angle moins didactique, non scolaire, ou non scolastique. L'exemple suivant sur la liberté, dont certaines parties vous apparaîtront comme plus difficiles que ce que vous avez lu jusqu'à présent, entend vous inci­ ter à travailler plus en profondeur et initier à un effort supérieur de réflexion ceux qui, en fin de terminale, seront en possession d'un savoir philosophique et auront une bonne maîtrise de la méthode.

Il s'adresse donc plus particulière­ ment aux élèves qui souhaitent entrer en classe préparatoire HEC ou en hypo­ khâgne, à ceux qui veulent faire des études de philosophie, mais aussi à ceux qui ne se résigneront pas à ne conserver de leur année de philosophie qu'un souvenir ému, sympathique mais lointain. ♦ SUJET : « PEUT-ON CONCEVOm UNE LIBERTÉ SANS LOI?» {IntroductionJ L'introduction montre que /a question proposée se pose vraiment, est un problème philosophique. À première vue, loi et liberté s'opposent.

Une loi n'est loi, n'est conforme à son concept, que si elle exerce un empire absolu sur ce qu'elle régit; naturelle, elle com­ mande impérieusement aux phénomènes physiques; morale ou politique, elle gouverne impérativement les consciences ou les sujets de l'État qu'elle constitue.

Or, si une loi est une règle qui ne souffre aucun écart, aucune exception, être libre, n'est-ce pas de tout évidence se soustraire à l'empire de la loi, à son emprise sur la volonté ? � N'y a-t-il pas de liberté que contre ou hors la loi? L'absolu � de la loi et l'absolu de la liberté nous apparaîtraient immé­ diatement comme les deux pôles d'un irréductible face-à­ face, et il serait a priori, non seulement plus facile de concevoir une liberté sans loi que l'inverse, mais même impossible de concevoir la liberté avec la loi.

Or précisé­ ment, que conçoit-on ainsi? Une liberté conçue sans loi n'est-elle pas une illusion pràtique, une utopie, et même, et d'abord, une illusion théorique, une idée faible ou fausse, naïve, née du seul désir d'une liberté sans frein qu'on serait bien incapable de fonder en raison, bref un pseudo-concept n'ayant pour lui que l'apparence du concept? Peut-on pré­ cisément concevoir une liberté sans loi? La question pose le problème de l'existence et de l'essence de la liberté. [Analyse et problématique du sujet] L'analyse du.... »