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Égypte 1995-1996 Retour en force sur la scène arabe A première vue, 1995-1996 aurait pu passer pour...

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« Égypte 1995-1996 Retour en force sur la scène arabe A première vue, 1995-1996 aurait pu passer pour une année de changement.

Atef Sidqi Premier ministre depuis 1987, a été remplacé, le 3 juin 1996, par Kamal al-Ganzuri, ancien ministre du Plan, rompu aux négociations avec le FMI (Fonds monétaire international) et explicitement désigné pour mener la réforme économique.

Ce sont principalement les ministres en charge des portefeuilles "économiques" qui ont donc été remerciés, laissant inchangé l'essentiel de l'équipe "politique", donnant une impression d'immobilisme. Les élections législatives de novembre-décembre 1995 ont traduit, pour leur part, un net recul de l'opposition dont seulement 13 députés (et un Frère musulman, élu sous l'étiquette indépendant) sont entrés au Parlement, constituant la représentation la plus faible en vingt ans de multipartisme.

Cinquantehuit morts ont été dénombrés lors de ces élections, un record que l'Organisation égyptienne des droits de l'homme (OEDH) a attribué en partie à la banalisation des pratiques de violence entre forces de l'ordre et islamistes.

A la détermination du pouvoir à exclure les 150 candidats de la confrérie des Frères musulmans, s'est ajoutée son incapacité - si ce n'est une absence de volonté politique - à imposer une discipline à ses clientèles; d'où les arbitrages "sur le terrain" qui se sont réglés selon les ressources diverses que pouvaient mobiliser les candidats - les affiliations politiques n'ayant ici aucun poids - et se sont traduits par de flagrantes irrégularités. Durcissement de la répression contre les islamistes Le pouvoir a durci sa position à l'égard des Frères musulmans, dont une centaine ont été traduits devant les tribunaux militaires qui ont prononcé cinquante-quatre peines de prison.

Cette criminalisation qui, en prélude aux législatives, a touché des dirigeants, s'est étendue aux cadres du mouvement en avril 1996. Bien qu'affichant leur autonomie par rapport aux aînés, une partie d'entre eux a été accusée de reconstitution d'organisation illégale; le parti Al-Wasat (le Centre) qu'ils entendaient fonder, dont le programme à coloration consensuelle se revendiquait de la législation islamique et qui comportait des coptes parmi ses promoteurs, n'a pas été accepté.

Le conflit autour de la loi de la presse qui prévoyait jusqu'à quinze ans de prison en cas de "diffamation" et empoisonnait depuis treize mois les rapports entre le régime et le syndicat des journalistes, a été réglé en juin 1996: le président Hosni Moubarak a infléchi la loi votée par sa propre majorité, faisant en quelque sorte du sommet de l'exécutif le défenseur de la presse contre l'"arbitraire du législatif". En dépit des garanties répétées des responsables du régime quant à la fin imminente de la violence, celle-ci aura fait entre mars 1992 et juin 1996 près de 1 030 victimes, dont 375 pour la seule année 1995. Parmi elles ont figuré 29 touristes, chiffre grossi par un attentat au Caire en avril 1996.

En outre, les attaques de banques attribuées aux islamistes se sont multipliées.

Depuis l'instauration des tribunaux militaires, en 1992 - dont les jugements sont sans appel -, 74 peines de mort ont été prononcées, dont 48 exécutés.

L'OEDH a estimé à 16 700 le nombre des détenus incarcérés en vertu de la loi d'urgence officiellement "seulement" 10 000 - auxquels s'ajouteraient 8 000 personnes acquittées par la justice et détenues arbitrairement.

Le pouvoir n'a pas donné suite à la médiation proposée par un avocat des islamistes, pas plus que n'a été pris au sérieux l'appel d'une branche locale de la Jama'a al-islamiya à abandonner les armes, en mai 1996.

Les arrestations sur la base de présomptions se sont élargies; des rafles ont touché 3 000 personnes, en février 1995, dont 2 000 ont été relâchées un mois plus tard. Avec l'attentat manqué contre H.

Moubarak à Addis-Abéba le 27 juin 1995 (attribué à des islamistes égyptiens), l'explosion qui a eu lieu à l'ambassade d'Égypte à Islamabad (Pakistan) et l'assassinat d'un diplomate égyptien à Genève (novembre 1995), avec aussi le massacre perpétré contre des touristes grecs pris pour des Israéliens au Caire, la violence a pris une autre dimension, "internationalisée".

Elle a contribué au niveau interne au durcissement du régime face aux islamistes qualifiés jusque-là de modérés, au prétexte de leurs liens avec une "internationale islamiste".

A cet égard l'Égypte a critiqué les capitales qui abritaient des éléments recherchés par ses services tout en multipliant les conventions d'extradition. Les tensions avec le Soudan se sont poursuivies jusqu'à la rencontre des deux chefs d'État au Caire en file:///F/dissertations_pdf/Nouveau%20dossier/451009.txt[14/09/2020 16:45:19] juin 1996.

Si l'Égypte est intervenue dans l'adoption, en mai 1996, de sanctions.... »

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