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Égypte 1992-1993 Une année sismique Ayant retiré des dividendes plus significatifs qu'escomptés de la guerre du Golfe de 1991, l'Égypte...

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« Égypte 1992-1993 Une année sismique Ayant retiré des dividendes plus significatifs qu'escomptés de la guerre du Golfe de 1991, l'Égypte allait aborder l'année 1992 sous des auspices favorables: augmentation du PNB de 2,3%, pour partie grâce au redressement des prix du pétrole; balance des paiements courants excédentaire (environ 2 milliards de dollars) pour la deuxième années consécutive; réduction de la dette extérieure, passée à moins de 35 milliards de dollars en 1992; réduction du déficit budgétaire à 7% du PNB; recul de l'inflation à environ 9% et stabilisation de la livre égyptienne.

La libération de certains prix, de substantielles hausses de tarifs à la consommation (carburants, électricité), la diminution des taxes douanières et la réduction de la liste des produits interdits à l'importation ont fait de l'Égypte le nouveau "bon élève" du Fonds monétaire international (FMI) avec lequel il a été prévu qu'un nouvel accord soit passé courant 1993, avec, à la clé, l'annulation de 20% de la dette extérieure restante. Le secteur touristique, sinistré durant la crise du Golfe, présenta rapidement des signes de vive reprise, avec un record de 3 millions de visiteurs.

Enfin, contrairement aux prévisions, les travailleurs égyptiens ont retrouvé le chemin des bassins d'emploi du golfe Arabique où ils ont, pour partie, remplacé les Palestiniens, Jordaniens, Yéménites ou Soudanais expulsés durant la crise du Golfe, "rapatriant" ainsi, en 1991-1992, plus de 5 milliards de dollars, soit plus que les recettes du pétrole, du canal de Suez et du tourisme réunis. Les privatisations en panne Subsistent cependant d'inquiétantes ombres au tableau, résumables dans une large mesure, à la contrepartie des ajustements opérés sous les auspices du FMI: diminution de 7,5% des investissements de l'État et de 50% de ceux du secteur public; faible augmentation des investissements privés; maintien d'un taux élevé de chômage (affectant certainement plus de 20% de la force de travail, soit environ 3 millions de personnes); baisse continue du revenu moyen par habitant (620 dollars en 1991 et 550 en 1992). Le programme de privatisation des entreprises publiques n'a pas abouti, pour des raisons essentiellement politiques.

L'opposition a, en effet, vivement contesté les procédures d'évaluation des entreprises à privatiser, confiées à des bureaux d'audit étrangers.

Mais surtout les autorités ont atermoyé devant les conséquences des licenciements massifs que ces privatisations ne devraient pas manquer d'entraîner.

On pouvait, de surcroît, se demander quel accueil elles auraient reçu auprès des investisseurs tant locaux qu'étrangers, dans le climat politique prévalant en Égypte depuis le début de l'été 1992. L'assassinat, le 8 juin 1992, de l'écrivain Farag Foda, l'une des principales figures du courant laïciste égyptien, par des militants islamistes, et la multiplication des incidents confessionnels en Moyenne et Haute-Égypte ont provoqué une reprise de la confrontation entre l'État égyptien et le courant islamique radical. "Guerre totale>" avec les islamistes Elle a pris des formes "inédites" avec les attaques lancées par les groupes islamistes contre des objectifs touristiques - jets de grenades à Karnak contre le spectacle de son et lumière du temple, à Louxor, en juillet, mitraillages d'autobus ou de bateaux de croisières sur le Nil en octobre - qui ont eu comme résultat immédiat de ruiner la saison touristique 1992-1993.

Les militants islamistes, appuyés par les fatwa, du cheikh Umar Abd al-Rahman, mufti de la Jamaa islamiya (l'Association islamique) résidant à New York, ont expliqué qu'ils entendaient ainsi contraindre le gouvernement à mettre un terme à la répression et à libérer les islamistes détenus, tandis que le pouvoir dénonçait le complot contre l'Égypte en désignant l'Iran et le Soudan.

Les affrontements entre islamistes et forces de l'ordre ont pris, dès lors, la forme d'une "guerre totale", avec le maintien d'un véritable état de siège dans toute la Moyennefile:///F/dissertations_pdf/Nouveau%20dossier/451006.txt[14/09/2020 16:45:19] Égypte, en particulier les villes d'Assiout et Dayrout.

Les forces de l'ordre ont "ratissé" les principaux "bastions" islamistes à Alexandrie et au Caire, dont le quartier d'Imbaha - bouclé plusieurs semaines durant, au mois de décembre, par 14 000 policiers.

La multiplication des.... »

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