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Espagne 1986-1987 Le monopole des socialistes En 1986, année de l'entrée de l'Espagne dans le Marché commun, le PSOE -...

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« Espagne 1986-1987 Le monopole des socialistes En 1986, année de l'entrée de l'Espagne dans le Marché commun, le PSOE - Parti socialiste ouvrier espagnol - a entamé sa seconde législature et commencé à se trouver dans une position paradoxale: tout en poursuivant le démantèlement des structures franquistes - avec, par exemple, la nomination, pour la première fois, d'un civil à la tête de la police -, il apparaît comme un nouveau parti unique tendant à occuper une situation de monopole dans tous les secteurs de la vie publique.

L'opposition, faible et divisée aux Cortes, a désormais tendance à emprunter des voies parallèles: mouvement des étudiants, des ouvriers agricoles d'Andalousie, grande grèves ouvrières, révolte des musulmans de Melilla. Conforté par sa victoire à l'arraché lors du référendum du 12 mars 1986 sur le maintien de l'Espagne dans l'OTAN, le président du gouvernement, Felipe Gonzalez, décidait, dès le printemps, d'avancer au 22 juin - en plein coeur du Mundial de football à Mexico qui passionne l'opinion - les élections législatives prévues pour l'automne. Les Espagnols, en effet, ont perdu leur enthousiasme pour les socialistes et surtout pour Felipe Gonzalez. Le PSOE, qui avaient promis en 1982 la création de 800 000 postes de travail, n'a réussi qu'à en perdre un million de plus.

Son revirement sur l'OTAN - demandant aux Espagnols de voter pour le maintien de l'Espagne dans l'Organisation après en avoir, des années durant, prôné le retrait - a bouleversé nombre d'électeurs, principalement socialistes.

On lui reproche surtout son style de gouvernement, l'absence de communication avec la population, le peu de démocratie au sein du parti et sa mainmise sur tous les postes de responsabilité. La consultation du 22 juin a permis à Felipe Gonzalez de conserver la majorité absolue, avec 184 sièges sur 350, mais il a perdu un million de voix, ce qui ne l'a pas empêché, paradoxalement, de renforcer encore son hégémonie. A gauche, en effet, le PC espagnol, victime de deux scissions - dont celle de son leader historique, Santiago Carrillo - n'a pas réussi à capitaliser les sept millions de "non" au référendum sur l'OTAN.

Il est passé de quatre sièges à huit.

A droite, la Coalition populaire de Manuel Fraga Iribarne a stagné à 25%, perdant tout espoir de devenir le challenger du PSOE.

Battu cinq mois plus tard aux élections régionales basques, Fraga a démissionné de toutes ses fonctions le 2 décembre. La seule surprise des législatives du 22 juin aura été la remontée spectaculaire de l'ancien chef du gouvernement de la transition, Adolfo Suarez, à la tête d'un nouveau parti, le Centre démocratique et social.

Populiste, tiers mondiste au besoin, il a obtenu dix-neuf sièges - il en avait deux précédemment et le CDS est devenu le quatrième parti politique national.

La vie politique espagnole, déséquilibrée par l'atomisation et l'impuissance de l'opposition, s'est donc retrouvée coupée des aspirations authentiques de la société. Cependant, les élections européennes, régionales et communales du 11 juin 1987 ont battu en brèche le monopole du PSOE: s'il a obtenu 28 des 60 sièges espagnols au Parlement de Strasbourg, il a perdu la majorité absolue dans les conseils municipaux d'un certain nombre de grandes villes (dont Madrid) et dans six des treize parlements régionaux à renouveler. Le prix de l'entrée dans la CEE Les préoccupations ont été, en 1986, essentiellement d'ordre économique: entrée dans la CEE le 1er janvier, en même temps que le Portugal, l'Espagne a vécu son nouveau statut avec enthousiasme, mais au prix d'une austérité renforcée qui a fini par venir à bout de la paix sociale et du fameux sens des responsabilités des Espagnols de l'après-franquisme. L'introduction de la TVA - bien qu'elle n'ait fait, en gros, que remplacer plusieurs taxes préexistantes -, l'afflux de produits étrangers sur le marché, se sont ajoutés à l'inflation encore élevée (8%) et à un taux file:///F/dissertations_pdf/0/451144.txt[15/09/2020 14:08:50] de chômage de 22% (trois millions de sans-emploi).

Le gouvernement n'a pas voulu relâcher sa politique d'austérité - huit millions d'Espagnols sont considérés comme des "nouveaux pauvres".

Au début de 1987, le syndicat socialiste UGT (Union générale des travailleurs) s'est complètement désolidarisé des thèses du gouvernement qui a refusé de déplafonner le taux d'augmentation des salaires pour l'année, fixé à 5%. Pendant l'hiver, grèves et manifestations se sont multipliées: mineurs des Asturies, sidérurgistes, personnel hospitalier, fonctionnaires.

Les agriculteurs se sont joints au mouvement, réclamant un soutien des prix des fruits et des légumes.

La révolte la plus grave a été celle des journaliers d'Andalousie en décembre 1986.

Dans cette région agricole riche, où 30% de la population est sans emploi, le statut des ouvriers sans terres est devenu un symbole historique de l'injustice sociale.

Leur colère, qui s'est traduite par des occupations de terres, de mairies.... »

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