Éthiopie 1991-1992 Après la chute du régime de Mengistu Haïlé Mariam fin mai 1991 et l'entrée des maquisards du FDRPE...
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Éthiopie 1991-1992
Après la chute du régime de Mengistu Haïlé Mariam fin mai 1991 et l'entrée des maquisards du FDRPE
(Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien) à Addis-Abeba, la capitale, une "conférence
nationale" s'est tenue début juillet 1991.
Le nouveau pouvoir s'est mis en place avec l'élection de Méles
Zenawi à la présidence de la République pour deux ans et la nomination d'un gouvernement composé
pour l'essentiel de techniciens, chargé de mettre en oeuvre une politique de reconstruction nationale.
Après quelques mois d'enthousiasme, la population a déchanté devant la multiplication des problèmes et
l'apparent immobilisme du pouvoir.
Au niveau politique, plusieurs contradictions se sont développées.
D'abord, les relations entre les deux
principales composantes du nouveau régime, le Front de libération oromo (FLO) et le FDRPE, dirigé par
Méles Zenawi, n'ont cessé de se dégrader, aboutissant plusieurs fois à des affrontements armés sanglants
dans le Balé, le Sidamo, le Hararghe.
Les enjeux de cette rivalité sont apparus doubles: le FLO a accusé
le FDRPE de vouloir miner son autorité sur le pays oromo (environ 40% des districts du pays) et de
confisquer la réalité du pouvoir aux dépens du gouvernement et du Parlement.
Des critiques non dénuées
de fondement, malgré une certaine liberté de parole et de presse.
La marginalisation politique de l'ethnie
qui dominait culturellement les Amhara s'est encore accentuée avec la démission du ministre des
Finances.
Le pouvoir a dû faire face à une hostilité à peine voilée de nombreux cadres amhara dont les
réticences à son égard se sont manifestées par des dysfonctionnements importants de l'appareil d'État.
Ce quasi-effondrement de la machine administrative, conséquence de la guerre et de la nouvelle donne
politique, a eu des effets désastreux sur l'économie et la sécurité dans plusieurs provinces du pays.
En
effet, les tensions ethniques se sont multipliées après la définition des nouvelles régions (ou futurs États)
de l'Éthiopie.
Celles-ci ont été définies suivant des frontières ethniques quelquefois problématiques, sans
prendre en considération la variété des situations régionales, qui rend impossible un découpage qui fait fi
de l'histoire et des liens non ethniques.
Dans une telle logique, la lutte politique passe par l'affirmation
communautaire et se traduit dans plusieurs régions, notamment le Hararghe et l'Ogaden, par des
affrontements armés, des massacres, l'expulsion de minorités.
Les élections locales qui devaient....
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