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Éthiopie 1993-1994 Le débat sur la nouvelle Constitution et l'élection d'une Assemblée constituante fixée au 5 juin 1994 ont été...

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« Éthiopie 1993-1994 Le débat sur la nouvelle Constitution et l'élection d'une Assemblée constituante fixée au 5 juin 1994 ont été au centre du débat politique à partir de l'automne 1993.

Le calendrier de la période transitoire consécutive à la chute du régime dictatorial de Mengistu Haïlé Mariam (mai 1991) qui avait été défini en juillet 1991 n'a pas été respecté, ce qui a incité le gouvernement à honorer à tout prix cette échéance. Les élections se sont déroulées sans heurt, l'opposition s'étant tenue à l'écart du processus électoral; les candidats du gouvernement ont ainsi fait des scores très importants.

Les obstacles étaient cependant apparus nombreux. Après des pluies insuffisantes, 4,4 millions d'habitants ont été confrontés à un risque de famine comparable à celle de 1984-1985, obligeant à importer 500 000 tonnes de céréales.

Le gouvernement a craint d'être accusé de profiter de l'aide internationale pour manipuler le scrutin à son profit.

Les problèmes politiques ont paru encore plus aigus.

Les relations du pouvoir et de l'opposition se sont encore détériorées avec l'arrestation de dirigeants amharas en juillet 1993, de sept participants d'une conférence de cinquante et un groupes d'opposition à Addis-Abéba en décembre 1993, puis celle d'une douzaine de journalistes et d'éditeurs indépendants en janvier 1994.

Devant le tollé international qui s'est ensuivi, le pouvoir a dû libérer nombre de ces détenus mais le durcissement n'en demeurait pas moins incontestable. L'opposition éthiopienne, très divisée, ne partage pas la même stratégie et, à l'exception de quelques organisations, n'a ni base réelle ni crédibilité en Éthiopie même.

Les deux pôles en sont l'Organisation de tout le peuple amhara, refusant la régionalisation ethnique mise en oeuvre à partir de juin 1992 et le Front de libération oromo qui exige la sécession du territoire oromo et a choisi la lutte armée après son boycottage des élections régionales de juin 1992.

Malgré des assurances prodiguées à la communauté internationale et à son mentor américain, le pouvoir n'a fait aucun compromis susceptible de lui assurer la participation de l'opposition au processus électoral de juin. Dans les régions somali et oromo notamment, les déceptions ont été à la hauteur des espoirs suscités par le fédéralisme des "nationalités".... »

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