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Égypte 1981-1982 La succession Le 6 octobre 1981, Anouar El Sadate s'effondrait sous les balles d'un commando d'officiers intégristes musulmans:...

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« Égypte 1981-1982 La succession Le 6 octobre 1981, Anouar El Sadate s'effondrait sous les balles d'un commando d'officiers intégristes musulmans: le chef de l'État égyptien regardait le défilé militaire commémorant la guerre de 1973 qui fut à l'origine des accords de Camp David et du traité de paix égypto-israélien.

Cet événement, ainsi que la dangereuse montée des affrontements interconfessionnels et une répression tous azimuts déclenchée par un Sadate dont la mégalomanie ne pouvait plus admettre une quelconque opposition, allaient marquer l'année 1981. Un mois presque jour pour jour avant d'être abattu, Anouar El Sadate faisait procéder à 5 000 arrestations et mettait les quelque 40 000 mosquées du pays sous le contrôle de l'État! Prétextant des affrontements confessionnels entre coptes et intégristes musulmans - affrontements contre lesquels il n'avait pris jusque-là aucune mesure -, Sadate frappait tous les courants de l'opposition laïque.

Soucieux de mettre fin à toute opposition à sa politique de normalisation avec Israël, le président exprimait le désarroi d'un régime incapable de tenir aucune de ses promesses: les accords de Camp David n'ont pas apporté la prospérité promise par Sadate et l'Égypte restait isolée du monde arabe sans que le raïs puisse en rien influencer la politique israélienne et sans le moindre début de solution pour le peuple palestinien. Quelques jours après la mort de Sadate, Hosni Moubarak était désigné par le parti au pouvoir pour succéder à Anouar El Sadate.

Depuis, l'Égypte est entrée dans une phase de transition.

Vers quoi? Il est encore prématuré de le dire.

Mais il ne fait pas de doute que l'ère Moubarak sera différente de la précédente.

Malgré les multiples assurances de "continuité", les tenants et clients de l'ancien régime se rendaient compte qu'en définitive le "changement" finira par l'emporter.

Ne fût-ce que pour mettre un terme à la dégradation continue de l'appareil de production et pour éviter des bouleversements plus radicaux ou simplement anarchiques.

Et l'on assistait au début de 1982 à une dramatique d'un genre nouveau où l'on voyait un président de la République soutenu par une opposition qui voulait "lui donner sa chance", et contesté à l'intérieur de son propre parti. La lutte pour le pouvoir qui se déroulait au sommet de l'appareil de l'État reflète, dans une certaine mesure (mais uniquement dans une certaine mesure) les luttes de classes qui n'ont jamais cessé, et, dans une mesure certaine, les luttes des intérêts contradictoires entre les tenants d'un capitalisme parasitaire et sauvage auquel Sadate avait lâché la bride et ceux d'un capitalisme entreprenant et développant qui tiendrait, tout à la fois, du capitalisme d'État et du capitalisme libéral. C'est que, dans un pays où plus de 43 millions d'habitants s'entassent sur une superficie utile de moins de 35 000 km² (3,5% de la superficie totale du pays), soit une densité moyenne de 1 200 habitants au kilomètre carré, les priorités absolues demeurent au développement de l'appareil de production et à une meilleure répartition du revenu national qui rationaliserait le rapport entre consommation et production. Ce que les experts du Fonds monétaire international ont appelé "la performance de l'économie égyptienne au cours de ces dernières années" (croissance annuelle du PNB de 7,3% de 1970 à 1979, de 18% en 1980, et de 9% en 1981), était une "performance" particulièrement malsaine, marquée par le développement du secteur primaire (pétrole), du secteur tertiaire (tourisme et canal de Suez, principalement), des transferts des.... »

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