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Encore traumatisé par l'assassinat de son premier président démocratiquement élu, Melchior Ndadaye, lors du putsch militaire d'octobre 1993, et par...

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« Encore traumatisé par l'assassinat de son premier président démocratiquement élu, Melchior Ndadaye, lors du putsch militaire d'octobre 1993, et par les massacres interethniques qui s'ensuivirent (faisant des dizaines de milliers de victimes et plus d'un million de réfugiés et déplacés), le Burundi s'est vu à nouveau confronté à une grave crise politique avec la mort de son successeur, Cyprien Ntaryamira, deux mois après son arrivée au pouvoir, le 6 avril 1994, dans l'attentat qui coûta également la vie au président rwandais Juvénal Habyarimana, à Kigali. De la même façon que le putsch burundais avait radicalisé les clivages politiques au Rwanda, le génocide anti-tutsi puis la victoire du FPR (Front patriotique rwandais) à Kigali ont fortement pesé sur le fragile rapport de forces burundais.

De plus en plus ouvertement, les partis de l'opposition tutsi, appuyés par certains secteurs de l'armée, ont remis en cause la légitimité même du processus électoral de 1993, qui a dépossédé cette dernière d'un pouvoir exercé sans partage depuis 1965, et la "tyrannie du nombre" avantageant arithmétiquement les formations à dominante hutu. Après plusieurs épisodes de forte tension, une première étape vers le retour à un cadre institutionnel normal a été franchie le 30 septembre 1994 avec l'installation d'un nouveau président de la République, issu du parti majoritaire Frodébu (Front pour la démocratie au Burundi) à dominante hutu, Sylvestre Ntibantunganya.

Privé d'une large part de ses pouvoirs constitutionnels par une "convention de gouvernement" âprement négociée, il a confirmé aussitôt dans ses fonctions de Premier ministre Anatole Kanyenkiko, issu de l'opposition et nommé par son prédécesseur, qui jouissait d'une réputation d'homme de compromis. Celui-ci est très vite devenu la cible des éléments extrémistes tutsi qui, après s'être assuré le contrôle de l'Uprona (Unité pour le progrès national, ex-parti unique à dominante tutsi), l'ont exclu et ont obtenu sa démission en février 1995.

Le nouveau gouvernement, formé le 1er mars par Antoine Nduwayo, n'a ensuite pas réussi à faire cesser la surenchère entre extrémistes de divers bords.

Ainsi, à la fin du mois de mars 1995, sous la pression des milices tutsi bénéficiant du soutien de militaires, plusieurs quartiers hutu de Bujumbura ont été vidés de leur population, enfuie au Zaïre.

En réaction, l'affaiblissement manifeste du Frodébu.... »

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