Égypte 2005-2006 Hosni Moubarak élu sans peine L'année politique 2005-2006 a été placée en Égypte sous le signe des élections....
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Égypte 2005-2006
Hosni Moubarak élu sans peine
L'année politique 2005-2006 a été placée en Égypte sous le signe des élections.
En septembre 2005,
Hosni Moubarak a remporté sans surprise la première élection présidentielle pluraliste de l'histoire du
pays.
À 77 ans, le raïs a décroché un cinquième mandat d'une durée de six ans, avec 88,6 % des voix.
La
participation n'a été que de 23 %.
L'avocat populiste Ayman Nour, chef du parti libéral Al-Ghad («
Demain »), est arrivé en seconde position avec 7,3 % des suffrages.
Ce scrutin multipartite, qui a
remplacé le traditionnel plébiscite, a été présenté par les autorités comme une avancée démocratique
majeure, mais l'opposition a dénoncé une parodie d'élection, en raison notamment des conditions de
candidature très restrictives.
Seuls les représentants de l'opposition légale – faible, divisée et discréditée –
ont pu se présenter, tandis que les indépendants, à commencer par les Frères musulmans, ont été
écartés.
Interdite, mais tolérée, la confrérie islamiste a pourtant montré, lors des élections législatives de
novembre-décembre 2005, qu'elle était la principale force d'opposition du pays, sinon la seule.
Les Frères
musulmans ont remporté 88 des 444 sièges de l'Assemblée du peuple, obtenant ainsi le meilleur résultat
de son histoire, malgré les fraudes, les interférences policières et les violences souvent orchestrées par
les hommes de main du Parti national démocratique (PND), formation au pouvoir.
Au moins douze
personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées pendant les cinq semaines de scrutin.
L'opposition laïque, libérale ou de gauche, n'a en revanche obtenu qu'une quinzaine de sièges, ce qui ne
lui garantissait pas de pouvoir participer au prochain scrutin présidentiel : seuls les partis légaux totalisant
5 % des sièges au Parlement pourront présenter automatiquement un candidat, condition que le PND
était le seul à remplir.
Alors que H.
Moubarak ne devrait probablement pas briguer un nouveau mandat en 2011, et que la
dégradation de son état de santé alimentait les rumeurs d'élection présidentielle anticipée, le raïs n'avait
toujours pas de successeur désigné.
En revanche, le pouvoir a fait en sorte d'écarter ses rivaux
potentiels.
Ayman Nour a perdu le siège de député qu'il détenait depuis dix ans, avant d'être condamné,
en décembre 2005, à cinq ans de prison pour « falsification de documents officiels ».
Après la percée des
Frères musulmans au Parlement, l'État a décidé, en février 2006, de reporter de deux ans les élections
municipales initialement programmées en avril.
En cas d'élection présidentielle anticipée, les candidats
indépendants devront en effet présenter un nombre suffisant de signatures de soutien d'élus locaux.
Or,
les conseils municipaux sortants sont entièrement contrôlés par le PND.
Un climat plombé
L'agenda politique a souvent été rattrapé par les questions de sécurité.
En juillet 2005, à un mois et demi
de la présidentielle, un triple attentat à la voiture piégée a fait plus de 70 morts dans la station balnéaire
de Charm el-Cheikh, ville symbole du Sinaï, où H.
Moubarak a organisé de nombreuses conférences
internationales.
En février 2006, la justice égyptienne a pour la première fois incriminé un groupe
islamiste inconnu, Al-Tawhid wal Jihad (« Unicité et Jihad en Égypte »), qui avait revendiqué au nom d'AlQaeda les attentats de Charm el-Cheikh, mais aussi ceux de....
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