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Éthiopie 1989-1990 Le 5 mars 1990, toute l'Éthiopie écoutait Mengistu Haïlé Mariam, au pouvoir depuis 1977, proclamer l'adoption de l'économie...

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« Éthiopie 1989-1990 Le 5 mars 1990, toute l'Éthiopie écoutait Mengistu Haïlé Mariam, au pouvoir depuis 1977, proclamer l'adoption de l'économie mixte et l'abandon du socialisme et du monopole du Parti des travailleurs éthiopiens.

La nuit, les portraits de Marx, Engels et Lénine, les slogans martiaux et les drapeaux rouges disparaissaient.

Tournant historique ou mesure de circonstance? Le paysan, maintenant maître de sa terre, peut la transmettre par héritage, la vendre et commercialiser sa récolte sans passer par les circuits étatiques.

Le commerce libre a réapparu et le prix du téf, la céréale de base, et de la tôle ondulée a baissé de 50%.

Les capitaux étrangers peuvent s'investir dans toutes les entreprises.

La collectivisation sera désormais volontaire: les coopératives survivront-elles à cette libéralisation? Les 2 700 000 familles regroupées dans les "nouveaux villages" y resteront-elles? Mais la méfiance vis-à-vis d'un régime identifié au socialisme militaire est demeurée: aucun signe d'approbation populaire hormis les manifestations officielles de soutien. Ce soudain revirement du régime est lié à la dégradation de la situation en Érythrée où les sécessionnistes combattent depuis trente ans, et au Tigré où le Front populaire de libération (FPLT) lutte depuis quinze ans contre le pouvoir central.

Au moment où Mengistu brûlait ce qu'il adorait depuis quinze ans, la ville de Massawa passait, en février 1990, au Front populaire de libération de l'Érythrée (FPLE) et Baher Dar était détruit par le FPLT.

L'armée éthiopienne a perdu sa pugnacité après les revers subis au nord depuis 1988.

Elle a aussi dû faire face à une tentative de putsch, le 16 mai 1989, déjouée à l'aide des Allemands de l'Est: 200 officiers furent tués ou arrêtés.

L'URSS n'a continué à soutenir Mengistu qu'en le pressant d'accepter la médiation de Jimmy Carter dans le conflit qui l'oppose au FPLE.

Des négociations avec les Érythréens se sont ouvertes à Atlanta en septembre 1989 et se sont poursuivies à Nairobi en décembre 1989, sans d'autres résultats que de ralentir l'activité du FPLE.

D'autre part, le FPLT a pris le Wallo et est parvenu à 150 kilomètres au nord de la capitale, tandis que les maquis se sont réveillés au Gojjam et au Gondär.

Mengistu a été abandonné par les Cubains et privé du soutien de la RDA.

On pouvait s'attendre à sa chute prochaine. Mais le régime se raidit, décréta.... »

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