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Exemple de rédaction complète ✓ Sujet : Le système éducatif français vous paraît-il bien en mesure de répondre aux nécessités...

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« Exemple de rédaction complète ✓ Sujet : Le système éducatif français vous paraît-il bien en mesure de répondre aux nécessités d'aujourd'hui ? » « « L'éducation est la première priorité nationale.

» Cette affirmation de la loi d'orientation sur l'éducation (10 juillet 1989) est devenue la première phrase du Code de !'Éducation (ordonnance du 15 juin 2000).

Si tous s'accordent sur cette priorité, le système éducatif fran­ çais fait l'objet de vives controverses. La France s'est caractérisée depuis une cinquantaine d'années par de très fortes évolutions dans son système éducatif, à tel point que l'on a pu parler de "réforme permanente», voire d'instabilité chro­ nique.

La recherche d'un point d'équilibre est très délicate. Autre remarque sur la spécificité française : plus que dans tout autre pays, le système éducatif est au cœur des réflexions sociétales, et même politiques.

C'est un enjeu de pouvoir, et il avait fait dès le x1xe siècle l'objet de très vives luttes politiques. De nos jours, les effectifs concernés - élèves, étudiants, ensei­ gnants et autres personnels - sont plus importants que jamais.

Et, à l'heure de l'Europe et de la mondialisation, les enjeux sont essen­ tiels pour l'avenir de notre pays. Il convient donc de s'interroger sur les missions qui incombent au système éducatif de notre pays : est-il bien en mesure de répondre aux nécessités d'aujourd'hui ? Le système éducatif français se voit confier, dans un contexte diffi­ cile, des missions ambitieuses pour répondre aux nécessités d'aujourd'hui. Il ressort de l'examen qu'il remplit ses missions de façon encore très imparfaite, malgré certaines améliorations récentes. 1 - LE SYSTÈME ÉDUCATIF FRANÇAIS SE VOIT CONFIER AUJOURD'HUI DES MISSIONS AMBITIEUSES, DANS UN CONTEXTE DIFFICILE. Au sens large, le système éducatif est constitué par toutes les struc­ tures qui participent à l'éducation.

Au sens restreint, il s'agit de l'enseignement scolaire et universitaire. 7 grands sujets traités 61 Les effectifs concernés s'accroissent, en fonction de l'allongement de la scolarité, et du développement de la formation continue. r ' r~ Avant même l'âge de la scolarité obligatoire, tout enfant doit pouvoir être accueilli, à l'âge de trois ans, dans une école maternelle ou une classe enfantine, le plus près possible de son domicile, si sa famille en fait la demande.

L'accueil des enfants de deux ans est étendu, en priorité, dans les écoles situées dans un environnement social défavorisé, que ce soit dans les zones urbaines, rurales ou de montagne. À l'autre bout de l'échelle, l'âge de sortie de l'Université est de plus r ! f 1 en plus tardif : une forte proportion des étudiants poursuivent encore leurs études après vingt-cinq ans.

C'est-à-dire fort longtemps après la fin de la scolarité obligatoire, fixée à seize ans. Ainsi, le système éducatif accueille plus de douze millions de jeunes, soit plus de 20 % de la population totale, et il consomme plus de 20 % du budget de la nation. Est-il besoin de souligner l'importance du système éducatif dans tout pays ? C'est l'éducation des jeunes qui prépare les succès des adultes de demain, et qui fait la force d'un pays. La principale force des pays avancés réside dans leur potentiel intellectuel et scientifique. L'éducation sera le levier du développement dans les pays moins avancés. * ** r r' r r La société confie au système scolaire et universitaire des responsabilités très importantes, dans un contexte en évolution rapide. Les pouvoirs publics ont désormais confié au système éducatif des objectifs très ambitieux. 1 r Le rôle traditionnel avait été parfaitement défini à l'époque de Jules Ferry.

Trois missions essentielles étaient assignées à l'école : transmission du savoir, diffusion des connaissances et instruction civique. r De nos jours, c'est, de façon affirmée, un épanouissement global i 1 r1 © Editions d'Organisation 62 Dissertation et commentaire de textes de l'enfant qui a été visé, de façon approfondie, par la loi d'orientation sur !'Éducation. Le droit à l'éducation est maintenant garanti à chacun, afin de lui permettre de développer sa personnalité, d'élever son niveau de formation initiale et continue, d'exercer sa citoyenneté, de s'insérer dans la vie sociale et professionnelle. Le système éducatif doit contribuer à la réduction des inégalités sociales et culturelles.

C'est là une mission fondamentale qui lui est confiée par la République.

Pour favoriser l'égalité des chances, des dispositions appropriées rendent possible l'accès de chacun, en fonction de ses aptitudes, aux différents types ou niveaux de la formation scolaire. Pour garantir ce droit, la répartition des moyens du service public de !'Éducation tient compte des différences de situations objectives, notamment en matière économique et sociale. Elle a pour but de renforcer l'encadrement des élèves dans les écoles et établissements d'enseignement situés dans des zones d'environnement social défavorisé et des zones d'habitat dispersé, et de permettre aux élèves en difficulté de bénéficier d'actions de soutien individualisé. Ainsi l'acquisition d'une culture générale et d'une qualification reconnue doit être assurée à tous les jeunes, quelle que soit leur origine sociale, géographique et culturelle. L'éducation permanente constitue aussi une obligation nationale. Elle a pour but d'assurer, à toutes les époques de sa vie, la formation et le développement de l'homme, de lui permettre d'acquérir les connaissances et l'ensemble des aptitudes intellectuelles ou manuelles qui concourent à son épanouissement comme au progrès culturel, économique et social. Enfin, le service public doit contribuer à développer la recherche scientifique et technique, ainsi que la valorisation de ses résultats. Ces objectifs apparaissent donc fondamentaux pour toute société en progrès.

Mais leur réalisation n'est pas facile dans le contexte des grandes mutations que va connaître le xx1e siècle. Il convient d'examiner maintenant les difficultés du contexte économique, social et culturel. L'évolution économique est de plus en plus rapide, et les redéploie© Editions d'Organisation , ments industriels vont encore s'accélérer.

Le système éducatif va donc se trouver confronté à de graves incertitudes économiques et technologiques.

Savoir quelles seront les qualifications nécessaires dans la société de demain s'apparente désormais à la quadrature du cercle. L'évolution scientifique et technologique va poser le même type de problèmes {obsolescence rapide, nécessité de renouvellement et adaptation permanente). Il faut en retenir que le plus important sera, selon la formule consa­ crée, d'apprendre à apprendre.

Et aussi de savoir se réadapter. Sur le plan social, l'effort le plus important sera, en principe, à accomplir pour la réduction des inégalités.

Mais cela va nécessiter des moyens en personnels et financiers de plus en plus considéra­ bles.

Et des efforts aussi lourds ne semblent pas retenir l'assenti­ ment de l'ensemble de la population. Sur le plan pédagogique, la recherche de l'épanouissement global de l'enfant suppose une collaboration de l'ensemble des éduca­ teurs, c'est-à-dire au premier chef la famille et les enseignants. Or, deux phénomènes néfastes se développent.

Il faut noter une fréquente démission des parents, qui se déchargent sur l'institution. Un autre constat doit être fait : celui d'une tendance à l'absence de partage des responsabilités (individuelles et collectives). Dans beaucoup de domaines, les difficultés du contexte seront donc croissantes. Vu ce contexte difficile lié à l'évolution de notre société, il convient d'examiner maintenant dans quelle mesure les objectifs assignés au système éducatif peuvent être atteints. Il - LE SYSTÈME ÉDUCATIF FRANÇAIS REMPLIT SES MISSIONS DE FAÇON ENCORE TRÈS IMPARFAITE, MALGRÉ CERTAINES AMÉLIORATIONS RÉCENTES. Force est de constater que, si des efforts importants ont été entre­ pris pour améliorer notre système éducatif, celui-ci est encore loin d'atteindre les objectifs qui lui sont fixés par la loi. Devant les insuffisances notoires qui apparaissent, il semble indis­ pensable de poursuivre plus énergiquement les efforts entrepris. * ** Les insuffisances sont graves sur les plans pédagogique et culturel comme sur le plan social. En ce qui concerne la transmission des connaissances, on a repro­ ché à notre système d'enseignement d'être encore trop peu ouvert sur la vie.

La baisse du niveau général des « enseignés » fait l'objet de vives controverses, mais elle est avérée dans certaines matières. Il faut noter aussi la crise du recrutement et l'insuffisance de la for­ mation des enseignants eux-mêmes, notamment dans les discipli­ nes scientifiques. Le système éducatif se révèle très insuffisant pour assurer l'épa­ nouissement global des jeunes.

À tort ou à raison s'est instaurée une hiérarchie entre matières intellectuelles et matières non intel­ lectuelles, au détriment de ces dernières.

Non seulement la place du sport est restée faible, mais il en va de même pour les activités manuelles, techniques et artistiques. La pédagogie traditionnelle est critiquée, mais les formes nouvelles de pédagogie n'ont pas pour autant triomphé.

Elles connaissent bien des déboires. li faut aussi prendre en compte les problèmes quantitatifs, même s'ils ne sont pas absolument prédominants.

Le nombre d'élèves par classe est trop élevé, et la situation est souvent pire dans beaucoup de grandes filières de l'enseignement supérieur. Ainsi, la démocratisation et la scolarité obligatoire jusqu'à seize ans, ou même la prolongation des études universitaires n'empêchent pas la transmission des inégalités par le système éducatif. Les enfants issus des milieux défavorisés sont pour une forte pro­ portion en situation d'échec scolaire.

Ils sont orientés massivement vers les filières techniques, l'apprentissage, les sections d'éducation spécialisées. Sans entrer ici dans la querelle " public/privé ,, , il faut signaler l'appel à des établissements privés pour des enfants issus des classes sociales favorisées (qui accèdent ainsi à des « filières d'excel­ lence», ou tout au moins à des préparations intensives), ou encore (c'est le niveau inverse) pour des élèves rejetés des établissements d'enseignement publics. À l'autre bout de l'échelle, le recrutement des grandes écoles et leur système de formation font l'objet de vives critiques : « bachotage » des classes préparatoires, formation trop théorique, " abrutisse­ ment » par l'ampleur des programmes, et surtout discriminations sociales. Enfin, sur le plan économique et social, il faut souligner les consé­ quences néfastes du déphasage trop marqué entre les besoins des employeurs et la formation des jeunes arrivant sur le marché de l'emploi. Ainsi, le tableau général de notre système éducatif peut paraître fort sombre.

Mais il faut cependant le nuancer, grâce à un certain nom­ bre de progrès accomplis récemment. De grands efforts ont été accomplis au cours des dernières décen­ nies, dans les principaux domaines, et par diverses voies, notam­ ment législatives. En hommage à la devise de notre République, il faut citer d'abord les efforts de réduction des inégalités : la mise en place du collège unique, les classes de soutien, le développement des transports scolaires, la définition de zones défavorisées, puis zones d'éduca­ tion prioritaire (ZEP).

Et d'autres actions à la fois concrètes et sym­ boliques, comme la gratuité des livres scolaires. En même temps, des efforts importants ont été accomplis pour l'information et l'orientation des élèves (accroissement des moyens et activités de l'ONISEP).

Et pour leur documentation (rôle du CNDP, des CROP et des CDI). Les élèves élaborent leur projet d'orientation scolaire et profession­ nelle en fonction de leurs aspirations et de leurs capacités, avec l'aide des parents, des enseignants, des personnels d' orientation et des.... »

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