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]:;éphémère a-t-il de la valeur? Autres notions abordées : le désir. La mort. L'existence. Le bonheur. Avant de commencer Analyse...

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« ]:;éphémère a-t-il de la valeur? Autres notions abordées : le désir.

La mort.

L'existence. Le bonheur. Avant de commencer Analyse du sujet Un beau sujet, qui nous interroge concrètement sur le sens de notre destinée et qui, de plus, peut être compris sur un double plan, lit­ téraire et philosophique.

Car l'intitulé met en question, au fond, la valeur de ce qui ne dure que peu de temps, de cet éphémère chanté par les poètes ou les écrivains, y compris sous la forme de cet insecte vivant souvent seulement quelques heures: « N'aspire pas, ô mon âme, à la vie éternelle» PINDARE « Mes baisers sont légers comme ces éphémères Qui caressent le soir les grands lacs transparents» Ch.

BAUDELAIRE Par ailleurs, on notera que le sens étymologique est ici particuliè­ rement significatif: ephêmeros signifie, en grec, qui dure un jour et vient de epi, pendant, et hemera, jour. • Définissez soigneusement les termes: -éphémère (pris ici comme substantif): qui ne dure ou ne vit qu'un jour; qui est de courte durée; qui ne connaît qu'un temps fugace, bref, etc . - valeur (du latin va/or) : caractère de choses telles qu'elles sont jugées supérieures, dignes d'estime, etc. • Quel est le sens de l'intitulé du sujet ? Ce qui est transitoire et dure seulement un jour ou peu de temps comporte-t-il une qualité désirable et peut-il répondre à une aspi­ ration de la conscience ? • Quelle problématique se dégage de la question? L'éphémère com­ porterait-il une déficience ontologique ? Cela n'implique-t-il pas que le temps, extérieur à nous, nous mutile? Mais alors la finitude même de l'homme ne constitue-t-elle pas un élément de chute ? Faut-il, en définitive, privilégier le caractère de l'existence humaine limitée ou bien la pensée de l'éternité? Tel est le problème.

D'où l'enjeu de la question.

Le gain de réflexion concerne notre statut d'être temporel et fini. Plan Le plan proposé sera de type dialectique, par thèse (seul l'éternel a de la valeur), antithèse (valeur de l'éphémère) et synthèse (l'ins­ tant, synthèse d'éternel et d'éphémère, détient la valeur suprême). Bibliographie CAMUS, Le Mythe de Sisyphe, Gallimard. KIERKEGAARD, Ou bien...

ou bien, Gallimard. L'Existence.

Textes choisis, PUF. PLATON, Phédon, éditions de poche diverses. 1) Introduction Voici un sujet gros de présupposés: il semble aller de soi, derrière l'intitulé, que l'éphémère, ce qui ne dure qu'un jour, peut être soupçonné, mis en question. Rien de transparent dans cette notion.

La splendeur désolée du soleil couchant ? La mer qu'on aperçoit à travers les pins et les mimosas ? Qu'est-ce que tout cela qui n'est pas éternel ? Les fragments transitoires de la comédie et de la jouis­ sance humaine ont-ils bien quelque réalité et sont-ils même dignes d'existence ? Ce qui est transitoire et ne dure qu'un jour possède-t-il quelque intérêt et ré­ pond-il aux aspirations de la conscience ? Peut-il accéder à une supériorité ? Tel est le sens de l'intitulé du sujet. Et si l'éphémère détenait une déficience ontologique ? Le temps, dans cette perspective, ne nous mutile-t-il pas, n'est-il pas une blessure, la blessure de notre existence ? Faut-il, en définitive, privilégier notre finitude ou bien la pensée de l'éternité, tel est le problème soulevé par le sujet. Voici un intitulé dont l'enjeu est évident : faut-il aspirer à ce qui dure ou bien à l'éternel (ce qui transcende le temps) ? Selon la réponse apportée, notre destinée sera éclairée sous un jour bien différent. 2) Discussion · A.

� éphémère n'a pas de valeur, laquelle s'attache soit à la durée, soit à l'éternité (thèse) I.:éphémère? Ce terme n'est pas, dans la langue courante, valorisé: est éphé­ mère ce qui est sans lendemain, sans futur, sans avenir.

Le langage est, àœt égard, dépourvu d'équivoque; ainsi parle-t-on d'une gloire ou d'un succès éphémères, d'un bonheur éphémère, fragile, fugace et précaire.

La philosophie, réitérant ces préjugés, s'attache, elle aussi, fréquemment, non point à la valorisation des plaisirs et des jours éphémères, mais à ce qui dure ou s'inscrit dans l'éternité. Pourquoi l'éphémère serait-il dépourvu de qualités réellement désirables ? Il participerait, en tous points, à la déficience ontologique du temps.

Il conden­ serait et incarnerait cette dernière.

En lui, rien de réel: l'éphémère, ce qui pos­ sède le seul privilège de l'instant qui passe, comme cette soirée ou ce plaisir fu­ gaces que nous goûtons en leur évanescence, n'a qu'une existence imparfaite et obscure.

À peine advenu à l'être, le voici disparu, évanoui.

Dès lors, quel pou­ voir humain et quelle valeur pourraient bien marquer l'éphémère ? Ouaté de douceur et de mélancolie, l'éphémère est étranger au vouloir, étranger à l'exis­ tence humaine, étranger à l'activité rationnelle de l'esprit et au calcul.

Si la va.

leur se définit comme l'idéal moral normatifpar excellence, elle apparaît bien i loin de l'éphémère. Mais, si l'éphémère n'a pas de valeur, quelles réalités 'pourrait en détenir et in­ carner ce qui est digne d'estime? Ce sera soit la durée, forme de la succession quand notre moi s'attache à la qualité, soit, de manière encore plus fonda: mentale, l'éternité: en effet, puisque l'éphémère est fugacité décevante, ce sera ; l'intemporalité absolue qui deviendra idéal et valeur, réalité digne d'estime.

Si : l'éphémère ne se retrouve jamais, s'il échappe à toute prise humaine, alors les êtres éternels, qui ne sont pas dans le temps, seront visée de la conscience.

Éter­ nité et intemporalité apparaîtraient ainsi dignes d'estime. ; Tramition ; À l'éphémère, cette qualité évanescence du réel, faut-il préférer l'intemporalité, .

considérée comme le plus grand idéal normatif? Il semble que l'on mette ici entre parenthèses notre finitude et notre condition temporelle, en bref notre !i incarnation.

D'où la nécessité de reposer la question: l'éphémère a-t-il de la l valeur? .

B.

Seul l'éphémère possède de li!.

valeur (antithèse) ! La volonté de repousser l'éphémère hors du champ du valorisable et du valo• risé s'enracine dans le projet de la conscience commune - qui •valorise « ce qui dure», la matière non périssable, aux dépens du fragile - mais aussi dans celui .

de la conscience métaphysique, qui préfère l'éternel à l'éphémère.

N'est-ce point cette double visée qu'il nous faudra ici mettre en question? Le« durable» sous l la forme de l'or, de la lourde.... »

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