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Éthiopie 1985-1986 En Éthiopie, malgré une aide internationale importante - aux motivations fort diverses -, le bilan de la famine...

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« Éthiopie 1985-1986 En Éthiopie, malgré une aide internationale importante - aux motivations fort diverses -, le bilan de la famine 1982-1985 s'établit entre deux et trois cent mille morts.

Une des conséquences majeures en a été le discrédit jeté sur la politique agraire, alors que le régime avait largement privilégié ce secteur en procédant à d'importantes réformes de structures.

Environ sept millions de personnes ont connu la famine, essentiellement dans les provinces du Wollo, Tigré, Begemder et Semyen, c'est-à-dire dans les hautes terres du centre Nord et les basses terres orientales.

Elle a correspondu, dans son ampleur et ses localisations, à la combinaison de déficits pluviométriques cumulés et de crise politiques régionales. Dans les provinces du Wollo et du Tigré, la famine a été au coeur d'une âpre lutte entre forces politiques rivales dont l'enjeu principal était le contrôle des populations.

Pour l'État, il s'agissait d'étendre sa mainmise sur les populations paysannes "rétives", mais rendues vulnérables par la crise climatique.

A l'inverse, les fronts d'opposition armée ont cherché à soustraire leur base populaire aux tentatives de contrôle du pouvoir pour sauvegarder leur capacité d'encadrement, et à limiter les effets de la famine en organisant le transfert de populations vers le Soudan.

Dans les régions contrôlées par le Front populaire de libération du Tigré (FPLT), le gouvernement éthiopien a cherché à obtenir par l'arme alimentaire ce qu'il ne pouvait imposer par les moyens militaires: faire affluer les populations affectées dans les villes contrôlées par l'armée éthiopienne.

Ces objectifs ont été en partie réalisés grâce, d'une part, au contrôle politique de l'organisation du ravitaillement exercé depuis mars 1985 par le Parti des travailleurs éthiopiens (PTE), engendrant une distribution sélective de l'aide alimentaire à trois millions de personnes, notamment dans les centres créés à cet effet - Makelé (Tigré), Korem, Maychew, Kobbo, etc.

(Wollo) - et, d'autre part, à des déplacements de populations vers les terres plus riches du Sud et du Sud-Ouest.

Il semblerait qu'une partie de l'aide alimentaire ait été affectée à la réinstallation de ces populations. De nombreux incidents ont marqué ces déplacements, surtout lors de l'évacuation brutale des 57 000 personnes du camp d'Ibnet (Gondar), en avril 1985, pour des raisons de "surpeuplement et de menace d'épidémie".

Les protestations de Médecins sans frontières, lors des rafles et de l'embarquement forcé d'une partie de la population près du centre de Sekota (Wollo) en décembre, ont provoqué l'expulsion de cette organisation. Au total, entre décembre 1984 et juillet 1985, 510 000 familles - pour la plupart issues du Wollo, Tigré et Begemder - ont été installées dans ces zones de peuplement à l'ouest d'Addis-Abeda, vers Nekempt, Jima, Bure et Bedele.

L'objectif du gouvernement est d'installer 200 000 nouvelles familles et de mettre en culture 300 000 hectares de terre jusqu'à la fin de 1986. Ainsi, la famine semble avoir eu.... »

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