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États-Unis 2004-2005 Accès au bilan annuel le plus récent Une euphorie de courte durée À la veille des élections du...

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« États-Unis 2004-2005 Accès au bilan annuel le plus récent Une euphorie de courte durée À la veille des élections du 2 novembre 2004, la plupart des instituts de sondage, jugeant la bataille présidentielle trop serrée, se refusaient à émettre un pronostic.

George W.

Bush, qui se représentait, réussit pourtant à obtenir 3,5 millions de voix de plus que son challenger (51 % contre 48 %), le sénateur démocrate John Kerry.

Le stratège républicain Karl Rove avait donc réussi un pari qui reposait sur trois volets : galvaniser la « base » républicaine et convaincre les quatre millions de chrétiens évangélistes qui n’avaient pas voté en 2000 de se rendre aux urnes, persuader les indécis que tout changement à la tête de l’État pourrait nuire à la « guerre contre le terrorisme », et dépeindre le candidat démocrate comme opportuniste, mou et porté aux atermoiements. Avec un taux de participation à son plus haut niveau depuis 1968 – plus de 120 millions de votants, soit 17 millions de plus qu’en 2000 –, les élections ont également permis aux républicains de consolider leur contrôle du Congrès : au Sénat, la majorité républicaine est passée de 51 à 55 sièges, contre 45 aux démocrates ; à la Chambre des représentants, qui compte 435 sièges, les républicains allaient compter 30 sièges de plus que les démocrates. Une équipe présidentielle plus homogène C’est donc un George W.

Bush euphorique et sûr de lui qui, dès le 3 novembre, affirmait disposer d’un « capital politique » qu’il entendait engager au service de réformes ambitieuses.

Mal élu lors de son premier mandat, il avait désormais les coudées franches.

Le remaniement de son cabinet ministériel lui a permis de constituer une équipe plus homogène comprenant un certain nombre de proches collaborateurs.

Ainsi, le secrétaire d’État Colin Powell, personnalité indépendante dont les réticences au sujet de l’unilatéralisme forcené de la Maison-Blanche et des choix et de la guerre d’Irak de 2003 étaient bien connues, a été remplacé par Condoleezza Rice, proche conseillère du président.

Au poste de ministre de la Justice, John Ashcroft a laissé la place à Alberto Gonzales, qui fut autrefois l’avocat personnel du président, avant de devenir conseiller juridique de la Maison-Blanche.

C’est à ce titre qu’il signa un mémorandum controversé faisant une zone de non-droit de la base américaine de Guantanamo à Cuba (où ont été emprisonnées nombre de personnes arrêtées après les attentats du 11 septembre 2001). Dans son discours d’investiture du 20 janvier 2005, baptisé « discours de la liberté », le président réélu a annoncé son intention de combattre la « tyrannie » jusque « dans les recoins les plus sombres de notre monde ».

« Allumer le feu de liberté » serait la grande affaire de son second mandat car « le maintien de la liberté dans notre pays dépend de plus en plus du succès de la liberté dans d’autres pays ».

En matière de politique intérieure, ses objectifs étaient tout aussi ambitieux : il entendait, toujours au nom de la liberté, transformer le contrat social américain par le biais d’une « société de propriété », qui ferait « de chaque citoyen un acteur de son propre destin ». La réforme du système de retraite (social security) devait constituer le premier jalon de cette « société de propriété ».

Le système existant de retraite par répartition (où les pensions versées proviennent des cotisations prélevées au cours de la même année sur la population active) serait remplacé par un système par capitalisation, lequel permettrait aux salariés de gérer eux-mêmes une partie de leurs cotisations. Autres initiatives promises par le président : une politique d’« indépendance énergétique » qui privilégierait l’exploration pétrolière sur le sol américain et la construction de centrales nucléaires, une réforme fiscale qui réduirait les impôts et simplifierait le code fiscal, et enfin une réforme du système des procès en responsabilité civile qui plafonnerait les dommages et intérêts. En politique extérieure, la nouvelle équipe a émis des signaux contradictoires.

Aussitôt réélu, le président Bush a adopté un ton plus conciliant envers les alliés qui s’étaient opposés à la guerre d’Irak.

Lors de visites au Canada, puis en Europe, la cordialité du ton et les éloges du multilatéralisme pouvaient laisser penser que la page était définitivement tournée.

Avec les dirigeants européens, un rapprochement des points de vue s’est opéré sur la question irakienne, même si de nombreux désaccords persistaient, notamment au sujet de l’attitude à l’égard de l’Iran, de la levée de l’embargo européen sur les ventes file:///F/dissertations_pdf/0/451059.txt[15/09/2020 14:08:43] d’armes à la Chine, et de la lutte contre le réchauffement climatique et l’émission de gaz à « effet de serre ». La question de l’influence des néo-conservateurs est restée entière car, même si les principaux ténors du mouvement avaient quitté l’administration, ce fut souvent pour se voir attribuer de nouveaux postes d’influence.

Ainsi, Paul Wolfowitz le sous-secrétaire à la Défense, s’est vu « catapulté » à la présidence de la Banque mondiale ; et le très controversé John Bolton, ancien haut fonctionnaire au département d’État, a été nommé au poste d’ambassadeur auprès des Nations unies, organisation dont il avait été l’un des critiques les plus farouches. Esprit missionnaire mais plus grande prudence Le bellicisme de la première administration Bush n’était certes plus de mise.

Ainsi, dans le contentieux nucléaire opposant Washington à l’Iran et à la Corée du Nord, la voie diplomatique a eu les faveurs de l’équipe au pouvoir.

Mais dans d’autres domaines, les principes néoconservateurs semblaient bien incrustés dans le discours politique.

Ainsi, la vision radicale de la première administration Bush, consistant à transformer le monde, ne s’est jamais démentie.

Dans cette optique, la démocratisation du monde arabo-islamique était plus que jamais à l’ordre du jour.

Comme l’affirma Condoleezza Rice, « pendant soixante ans, les États-Unis ont recherché la stabilité aux dépens de la démocratie au Proche-Orient, et nous n’avons accompli ni l’un ni l’autre ».

Nouveauté : le principe devait s’appliquer également aux alliés les plus fidèles des États-Unis, tels que l’Égypte et l’Arabie saoudite.

Et, s’il n’était plus question d’« axe du Mal », ce sont les « postes avancés de.... »

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