Expliquer le texte suivant: Celui qui se nourrit des glands qu'il a ramassés sous un chêne, ou des pommes qu'il...
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Expliquer le texte suivant:
Celui qui se nourrit des glands qu'il a ramassés sous un chêne, ou des pommes qu'il a cueillies aux
arbres d'un bois, se les est certainement appropriés.
Personne ne peut nier que ces aliments soient
à lui.
Je demande donc: Quand est-ce que ces choses commencent à être à lui? Lorsqu'il les a
digérées, ou lorsqu'il les a mangées, ou lorsqu'il les a fait bouillir, ou lorsqu'il les a rapportées chez
lui.
ou lorsqu'il les a ramassées? Il est clair que si le fait, qui vient le premier, de les avoir cueillies
ne les a pas rendues siennes, rien d'autre ne le pourrait.
Ce travail a établi une distinction entre ces
choses et ce qui est commun ; il leur a ajouté quelque chose de plus que ce que la nature, la mère
commune de tous, y a mis ; et, par là, ils sont devenus sa propriété privée.
Quelqu'un dira-t-il qu'il n'avait aucun droit sur ces glands et sur ces pommes qu'il s'est appropriés
de la sorte, parce qu'il n'avait pas le consentement de toute l'humanité pour les faire siens? était-ce
un 'vol, de prendre ainsi pour soi ce qui appartenait à tous en commun? si un consentement de ce
gerire avait été nécessaire, les hommes seraient morts de faim en dépit de l'abondance des choses
[...].
Nous voyons que sur les terres communes, qui le demeurent par convention, c'est le fait de
prendre une partie de ce qui est commun et de l'arracher à l'état où la laisse la nature qui est
au commencement de la propriété, sans laquelle ces terres communes ne servent à rien.
Et le fait
qu'on se saisisse de ceci ou de cela ne dépend pas du consentement explicite de tous.
Ainsi, l'herbe
qu� mon cheval a mangée, la tourbe qu'a coupée mon serviteur et le minerai que j'ai déterré, dans
tous les lieux où j'y ai un droit en commun avec d'autres, deviennent ma propriété, sans que soit
nécessaire la cession ou le consentement de qui que ce soit.
Le travail, qui était le mien, d'arracher
ces choses de l'état de possessions communes où elles étaient, y a fixé ma propriété.
Locke, Second traité du gouvernement civil.
La! connaissance de la doctrine de l'auteur n'est pas requise.
Il fout et il suffit que l'explication rende
co�pte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est question.
Corrigé
Introduction
La·forêt amazonienne se réduit dangereusement du fait des cultures et de l'exploitation du bois.
Un bien vital pour l'écologie générale de la planète devient peu à peu la propriété d'industries agro
al4n.entaires, de particuliers ou de multinationales pharmaceutiques.
Ces différentes acquisitions
sont-elles légitimes? Y a-t-il un véritable droit de propriété privée sur des choses communes et
vitales? Locke dans ce texte répond par l'affirmative en faisant reposer le droit de propriété sur le
travail effectué à l'égard de ce que l'on a extrait de la nature.
Dans une première partie, Locke fonde
la propriété sur le travail fourni par l'homme vis-à-vis de la nature.
En justifiant dans une deuxième
partie le fait que l'accord de tous 11 est pas un préalable nécessaire pour devenir propriétaire de ce
que l'on a travaillé.
La propriété prend alors le statut de droit naturel.
Nous verrons, dans un
dernier moment, si ce point de vue 11 est pas discutable.
1.
La propriété, c'est le travail
1.
Exemple
Le texte part d'un fait anodin: une promenade en forêt au cours de laquelle quelqu'un a mangé
des > ou des >.
Tout ce que l'on fait subir au fruit suppose qu'on se le soit d'abord approprié.
Puisque c'est juste
ment le fait qu'il soit à nous qui permet ensuite de le transformer en confiture ou de le stocker chez
soi et ainsi de suite.
C'est donc la première intervention sur le fruit, c'est-à-dire sa cueillette, qui
compte, c'est elle qui donne le fait de propriété.
Mais la raison 11 est pas purement chronologique.
2.
Principe
La première des étapes a consisté à extraire du domaine naturel un fruit qui 11 était au départ la
propriété de personne.
Or par ce geste, on a effectué une double transformation.
D'une part > désormais faite entre ce qui était commun et ce qui est à lui.
D'autre part, et surtout,
le fait....
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