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Égypte 2002-2003 Violentes confrontations entre la rue et le pouvoir La guerre menée en Irak par la coalition anglo-américaine au...

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« Égypte 2002-2003 Violentes confrontations entre la rue et le pouvoir La guerre menée en Irak par la coalition anglo-américaine au printemps 2003 a accentué les fractures sociales, politiques, géopolitiques et économiques de l'Égypte.

Elle a aussi fragilisé le pouvoir, déjà écartelé entre l'encombrante tutelle de Washington et les exigences de la population – d'où l'attitude ambiguë du président Hosni Moubarak. Condamnant la guerre sans pour autant s'aligner sur l'alliance franco-germano-russe, ce dernier en a rejeté la responsabilité sur le régime irakien.

Il a ainsi provoqué la colère de la rue, déjà exaspérée par l'enlisement du conflit israélo-palestinien et révoltée par l'impuissance des États arabes devant l'offensive américaine.

Aux premiers jours de la guerre, les 20 et 21 mars 2003, de violentes manifestations ont éclaté dans le centre du Caire, en dépit de la reconduction, un mois auparavant, de la loi d'urgence – en vigueur depuis l'assassinat d'Anouar al-Sadate en 1981, elle interdit entre autres les manifestations à l'extérieur des lieux clos.

Quelques milliers de manifestants s'en sont pris au pouvoir, qualifié de «lâche», «corrompu» et «liberticide», se heurtant violemment aux forces de l'ordre.

La capitale n'avait pas connu pareils affrontements depuis les «émeutes du pain» de 1977.

La répression sévère qui a suivi a été condamnée par les organisations de défense des droits de l'homme.

Elles ont dénoncé les arrestations par centaines et les brutalités policières (notamment sur deux députés de l'opposition nassérienne, arrêtés et battus en dépit de leur immunité parlementaire). Succession stratégique Ces tensions ont réveillé les interrogations sur la succession de H.

Moubarak, au pouvoir depuis 1981.

En septembre 2002, son fils cadet Gamal est devenu un pivot du Parti national démocratique (PND), en prenant en charge la direction politique du parti qu'il affirmait vouloir moderniser.

L'émergence de ce banquier proche des milieux d'affaires américains a été perçue comme une tentative de resserrer des liens distendus avec Washington, à l'heure où la Maison-Blanche redéfinissait ses alliances au ProcheOrient. Ainsi, l'Égypte a fini par acquitter le militant des droits de l'homme égypto-américain Saad Eddine Ibrahim, au centre d'un bras de fer judiciaire entre les deux pays à compter de 2000.

Les cinquante homosexuels arrêtés en 2001 et rejugés en 2003 par une cour civile ont eu moins de chance : malgré les pressions internationales, leur peine a été alourdie.

Une sévérité liée au retour aux valeurs traditionnelles prôné par le gouvernement, pour contrer l'influence des islamistes entrés au Parlement après les législatives de 2000.

La popularité des Frères musulmans – un nouveau guide suprême, Ma'amoun alHodeiby, a succédé à Moustapha Machour, décédé en novembre 2002 – s'est accrue.

S'ils ont jusqu'alors évité toute confrontation avec l'État, de nouvelles arrestations ont eu lieu dans leurs rangs au printemps 2003. Au plan régional, l'Égypte est de moins en moins le centre de gravité géopolitique du Proche-Orient. Autrefois médiateur privilégié du processus de paix israélo-palestinien, le pays a été marginalisé par le plan de paix arabe proposé par les Saoudiens lors du «sommet» arabe de Beyrouth en mars 2002.

À compter de la fin 2002, il a accueilli au Caire des négociations entre factions palestiniennes pour l'arrêt de la seconde intifada.

Mais celles-ci n'ont pas abouti avant le «sommet» d'Aqaba (Jordanie) réunissant le 4 juin 2003 le président américain George W.

Bush, les Premiers ministres israélien, Ariel Sharon,.... »

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