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Expliquer le texte suivant : L'adversité, la douleur, la pauvreté sont de grandes tentations menant l'homme à violer son devoir....

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« Expliquer le texte suivant : L'adversité, la douleur, la pauvreté sont de grandes tentations menant l'homme à violer son devoir.

L'aisance, la force, la santé' et la prospérité en général, qui s'opposent à cette influence, peuvent donc aussi, semble­ t-11, être considérées comme des fins qui sont en même temps des s devoirs, Je veux dire le devoir de travailler à son propre bonheur et de ne pas s'appliquer seulement à celui d'autrui.

- Mais alors ce n'est pas le bonheur qui est la fin, mais la moralité du sujet, et le bonheur n'est que le moyen légitime d'écarter les obstacles qui s'opposem à cette fin ; aussi personne n'a ainsi le droit d'exiger de mol le sacrifice de mes fins qui ne 10 sont pas immorales.

Ce n'est pas directement un devoir que de chercher pour elle-même l'aisance, mals indirectement ce peut bien en être un, à savoir écarter la misère comme étant une forte tentation de mal agir.

Mais alors ce n'est pas de mon bonheur, mais de ma moralité que j'ai comme fin et aussi comme devoir de conserver !'Intégrité. KANT, Doctrine de la vertu. La connaissance de la doctrine de l'auteur n'est pas requise.

Il faut et il suffit que l'explication rende compte, par la compréhension pré­ cise du texte, du problème dont il est question. ■ Analyse du sujet - Texte à lire très soigneusement : les différences qu'il établit entre bonheur et moralité ou devoir direct et devoir indirect, et la façon dont Kant estime la valeur de l'aisance et la justifie, peuvent d'abord dérouter. - Travailler à son propre bonheur est un devoir dans la mesure où le malheur risque d'aboutir à violer le devoir. - Mais le bonheur ne constitue pas pour autant une fin en soi, dans la mesure où sa préservation est au service du maintien de la moralité, qui apparaît comme une fin bien supérieure. ■ Pièges à éviter - Ne pas chercher à plaquer sur ce texte la connaissance que l'on peut avoir de l'interprétation kantienne de la moralité. - Ne pas davantage prétendre opposer à Kant d'autres conceptions possibles de la pauvreté, du devoir, du bonheur, etc.

La copie s'éparpille­ rait dans toutes les directions. - Ne pas sous-estimer la dernière phrase: ce texte n'est pas une apolo­ gie du bonheur égoïste ! [Introduction] CORRIGÉ «L'homme», affirmait Aristote, « vit pour être heureux» : le bonheur serait donc le but de l'existence, une fin autosuffisante.

La plénitude que l'on y ressent n'en constitue-t-elle pas la meilleure justification? Il peut ainsi paraître qu'il n'y a rien à atteindre de plus que le bonheur, ou au­ delà de ce qu'il nous offre.

Pour affaiblir sa séduction immédiate, Kant fait ici valoir que, lorsqu'il fait défaut, l'individu risque de violer son devoir - ne serait-ce que pour obtenir ce qui lui est nécessaire.

Le bon­ heur, dès lors, n'a de valeur que dans la mesure où il permet d'éviter les conséquences néfastes du _malheur : c'est dire qu'il ne peut être une fin en soi, et qu'il n'importe que dans la mesure où il autorise l'intégrité de la moralité. [I.

Le devoir de ne pas être malheureux] Vers quoi peut nous entraîner une situation privée de tout ? Telle est la question implicite qui justifie la première phrase de Kant, constatant que l'excès de privation risque de mener l'homme à violer son devoir.

Il n'est pas ici question de privations volontaires ou recherchées, telles qu'on en fait la louange chez certains mystiques, et qui aideraient l'individu à en finir avec les tentations « mondaines » pour se consacrer exclusivement à Dieu.

Tout au contraire, « l'adversité, la douleur, la pauvreté» sont subies, et celui qui les subit est un homme tout à fait ordinaire, qui peut dès lors être tenté de violer son devoir, ne serait-ce que pour survivre. Même s'il sait qu'il a le devoir de ne pas voler, il n'est pas inimaginable qu'il s'y trouve pour ainsi dire obligé pour satisfaire sa faim. Si donc le malheur risque de nous détourner de la moralité, on peut admettre que son contraire éloignera un tel danger, et que sa quête doit être encouragée : l'aisance et la prospérité constituent dès lors des fins en même temps que des devoirs.

Je dois donc chercher à les atteindre, y appliquer ma volonté.

II existe ainsi une obligation à faire son propre bon­ heur, et pas seulement à se préoccuper de celui d'autrui.

Alors même que SUJETS CORRIGÉS la moralité et le devoir sont des notions qui se réfèrent à l'existence collective des hommes, cette conception du bonheur individuel comme devoir semble introduire une considération « égoïste », et amener une variante de l'eudémonisme.

Car, si rechercher mon bonheur constitue aussi un devoir, ne pas.... »

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