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Espagne 1998-1999 Défis autonomiques L'année 1998 a été dominée par l'affirmation du pouvoir du Parti populaire (PP) et par la...

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« Espagne 1998-1999 Défis autonomiques L'année 1998 a été dominée par l'affirmation du pouvoir du Parti populaire (PP) et par la question nationaliste.

La crise interne de leadership qu'a vécue le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) ainsi que l'embellie économique ont placé au second plan les enjeux liés à l'opposition droite-gauche.

Les résultats des élections européennes (39,6 % des suffrages pour le PP), municipales et autonomiques partielles du 13 juin 1999 ont confirmé cette tendance, même si le PSOE a opéré, notamment dans le scrutin européen, une notable remontée (35,3 %). Le taux de croissance de 1998 (3,8 %) a dépassé les prévisions gouvernementales et, s'il était estimé ne devoir se situer en 1999 qu'entre 3,3 % et 3,5 %, cela résultait du contexte international de crise financière.

Le niveau d'inflation a été très bas (1,8 %) et le déficit public maintenu au minimum (1,8 % du PIB).

Le taux de chômage (18 %) est resté le plus élevé de l'Union européenne, mais il est apparu en baisse avec la création de 450 000 emplois dans l'année et la perspective de 370 000 en 1999.

Le gouvernement de José María Aznar a profité de ces réussites et de l'entrée de l'Espagne dans la Zone euro au 1er janvier 1999.

Le chef de l'État a mené une opération de recentrage de son parti et les sondages du début 1999 semblent lui permettre d'espérer une majorité absolue pour les législatives de l'an 2000.

L'enjeu majeur apparu dans l'année aura cependant été celui du nationalisme. La paix au Pays basque ? La trêve prononcée unilatéralement par l'ETA (Euskadi ta Askatasuna, "Le Pays basque et sa liberté") le 16 septembre 1998 a créé un espoir immense, celui d'une paix définitive au Pays basque.

La marginalisation croissante de l'ETA, du fait de la mobilisation de la société espagnole, et surtout basque, contre ses attentats, les poursuites judiciaires contre les différentes organisations lui servant de relais et les succès du ministère de l'Intérieur espagnol dans le démantèlement de ses commandos en Espagne et de ses relais internationaux, mettant notamment pratiquement fin au sanctuaire français, ont été les principaux motifs de cette décision.

L'exemple du processus de paix irlandais a, quant à lui, influencé les Basques.

Au second plan se trouvent les élections basques du 25 octobre 1998.

La trêve est intervenue opportunément pour enrayer la dégradation du vote nationaliste au Pays basque, et notamment celle du parti Herri Batasuna (HB, branche politique de l'ETA), sans lequel ce mouvement ne peut survivre.

Si le vote nationaliste total est passé de 56,3 % en 1994 à 54,5 % en 1998, la paix et la transformation d'HB en une plate-forme élargie ont permis d'éviter une trop grande détérioration de ses positions électorales, et même de faire gagner des voix à l'ex-HB.

L'abandon de l'action armée, soit-elle temporaire, a ainsi permis, pour la première fois depuis douze ans, un gouvernement nationaliste d'union au Pays basque. La revendication de souveraineté du Pays basque uni, sur la base de la déclaration de Lizarra (Estella) du 12 septembre 1998, a également été favorisée par la trêve.

Cette revendication allait désormais être au centre de la stratégie du Parti nationaliste basque (PNV) de Xabier Arzallus et de l'ETA.

La trêve a ainsi posé un défi pour le gouvernement, lequel devait négocier la remise des armes sans remettre en cause l'unité de l'Espagne.

Elle est aussi apparue comme une menace pour les non-nationalistes, tenus pour partie négligeable dans les déclarations des nationalistes, notamment dans celles de l'ETA, alors que les élections ont montré qu'ils représentaient 44,4 % de l'électorat au Pays basque.

Cette part n'a cessé de croître à compter de 1990, le PP lui-même progressant de plus.... »

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