En juin 2001, à moins d'un an de l'échéance de son mandat, le président conservateur Andrés Pastrana n'expédiait plus que...
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En juin 2001, à moins d'un an de l'échéance de son mandat, le président conservateur Andrés Pastrana
n'expédiait plus que les affaires courantes.
Il avait perdu les deux paris qu'il avait lancés en prenant ses
fonctions en 1988 : mettre un terme définitif à la guerre civile qui ravage le pays depuis trente ans, et
ramener l'économie colombienne dans la "cour des grands" de l'Amérique latine.
C'est en février 2001
qu'a sonné le glas des derniers espoirs du chef de l'État.
Le 3, il a dû remanier son gouvernement en
limogeant notamment le ministre de l'Intérieur, Humberto de la Calle, issu des rangs du parti de
l'opposition, le Parti libéral (PL), qui s'était révélé incapable de mettre au pas le Parlement où les libéraux
étaient largement majoritaires, tant à la Chambre des députés qu'au Sénat.
Son successeur, libéral lui
aussi, n'a d'ailleurs pas été plus heureux ; il n'a pu non plus faire adopter les projets des référendums
dont rêvait A.
Pastrana pour assainir la vie politique locale et redynamiser son étoile pâlissante.
L'arrestation, en avril 2001, d'une vingtaine de hauts fonctionnaires, mêlés à une gigantesque affaire de
corruption dans l'industrie électrique - plus de 60 millions de dollars détournés -, montrait pourtant, une
nouvelle fois, l'urgence de réformer l'appareil d'État gangrené par des mafias liées au monde
économique.
Mais c'est surtout la rupture des négociations avec les FARC (Forces armées révolutionnaires de
Colombie), la plus puissante organisation de guérilla (15 000 insurgés), qui a fait perdre au président le
peu de crédit dont il disposait encore.
La signature du traité de Los Pozos, le 7 février 2001, entre A.
Pastrana et le chef historique des guerilleros Manuel Marulanda dit "Tijofijo" n'a pas renversé le cours des
événements.
Certes, l'occupation par les FARC, à partir de janvier 2000, d'une zone démilitarisée - 42 000
km2 dans la région de Caqueta - a été reconduite jusqu'au 31 octobre 2001, mais les pourparlers
achoppaient toujours sur le manque de fermeté du gouvernement face aux groupes paramilitaires
d'extrême droite, regardés par les FARC comme des alliés objectifs de l'armée régulière colombienne.
Quant à l'autre organisation de guérilla, l'ELN (Armée de libération....
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