Éthiopie 1986-1987 En Éthiopie, la récolte de 1986 a permis de desserrer l'étau de la famine. En mai 1986, Michael...
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Éthiopie 1986-1987
En Éthiopie, la récolte de 1986 a permis de desserrer l'étau de la famine.
En mai 1986, Michael Priestley,
secrétaire général adjoint de l'ONU, estimait néanmoins le déficit céréalier entre 100 000 et 400 000
tonnes et à 600 millions de dollars le montant de l'aide versée pour l'année 1986 à l'Éthiopie.
Les
autorités éthiopiennes (Relief and Rehabilitation Commission, RRC), les organisations internationales, les
agences étrangères de développement et les organisations non gouvernementales (ONG), ont distribué
les secours, en les orientant non pas prioritairement vers les camps de transit, mais plutôt vers les sites
de réinstallation durable, en contrepartie d'un travail effectif d'aménagement: lutte contre l'érosion des
sols, défrichements, etc.
Les 500 000 familles déplacées en 1984-1985 ont été réparties dans les régions basses et chaudes, à la
périphérie des hauts plateaux très peuplés: Asosa au Wällägga, Gambéla en Illubabor et sur le moyen
Awash dans le Rift.
Au Wällo, la FAO, l'ONU et des experts suédois ont réinstallés sur place des paysans
qui ont reçu une aide alimentaire afin de remettre en culture leurs champs abandonnés (Work for Food
Programm - Programme de nourriture par le travail).
Outre les polémiques qu'elle a déclenchées en Occident, l'aide étrangère a été l'occasion d'affrontement
en Éthiopie même.
Le responsable de la RRC nommé en janvier 1986 a démissionné le 16 juin 1986 à
New York.
Il semble que les fonctionnaires ont difficilement supporté les empiètements de la Commission
du Parti des travailleurs éthiopiens (PTE).
Sans doute sensible à la mauvaise image de marque internationale de l'Éthiopie et peut-être poussé par
des difficultés internes, le chef de l'État, Mengistu Hailé-Mariam, a suspendu, le 10 avril 1986, la
"villagisation" et les déplacements de populations, qui avaient touché près de 3 millions d'Éthiopiens.
L'objectif annoncé en 1985 était de regrouper dans de "nouveaux villages" 30 millions de paysans en
1995! En mars 1986, dans l'Est (Harär, Arsi et Balé), les Oromos se réfugiaient au rythme de plusieurs
centaines par jour en Somalie, plutôt que de construire des maisons quadrangulaires, couvertes de tôle et
alignées au cordeau.
Pourtant, les administrateurs avaient assuré que les "villagisés" auraient plus
facilement accès aux services (écoles, magasins coopératifs, cliniques, etc.).
La "villagisation" du Harär a
été déclenchée, semble-t-il, par la reprise des activités du Front de libération des Oromos (FLO) en 1985.
En revanche, au Choa, autour de la capitale, les très nombreux villages nouveaux....
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