Espagne 1980-1981 L'année de la vérité Triomphe des autonomies régionales, polémique autour du divorce, déception aux portes de l'Europe: l'année...
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Espagne 1980-1981
L'année de la vérité
Triomphe des autonomies régionales, polémique autour du divorce, déception aux portes de l'Europe:
l'année 1980 aura été, pour l'Espagne, l'année de la vérité.
L'unanimité qui avait suivi la mort de Franco
avait tenu bon tant qu'il ne s'agissait que de construire une démocratie formelle ; mise à l'épreuve de la
pratique, elle a commencé à se fissurer, révélant en premier lieu l'échec de la fiction centriste que Juan
Carlos et Adolfo Suarez avaient créée.
A l'aube de 1980, la constitution, consécration de cette réconciliation autour d'une position d'"extrême
centre", est en place depuis un an.
On commence à l'appliquer: comme prévu, Basques et Catalans
viennent d'approuver par référendum leur statut d'autonomie.
Février 1980: l'Andalousie est consultée à
son tour.
Or, après avoir proposé et organisé la tenue du référendum sur l'autonomie, le pouvoir
madrilène, redoutant de voir se constituer un gouvernement de gauche dans cette région en proie à de
graves problèmes sociaux, fait brusquement volte-face et boycotte la consultation.
Grâce à une argutie
juridique, le référendum échoue, bien que le "oui" ait obtenu, toutes provinces confondues, plus de 54%
des voix...
Mars 1980: Basques, puis Catalans élisent leur Parlement.
Contrairement aux prévisions officielles, les
nationalistes - y compris les séparatistes basques d'Herri Batasuna - obtiennent un triomphe dans les
deux régions, reléguant aux oubliettes les partis "espagnolistes" qualifiés de "succursalistes".
Et la presse
fait déjà des gorges chaudes des "trois échecs de Suarez".
L'Union du centre démocratique (UCD), au pouvoir, avait en effet cru pouvoir contrôler le régionalisme:
elle se trouve confrontée à des forces qui lui échappent totalement.
L'affaire andalouse, surtout, met en
cause la bonne foi autonomiste du pouvoir.
Le projet de loi sur le divorce va révéler des distorsions bien
plus graves entre le discours officiel du régime et ses véritables attaches: il s'agit là, non plus de
démocratiser l'État, mais la société.
Et lorsque le ministre social-démocrate de la Justice, Fernandez....
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