Du temps indéterminé aux échéances implacables : diversité de la temporalité dans Dom Juan On remarquera le déséquilibre temporel de...
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Du temps indéterminé aux échéances implacables : diversité de la
temporalité dans Dom Juan
On remarquera le déséquilibre temporel de la pièce: les quatre premiers
actes couvrent une journée.
L'entracte de l'acte V correspond à 12 heures à
peu près, soit la nuit qui sépare la première journée de la seconde au cours
de laquelle Don Juan va devoir solder ses comptes.
La première journée applique une temporalité chaotique et discontinue.
Il n'y a guère d'unité entre les fils de l'intrigue: les personnages et leur
projet (Elvire, ses frères) n'apparaissent que par intermittences, comme à
l'acte III, ils se succèdent pêle-mêle (M.
Dimanche, Don Louis, Elvire, la
Statue).
Parti pour une aventure galante, la séduction d'une jeune fiancée, Don
Juan voit ses plans retardés ou compromis.
Elvire resurgit de façon
imprévue dans sa vie ; le naufrage empêche en définitive la capture de la
beauté convoitée.
Toutefois ces incidents ne contrarient que partiellement
Don Juan.
Certes il manque de se noyer mais aussitôt il retrouve deux
paysannes sur sa route et un mariage à briser.
Toutes les digressions à l'intérieur de l'histoire font corps avec
l'insouciance du séducteur flottant au fil de ses incartades.
Don Juan qui se
laisse aller à tout ce qui le subjugue s'accorde avec le hasard, avec le
désordre et l'agitation des péripéties.
Après chaque arrêt passager, le voilà
qui à nouveau rompt les amarres et part en cavale pour les passades
suivantes.
Son nomadisme désirant est bien pour lui la preuve que rien
n'est dirigé, que rien n'est laissé aux mains de la Providence et de l'histoire.
Refusant tout déterminisme, il se réjouit impudemment des divertissements
nés....
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