Égypte 1987-1988 Embellie conjoncturelle? Sans être faste, l'année 1987 a marqué pour l'Égypte une nette amélioration par rapport à l'année...
Extrait du document
«
Égypte 1987-1988
Embellie conjoncturelle?
Sans être faste, l'année 1987 a marqué pour l'Égypte une nette amélioration par rapport à l'année
précédente: son poids s'est accru sensiblement dans la région et elle est parvenue à trouver des palliatifs
aux nombreux problèmes économiques qui l'assaillaient.
Sur le plan intérieur, les élections législatives et présidentielles ont occupé le devant de la scène.
Le mode
de scrutin de l'Assemblée élue en mai 1984 était fortement contesté par l'opposition ; le président
Moubarak a pris celle-ci de court en en appelant au peuple par référendum pour la dissoudre.
Dans la
nouvelle assemblée, élue le 6 avril 1987, 338 sièges sur 448 (69,62% des suffrages) sont revenus au
Parti national démocrate (PND, gouvernemental), 60 sièges à la coalition Action socialiste/Parti
libéral/islamistes (17,04%) et 36 sièges au Néo-Wafd (10,93%).
Ces résultats ont consacré la victoire des islamistes, qui ont quadruplé le nombre de leurs députés,
l'échec de la gauche et le repli du PND et du Néo-Wafd.
Désigné en juillet par le Parlement comme
candidat unique à la Présidence de la République, le chef de l'État, Hosni Moubarak a été plébiscité au
début octobre par 97,12% des électeurs pour un nouveau mandat de six ans.
Le chef du gouvernement
Atef Sidki a été reconduit dans ses fonctions.
Le courant islamiste s'amplifie dans les universités et les associations professionnelles et se traduit par de
larges majorités (70 à 80%) dans les élections syndicales.
Agissant au grand jour, son action est tolérée
par les autorités qui ne sévissent que contre les groupuscules extrémistes clandestins partisans de la
violence, rendus responsables des incidents confessionnels, devenus chroniques, ainsi que des attentats
perpétrés contre d'anciens ministres de l'Intérieur.
Par ailleurs, des tentatives de déstabilisation de l'État
ont été revendiquées par une nouvelle formation clandestine, "Égypte révolutionnaire", de tendance
nassérienne, qui prend pour cible des diplomates israéliens et américains.
L'arrestation d'une vingtaine de
membres de cette organisation a révélé l'implication de Khaled Abdel Nasser, fils aîné de l'ancien chef de
l'État, accusé d'être le pourvoyeur de fonds du mouvement ; la peine de mort a été requise contre onze
d'entre eux, dont Khaled, réfugié en Yougoslavie.
Une aide bienvenue
A la fin de 1986, l'Égypte, en pleine récession, n'arrivait plus à faire face à ses obligations.
Cette passe
difficile a tari les investissements et renforcé le courant islamiste, qui dispose de l'aide de puissantes
sociétés privées musulmanes financées par les banques islamiques.
De laborieuses négociations avec le FMI ont abouti en mai 1987 à l'octroi à l'Égypte d'un crédit stand-by
de 325 millions de dollars pour les dix-huit mois suivants, soumis à diverses conditions.
Cela a été suivi
d'un accord des créanciers du Club de Paris concernant le rééchelonnement des dettes, civile et militaire,
sur dix ans avec un délai de grâce de cinq ans, qui couvre le principal comme les intérêts ainsi que les
arriérés de la dette garantie.
Une première étape de l'accord a été franchie avec la création d'un marché
libre des devises étrangères, qui s'est traduit par une dévaluation de la livre de l'ordre de 60%, mais qui a
attiré vers les banques officielles la masse des dollars drainés par le marché noir (8 à 12 millions par jour
contre moins de un million précédemment).
D'autres facteurs positifs ont contribué à l'amélioration de la conjoncture: rééchelonnement de la dette
militaire américaine (4,5 milliards de dollars) et soviétique (2 milliards de dollars), stabilité du marché
pétrolier qui a entraîné un redressement spectaculaire, relèvement des droits de transit par le canal de
Suez de 5,3% et réaménagement des parités dans les droits de tirage spéciaux (DTS), "boom" touristique
sans précédent, retour à la normale des transferts des émigrés (3 milliards de dollars), accord de principe
signé au mois d'août avec la Banque mondiale pour l'octroi de deux prêts de 400 millions de dollars à des
conditions avantageuses...
Le taux de change pour l'importation de produits de première nécessité
restant toujours en vigueur, le FMI a suspendu le paiement de la deuxième tranche de crédits à la fin de
l'année 1987.
Dans les négociations qui ont suivi, les autorités ont défendu le principe d'une méthode
file:///F/dissertations_pdf/Nouveau%20dossier/451001.txt[14/09/2020 16:45:18]
"progressive" d'assainissement économique afin d'éviter une flambée de mécontentement populaire.
Un grave problème s'est ajouté....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓