Epicurisme Le mot « épicurien » est devenu, dans le langage courant, synonyme de «voluptueux». Il désigne par exemple celui...
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Epicurisme
Le mot « épicurien » est devenu, dans le langage courant, synonyme de «voluptueux».
Il désigne par exemple
celui qui goûte les plaisirs de la table et, d'une façon
générale, tous les plaisirs.
Il s'agit en fait d'une déviation
du sens premier.
L'épicurisme est la doctrine du philosophe Epicure (341-270 avant J.-C.) qui se donnait pour but,
certes, de rendre les hommes heureux, mais par une
explication rationnelle de l'univers et en leur proposant,
en conformité avec cette explication, une stricte discipline
de vie.
Rien n'est plus contraire à la pensée d'Epicure
que d'imaginer qu'elle autorisait à satisfaire, sans frein,
tous ses désirs.
Ecole de sagesse, l'épicurisme associait au raisonnement philosophique la pensée scientifique: son système
devait sa cohérence à une conception des propriétés de
la matière relevant de la physique.
Et ce fut un poète latin,
Lucrèce, qui en exprima, avec le plus de force, la signification morale.
Au ye siècle avant J.-C., Démocrite, qui était originaire de Thrace (c'est-à-dire d'une région recoupant
l'actuelle Bulgarie et les provinces de Grèce et de Turquie attenantes), avait élaboré un système physique
matérialiste : il considérait que la matière était composée d'atomes, particules invisibles, identiques, éternelles, et en nombre infini.
Ces atomes s'unissant ou se
séparant, les êtres pouvaient naître et mourir, mais la
matière demeurait quantitativement la même.
Comme
ils possédaient l'étendue et la solidité, l'attraction ou la
répulsion des atomes (par lesquelles ils constituaient ou
ils défaisaient les figures) s'expliquait-par une loi d'attirance du semblable pour le semblable.
Enfin, des atomes particulièrement subtils circulaient à travers le
corps humain, où ils pénétraient et d'où ils sortaient
par la respiration: ils composaient l'âme.
, Les écrits de Démocrite (De la tranquillité d'âme, De
la nature des choses) ne nous sont pas parvenus, et la
légende rapportait qu'il s'était crevé les yeux pour ne
pas regarder autour de soi et ainsi éviter d'être distrait
dans sa méditation.
Il déduisait en tout cas de son
système un optimisme raisonné : essayer de prendre,
sans trop demander, ce qui est bon dans un monde où
notre être est à ce point fragile et notre destinée éphémère.
Epicure s'est inspiré de Démocrite, avec quelques
retouches d'ordre moral.
Il pensait, lui aussi, que les
atomes s'agrégeaient et se désagrégeaient dans le vide,
mais sans aucune nécessité, au hasard.
Il en déduisait
que l'homme n'a pas à craindre la mort ni l'au-delà: en
effet, le corps étant ou cessant d'être accidentellement,
par une loi de matière, l'âme étant elle-même matérielle et vouée à disparaître, à quoi bon redouter des
dieux qui, s'ils existent, sont comme les hommes? La
conséquence est que nous pouvons vivre libres et assurés.
Nous mesurons, du même coup, la vanité et le
danger des attachements humains: un seul bien, durable, vaut d'être recherché, le plaisir.
Non certes les
plaisirs mondains, car les désirs que nous ne pouvons
satisfaire nous font souffrir, mais les plaisirs permettant
d'éviter la douleur puisque, la mort étant négligeable,
c'est la douleur qui seule pose problème à l'homme.
Epicure distinguait trois types de douleur et il proposait, pour éviter de souffrir, des solutions adaptées à
chacun : les douleurs intolérables qui, généralement, ne
durent pas longtemps (il suffit donc d'attendre qu'elles
passent); celles que l'on peut supporter en....
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