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fAIRE LE PLAN D'UN ·., COt,1MENTAIRE COMPOSE Ce u'il faut savoir Le c ommentaire c omposé propose une interprétation du...

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« fAIRE LE PLAN D'UN ·., COt,1MENTAIRE COMPOSE Ce u'il faut savoir Le c ommentaire c omposé propose une interprétation du texte sous la forme d'une argumentation.

Comme la dissertation littéraire, il est consti­ tué de thèses, que l'on énonce à partir des axes de lecture, d'arguments qui étayent ces thèses et de références au texte qui illustrent les arguments. Pour structurer le commentaire, il faut hiérarchiser thèses et arguments. Tel est Je rôle du plan. 0 ► 1 LES TROIS PRINCIPES D UN BON PLAN a.

La clarté On se gardera de l'éparpillement en adoptant un plan simple.

Deux parties suffiront le plus souvent.

Une troisième partie ne s'impose que pour rendre compte d'un texte particulièrement riche, mais le plan en trois par­ ties exige une gestion rigoureuse du temps, car il faut être sûr de pouvoir les étoffer suffisamment et éviter à tout prix un devoir en peau de chagrin, voire incomplet. ► b.

L'équilibre Ces parties seront de longueur sensiblement égale.

Il est plus judicieux de placer une partie un peu courte au début du devoir et d'enchaîner avec une partie plus étoffée, plutôt que l'inverse, qui risque de donner une fâcheuse impression d'inachèvement. ► c.

La progression Cet équilibre doit aller de pair avec une progression.

On ira du plus simple au plus complexe, du plus évident au plus caché : on décèlera, par exemple, la pitié sous le voile de l'ironie, l'indignation sous le détache­ ment feint, une argumentation sous une narration. Cette progression sera impérativement mise en lumière par la phrase d'at­ taque de chaque partie et par des phrases de transition. 0 GARDER EN Mi:MOIRE QUELQUES PLANS TYPES Ces plans sont fondés sur l'observation et l'interprétation du texte. ► a.

La polysémie du texte Il est souvent possible de bâtir le commentaire sur les deux réseaux de signification complémentaires que recèle un texte. Un extrait d'une pièce de théâtre peut présenter à la fois un intérêt drama­ tique et un intérêt psychologique; dans un texte d'idées, l'homme se pro­ file derrière le penseur. • Plan-type : 1.

L'évocation du réel. 2.

La transfiguration du réel. • Exemple 1: Jules Vallès, L'Enfant, la première page p.

llO. 1.

L'incipit, très original, d'un roman autobiographique. 2.

La mémoire de l'enfance martyre. • Variante : la transfiguration du réel. Tout texte littéraire reflétant la façon personnelle qu'a !'écrivain de voir le monde, le plan partira de l'observation du réel pour aboutir à l'inter­ prétation du réel par une imagination visionnaire : le texte a une dimen­ sion satirique, épique, fantastique, etc.

Le symbole (chez Vigny et Hugo) ou, chez les symbolistes, la fusion réalisée entre un paysage et un état d'âme peuvent s'étudier selon ce plan.

Dans tous ces cas, !'écri­ vain réussit à émouvoir ou à charmer le lecteur par la magie de son style. • Exemple 2 : Émile Zola, L'Assommoir p.

34. 1.

La description d'un alambic. 2.

La vision d'un monstre. ► b.

Le ton du texte L'étude de la tonalité, surtout quand l'auteur a mis en œuvre divers moyens pour trouver un ton original, fournit très souvent la matière d'une partie du commentaire. • Plan-type : 1.

Ce que dit l'auteur. 2.

Sur quel ton il le dit. • Exemple : Diderot, Regrets sur ma vieille robe de chambre p.

85. 1.

Le sentiment dominant : la nostalgie du plébéien embourgeoisé. 2.

Le ton : un badinage spirituel. • Variante : le renouvellement d'un thème traditionnel. Reprendre un thème déjà exploité par ses prédécesseurs n'a jamais empê­ ché un écrivain de faire œuvre originale, car c'est le style, et non le thème qui permet de reconnaître cette petite musique qui n'appartient qu'à lui. De même, différents peintres feront d'un même personnage des portraits dissemblables car chaque artiste aura représenté la réalité à travers son tempérament personnel. • Plan-type : 1.

Recensement des éléments traditionnels. 2.

Mise en évidence de l'art de renouveler un thème usé. • Exemple: Queneau, Si tu t'imagines...

p.

15. 1.

Un thème rebattu : la fuite du temps. 2.

La fantaisie de Queneau. ► c.

Les résonances du texte Un autre pouvoir de !'écrivain est de suggérer plus qu'il ne dit.

Tel est le cas de la poésie, en particulier du sonnet, qui condense en quatorze vers des pensées ou des sentiments complexes.

Mais un texte en prose peut être tout aussi riche de résonances. • Plan-type : 1.

Ce qui est dit. 2.

Ce qui est suggéré. • Exemple 1: Verlaine,« Pierrot», Jadis et naguère p.

122. 1.

Un personnage populaire de la comédie italienne, Pierrot. 2.

Un personnage qui incarne la mélancolie noire de Verlaine. • Variante : dans les textes d'idées, une narration ou une description ser­ vent souvent de prétexte à une réflexion critique sur le monde. 1.

L'art du récit (ou de la description, ou de l'argumentation). 2.

La critique. • Exemple: Camus, L'Étranger p.

113. 1.

Le réquisitoire de l'avocat général : ses arguments. 2.

La dénonciation par Camus de l'institution judiciaire. ► d.

La strudure du texte Si le texte offre une composition très nette, le commentaire peut la repro­ duire, à condition toutefois de présenter, à l'intérieur de chaque partie, des remarques synthétiques.

Ce plan exige beaucoup de circonspection car il risque de conduire à un commentaire juxtalinéaire.

Il sera réservé aux textes dont la structure (généralement binaire) est manifeste : parallèle ou opposition entre deux personnages, deux périodes de la vie, deux thèmes ... • Plan-type : 1.

Thème de la première partie du texte. 2.

Thème de la deuxième partie. • Exemple : Flaubert, Madame Bovary p.

100. 1.

Le passé: le souvenir idéalisé de l'adolescence. 2.

Le présent: l'insatisfaction d'Emma, sa mélancolie lucide. Méthode COMMENT TROUVER ET ÉLABORER UN PLAN Ce qu'il faut faire ÉNONCER, PUIS CLASSER LES THÈSES Ce sont les axes de lecture, issus des convergences entre les observations éparses, qui permettent de dégager les thèses.

Pour rendre compte de l'intérêt, de l'originalité ou de la richesse d'un texte, il faut trouver au moins deux thèses, ou trois, qui permettront de balayer l'ensemble du texte et de n'en négliger aucun aspect essentiel. Il faut ensuite déterminer un ordre de succession entre les deux ou trois thèses qui formeront les parties du devoir, puis à l'intérieur de chaque partie. Les parties doivent s'enchaîner selon un schéma simple : - opposition : l'expression de l'amour/ celle de la haine ; - complémentarité : le regard du personnage sur lui-même/ le regard du narrateur sur son personnage ; - approfondissement : une description/ une vision fantastique. A l'intérieur de chaque partie, les arguments seront hiérarchisés : pour cela, il suffit de les numéroter selon un ordre progressif. ÉTAYER LES THÈSES PAR DES ARGUMENTS ET DES EXEMPLES Il faut d'abord déceler la valeur démonstrative des remarques isolées, issues de la lecture méthodique, portant sur le fond et sur la forme : une opposition entre deux personnages soulignée par des antithèses; l'accélération du récit exprimée par des verbes de mouvement; la montée de l'angoisse peinte par des phrases elliptiques ; les changements de mètre révélateurs de sentiments contradictoires... Toute construction suppose, au préalable, une indispensable sélection. !'.objectif du commentaire n'étant pas l'exhaustivité, mais la cohérence, on éliminera impitoyablement toute répétition et toute remarque impossible à rattacher à d'autres. �---------------------• • · FAIRE UN PLAN DÉTAILLÉ Cette étape est capitale, car, le candidat n'ayant guère la possibilité matérielle de rédiger intégralement son devoir au brouillon, c'est le plan détaillé qui constituera l'armature du commentaire.

On le dressera sur des feuilles réservées à ce seul usage et l'on s'y reportera constamment au cours de la rédaction, qui sera, nécessairement, improvisée. a.

Énoncer les deux (ou trois) thèses en les consignant chacune, d'une façon très lisible, en haut d'une feuille. b.

Choisir, parmi les notes de lecture méthodique, les arguments les plus pertinents pour étayer chaque thèse : entre deux et quatre, trois étant le chiffre idéal pour des raisons d'équilibre. c.

Hiérarchiser ces arguments en les numérotant. d.

Noter ces arguments sous l'énoncé de chaque thèse dans l'ordre déterminé en c., en ménageant de larges espaces. e.

Choisir, parmi les notes de lecture méthodique, les exemples les plus significatifs, et les insérer dans les espaces laissés en blanc pour illustrer les arguments. f.

Chercher des idées d'introduction et de conclusion. Un exemple d'application Malraux, La Condition humaine, incipit, 1933 Pour servir sa cause, le militant communiste Tchen doit tuer... 21 mars 1927 Minuit et demi Tchen tenterait-il de lever la moustiquaire? Frapperait-il au tra­ vers? L'angoisse lui tordait l'estomac; il connaissait sa propre fer­ meté, mais n'était capable en cet instant que d'y songer avec hébé­ tude, fasciné par ce tas de mousseline blanche qui tombait du 5 plafond sur un corps moins visible qu'une ombre, et d'où sortait seu­ lement ce pied à demi incliné par le sommeil, vivant quand même ... • • •------------Méthode - de la chair d'homme.

La seule lumière venait du building voisin: un grand rectangle d'électricité pâle, coupé par les barreaux de la fenêtre dont l'un rayait le lit juste au-dessous du pied comme pour 10 en accentuer le volume et.... »

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