Espagne 1984-1985 L'espoir européen L'année 1984 a commencé en Espagne par le VIe Congrès national de l'Alliance populaire (AP, dirigée...
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Espagne 1984-1985
L'espoir européen
L'année 1984 a commencé en Espagne par le VIe Congrès national de l'Alliance populaire (AP, dirigée par
Manuel Fraga Iribarne) qui s'est tenu à Barcelone à la fin janvier.
Il avait essentiellement pour but de
lancer la nouvelle image "conservatrice-libérale" du parti et de confirmer Manuel Fraga comme leader de
la droite face au Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), dans la perspective des élections législatives.
En effet, l'Alliance populaire a cherché désespérément à s'installer dans le vide politique laissé au centre
par la disparition de l'Union du centre démocratique (UCD) d'Adolfo Suarez et que ce dernier est loin
d'avoir réoccupé avec le Centre démocrate et social.
Mais le Parti démocrate populaire (issu du secteur
démocrate-chrétien de l'ex-UCD) ainsi que le Parti réformiste démocratique (PRD) mis sur pied dans les
derniers mois de 1984 ont cherché tous deux à recruter leur clientèle au centre.
Au début de 1985, rien
n'était encore joué pour l'Alliance populaire.
Commencée avec le Congrès de l'AP, l'année politique s'est achevée avec celui du PSOE, qui s'est tenu à
Madrid du 12 au 16 décembre 1984.
On s'attendait à une certaine contestation de la politique
gouvernementale, les "minoritaires" regroupant quelque 15% des délégués.
La critique la plus violente est
venue de Nicolas Redondo, secrétaire général de l'UGT (Union générale des travailleurs), centrale prosocialiste.
Il a rappelé que depuis 1981, 500 000 emplois avaient été perdus alors que les socialistes
avaient promis de créer 800 000 emplois nouveaux.
Mais la voix de Redondo est restée assez isolée et le
Congrès a finalement adopté l'ensemble de la politique économique du gouvernement, de même qu'une
motion en faveur du maintien de l'Espagne dans l'OTAN.
Sur ce sujet fort controversé, le gouvernement a
annoncé la tenue, au printemps 1986, d'un référendum sur le retrait ou le maintien du pays dans l'OTAN.
D'importantes manifestations ont eu lieu au début de 1985, à l'appel des mouvements pacifistes - la
marche sur Torrejon, où se trouve une base aérienne américaine, a réuni plusieurs dizaines de milliers de
personnes - pour réclamer l'organisation immédiate du référendum ; d'autres manifestations de
protestation ont eu lieu début mai, à l'occasion de la visite officielle du président Reagan en Espagne.
Felipe Gonzalez a été reconduit à son poste de secrétaire général du PSOE par 96% des voix.
Ce fut pour
lui un incontestable succès, mais également pour Txiki Benegas, jusqu'alors secrétaire général du Parti
socialiste d'Euskadi (PSE) qui, nommé secrétaire à l'organisation du PSOE, est devenu le "troisième
homme" du parti.
Quant au Parti communiste - dirigé par Gerardo Iglesias depuis le retrait de Santiago Carrillo -, il n'a pas
tenu de Congrès, traversant une grave crise.
Violemment attaqué par les pro-Soviétiques qui rejettent
l'eurocommunisme et le traitent de "liquidationniste", Gerardo Iglesias a été sévèrement affecté par la
création, le 15 janvier 1984, d'un nouveau PC, dont le secrétariat a été confié à Ignacio Gallego et qui se
proclame "seul capable de relever la flamme de la révolution".
Quant à Santiago Carrillo, il a été exclu du
Comité central en avril 1985.
Par ailleurs, la vie politique a été animée par deux élections aux Parlements autonomes.
L'une, le 29 avril
1984, a vu la victoire des nationalistes modérés de Catalogne, conduits par Jordi Pujol.
"Convergencia i
Unió" qu'il dirige est passé de 43 à 72 sièges, et il a été reconduit président de la Generalitat de Catalunya
avec un pouvoir de discussion renforcé face à Madrid.
Des élections au Parlement autonome d'Euskadi avaient eu lieu deux mois plus tôt, le 26 février 1984.
Bien que ces élections aient permis d'enregistrer une poussée des nationalistes, toutes tendances
confondues, le Parti nationaliste basque (PNB) n'a obtenu qu'une majorité relative de 32 sièges sur 75,
affaiblissant le gouvernement monocolore ainsi formé.
Peu après, une grave crise a éclaté entre le
gouvernement autonome et le PNB à propos de la répartition des compétences économiques et
financières entre le gouvernement et les conseils des provinces: le PNB soutenait que les conseils étaient
responsables, alors que le "lehendakari" Carlos Garaikoetxea était partisan de la compétence
gouvernementale.
Finalement, ce dernier a dû s'incliner et se démettre, au début de 1985.
Le nouveau
gouvernement basque a passé un "contrat de législature" avec le PSOE pour mener une lutte efficace
contre l'ETA, dont les revendications nationales et les actions armées sont restées un problème majeur de
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la politique intérieure espagnole.
Fin de la reconversion économique
Du point de vue économique, l'année 1984 a été marquée avant tout par les négociations pour l'entrée de
l'Espagne dans le Marché commun et par la fin de la....
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