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Éthiopie 2004-2005 Accès au bilan annuel le plus récent Crise de légitimité Le 15 mai 2005, au terme d’une campagne...

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« Éthiopie 2004-2005 Accès au bilan annuel le plus récent Crise de légitimité Le 15 mai 2005, au terme d’une campagne marquée par une certaine reconnaissance du pluralisme malgré des incidents, la coalition au pouvoir, le Front populaire démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens (FDRPE), connaissait une cuisante défaite électorale au point que le comptage des voix était suspendu pendant des jours.

Le 5 juin, la Commission nationale électorale annonçait cependant des résultats en soulignant que des recours devaient encore être examinés.

Le FDRPE obtenait la majorité des sièges (302 sur 547) au Parlement fédéral, alors que les deux grandes alliances d’opposition, la Coalition pour l’unité et la démocratie (CUD) et l’Union des Forces démocratiques éthiopiennes (UFDE), obtenaient respectivement 123 et 57 sièges, et de petits partis et des candidats indépendants 36 sièges. Le régime, selon de nombreux observateurs, était probablement minoritaire au Parlement, même si le vote de la région somali, retardé de plusieurs mois, se révélait unanime en sa faveur. Fondamentalement, le vote a été protestataire.

Le pouvoir, en place depuis quatorze ans, était incapable de répondre aux aspirations de la population et de réformer son caporalisme étriqué.

La victoire de l’opposition n’a donc pas seulement reflété un vote ethnique (par exemple, des Amharas très bien représentés dans le CUD et l’UFDE) contre les Tigréens contrôlant le FDRPE, l’État et l’armée.

Le désaveu a été général partout dans le pays, sauf au Tigré quadrillé par les services de sécurité : des personnalités importantes du pouvoir, à commencer par le ministre de l’Information et porte-parole du FDRPE, Bereket Simon, le président du Parlement, Dawit Yohannes, ou le populaire maire d’Addis-Abéba, Arkebe Oqubey, ont été battues, comme d’ailleurs les principales figures oromo du régime, Juneidi Sado et Abadula Gemeda.

Comment expliquer cette situation alors que les deux coalitions de l’opposition représentent une constellation d’entrepreneurs politiques (peut-être mieux ancrée dans la diaspora qu’à l’intérieur du pays) ? D’abord, la population aspire à des changements que le FDRPE s’est révélé incapable de mener : absence de réforme foncière, monopolisation de l’économie par les proches du régime, ouverture contrôlée sur l’extérieur.

Ensuite, la guerre contre l’Erythrée (1998-2000) et la crise subséquente du FDRPE au printemps 2001 ont profondément brouillé les cartes et troublé les cadres intermédiaires de la coalition dominante : une fraction importante des dirigeants de ce Front était alors marginalisée ou même emprisonnée au seul bénéfice du groupe conduit par le Premier ministre Méles Zenawi.

Enfin, le FDRPE n’a pas été capable de réaliser sa mue.... »

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