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Égypte 1983-1984 Fragilité Le président égyptien, Hosni Moubarak, a réussi en trois ans de pouvoir - ce qui fut un...

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« Égypte 1983-1984 Fragilité Le président égyptien, Hosni Moubarak, a réussi en trois ans de pouvoir - ce qui fut un tour de force - à maintenir l'Égypte dans une situation de relative stabilité.

Mais, pris entre des exigences contradictoires, soumis aux pressions du "clan Sadate", il a dû et devra dans le futur naviguer serré pour contourner ces difficultés. A commencer par celles liées à la situation économique, qui ont marqué l'année 1983.

Sur le plan économique, "l'ère" Moubarak s'est concrétisée par l'adoption d'un plan quinquennal (1981-83/1986-87), le second dans l'histoire de l'Égypte.

Sans remettre fondamentalement en cause l'"infitah" (l'ouverture économique) décrétée par le président Sadate en 1974, le plan a voulu en corriger les "abus" en mettant l'accent sur les investissements productifs. La progression annuelle du PNB devrait atteindre 8% par an.

L'agriculture, jusque-là négligée, connaîtrait une croissance de 3,7% (contre 2% jusqu'alors).

L'ensemble des investissements augmenterait de manière substantielle avec une part plus grande de capitaux privés (24% contre 17% en 1980).

Dans l'industrie, le secteur d'État, avec 75% de la production, est resté l'épine dorsale du système.

Le gouvernement a dressé, pour la première année de mise en oeuvre du plan, un bilan positif: 335 nouveaux projets, pour une valeur de deux milliards de livres égyptiennes, ont été adoptés (alors que l'objectif était de un milliard). L'Égypte a drainé d'importants capitaux du Golfe, dont certains ont été investis dans l'industrie.

Le pays a ainsi réussi à stabiliser plus ou moins ses ressources financières provenant du pétrole, du canal de Suez et du tourisme.

Après une chute due aux incertitudes nées de l'assassinat d'Anouar El Sadate (octobre 1981), les envois de fonds des Égyptiens à l'étranger - une des quatre ressources principales du pays ont augmenté de 53%.

Enfin, l'exportation d'armements a rapporté plus d'un milliard de dollars, devenant ainsi une des principales sources de revenus (et de devises!). En dépit de ces redressements, la situation économique en 1983 est restée précaire.

Avec 20 milliards de dollars de dettes, Le Caire a dû rembourser chaque année 1,8 milliard - ce qui correspond à 25% des exportations ou à 80% de l'aide américaine annuelle.

Le déficit budgétaire pour 1983-1984 a atteint 6 milliards de dollars alors que celui de la balance des paiements courants - malgré une décrue - est resté à 1,4 milliard. L'inflation réelle a varié entre 30 et 40%.

Mais ce tableau de la situation économique serait incomplet si l'on n'évoquait pas la grande misère du peuple égyptien dont les conditions de vie se sont dégradées de jour en jour, et les inégalités criantes dans la répartition des revenus et de la consommation.

Les 5% de familles les plus riches ont absorbé en 1983 22% du revenu national, alors que les 34% les plus pauvres n'en ont perçu que 11%.

2,3% des Égyptiens ont englouti 34% de la consommation nationale, alors que 33% des citadins et 44% des ruraux vivaient en dessous du seuil de la pauvreté. Dans ces conditions, le Rais égyptien a dû faire face à un difficile dilemme.

Il a dû contracter de nouveaux prêts auprès des organismes internationaux, et a donc engagé depuis la fin de l'année 1983 des négociations avec le FMI.

Or celui-ci a posé une condition: la diminution draconienne des 2,5 milliards de dollars de subsides distribués annuellement par l'État égyptien pour financer les produits de première nécessité (pain, sucre, etc.).

Mais les récentes émeutes du Maroc et de Tunisie, celles du Caire en janvier 1977 - qui avaient suivi l'adoption de telles mesures - sont restées dans toutes les mémoires.

Malgré les pressions des sadatiens et de tous les profiteurs de l'"infitah", le gouvernement a reporté sa décision à après le 27 mai 1984, date des élections législatives. Des élections mouvementées La situation en politique intérieure a été dominée par la préparation et la tenue de ces élections, les premières depuis l'assassinat du président Sadate.

L'instauration de la proportionnelle,.... »

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