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Égypte 1982-1983 Le lourd héritage de Sadate 6 octobre 1981: le président Anouar El Sadate est assassiné lors du défilé...

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« Égypte 1982-1983 Le lourd héritage de Sadate 6 octobre 1981: le président Anouar El Sadate est assassiné lors du défilé militaire qui commémore la guerre de 1973.

25 avril 1982: l'armée israélienne évacue finalement à la date prévue la dernière portion du Sinaï égyptien, à l'exception toutefois du petit triangle frontalier de Taba, proche d'Eilath, sur lequel ont été bâties des installations touristiques israéliennes.

12 février 1983: le Tribunal de l'éthique, instauré en 1980 par Sadate, condamne aux peines maximales le propre frère du défunt président, Esmat El Sadate, et trois de ses fils, Galal, Talaat, et Mohamed Anouar. La période 1981-1983 a été marquée en Égypte par ces trois dates, qui résument à elles seules tous les problèmes du pays.

Le président Hosni Moubarak, successeur de Sadate, a certes souligné qu'il entendait poursuivre la politique tracée à Camp David.

Mais l'Égypte pouvait-elle continuer à se tenir à l'écart des initiatives politiques lancées au Proche-Orient à la suite de l'agression israélienne au Liban le 5 juin 1982? Le procès de Esmat El Sadate a bien marqué une certaine volonté de lutter contre la corruption, qui avait atteint sous Sadate une ampleur jamais connue en Égypte.

Mais si "dé-sadatisation" il y a, jusqu'où la politique d'ouverture économique sauvage décrétée par Sadate en 1974 (l'Infitah) a-t-elle été remise en cause? Quelles sont enfin les limites de la libéralisation du système politique en dépit des libérations de nombreux détenus politiques survenues en 1982? De fait, c'est sans doute dans le domaine de la politique extérieure que les choses ont le plus changé en Égypte.

Le traumatisme de la guerre du Liban, la paralysie du "Front de la fermeté" (Syrie, Libye, Algérie, OLP, Yémen du Sud), l'avancée des "modérés" au sommet arabe de Fès et dans l'OLP, ont en effet provoqué un rapprochement entre l'Égypte - exclue du monde arabe pour avoir signé une "paix séparée" avec Israël - et les autres États arabes.

Dans le même temps, le climat des relations avec les Israéliens se refroidissait de plus en plus: Hosni Moubarak a bien réaffirmé qu'il poursuivrait la politique de Camp David, il a refusé de gracier les assassins de son prédécesseur et, sans tomber dans le piège des provocations israéliennes ni faire de concessions supplémentaires à Israël, il a obtenu l'évacuation du Sinaï à la date prévue.

Mais le rappel de l'ambassadeur égyptien à Tel Aviv, après l'invasion du Liban et le conflit frontalier sur Taba ont pratiquement "gelé" les relations égypto-israéliennes. Parallèlement, l'Égypte a tenté de dédramatiser son conflit avec le monde arabe.

Multipliant les contacts officieux avec les pays arabes "modérés" et les Palestiniens (une importante délégation égyptienne était présente au Conseil national palestinien qui s'est tenu à Alger en février 1983), l'Égypte a envoyé son ministre des Affaires étrangères au Liban et a fourni une aide militaire importante à l'Irak, en guerre contre l'Iran.

Elle a également supprimé la "Ligue des peuples arabes et islamiques" créée en octobre 1980 au Caire pour concurrencer la Ligue arabe.

Le soutien américain à Israël pendant la guerre du Liban a en outre poussé l'Égypte à sortir, certes timidement (elle considère que les Américains disposent de "toutes les cartes au Proche-Orient"), d'un tête à tête exclusif avec son compromettant protecteur et à chercher de nouveaux partenaires.

C'est notamment cette volonté, partagée par la France, qui a donné naissance au projet de résolution "franco-égyptienne" sur le Liban, déposé à l'ONU le 29 juillet 1982. La suspension par l'Égypte, en mai 1983, des négociations avec les États-Unis concernant l'octroi de facilités militaires aux Américains sur la base égyptienne de Ras Banas pourrait d'ailleurs marquer un infléchissement encore plus net de la politique de soutien du Caire aux conceptions stratégiques de Washington dans la région. Fidèle à la tradition nassérienne, l'Égypte a tenté par ailleurs de reprendre une place de premier plan au sein du mouvement des non-alignés, déchiré par.... »

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