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Faire son devoir, est-ce renoncer à sa liberté ? COUP DE POUCE ■ Analyse du sujet ■ Pièges à éviter...

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« Faire son devoir, est-ce renoncer à sa liberté ? COUP DE POUCE ■ Analyse du sujet ■ Pièges à éviter - L'opposition apparente entre liberté et devoir est très banale.

On évi­ tera autant que faire se peut la banalité dans la copie, ne serait-ce qu'en précisant les différents sens possibles du« devoir». - Qu'est-ce, au sens fort, que le« devoir» pour l'homme? On distin­ guera au minimum le devoir social Guridique, politique) du devoir moral. - Il est alors aisé d'opposer une apparence de liberté qui prétendrait échapper aux devoirs, et la liberté authentique, liée au contraire au respect des devoirs sociaux et des devoirs moraux, qui en constituent les condi­ tions de possibilité. - Ne pas donner au« devoir» un sens trop faible: il ne s'agit pas seu­ lement de faire ses devoirs scolaires, ou de vaguement respecter les règles de la vie en commun (politesse, savoir-vivre...). - Ne pas s'en tenir à une conception« spontanée» de la liberté comme capacité à faire ce que l'on veut ou croit vouloir sans se soucier des autres. - Éviter de mélanger les devoirs: on a intérêt à traiter séparément de la loi sociale ou politique et de la loi morale (mais il n'y a pas d'ordre imposé). CORRIGÉ [Introduction] Qu'est-ce qu'être libre? Doit-on pour le définir se fier à ses sentiments et impressions, qui invitent à admettre que la liberté consiste à faire ce que l'on veut quand et comme on veut, sans jamais se préoccuper de ce que l'on devrait faire? Faut-il au contraire admettre que la vraie liberté ne se conçoit que dans un cadre collectif, qui fait immédiatement surgir un certain nombre de règles et de devoirs, nous autorisant certains comporte­ ments mais nous en interdisant d'autres? Dans ce cas, comment concilier liberté et devoir, ou comment comprendre la nécessité de leur coexistence? Faire son devoir, est-ce renoncer à sa liberté, ou au contraire l'accomplir? [I.

l'indépendance rêvée] Il est certes séduisant - et cela a l'avantage de supposer peu de réflexion - d'admettre que je suis libre si ou quand je ne suis obligé à rien.

Je peux avoir alors l'impression de ne suivre que ma volonté, mes désirs ou-mes impulsions, de me comporter selon ma propre initiative.

Je me lève à l'heure de mon choix, je choisis de me rendre ou non au travail puisque je ne conçois pas ce dernier comme un devoir, je passe mon temps comme je l'entends, selon un rythme et des activités (ou inactivi­ tés) dont je décide selon mon bon plaisir. En forçant à peine le trait, on retrouve là le portrait de ce que Rousseau nommait l'homme«de la nature», dont il considère en effet qu'il bénéfi­ cie d'une parfaite indépendance.

Et pour cause: vivant seul, à l'écart des autres, profitant de ce que son environnement lui apporte pour subsister sans travail, ignorant tout emploi défini de son temps, pouvant sommeiller un jour entier sans en subir de conséquences puisque le lendemain fruits et racines sont toujours à sa disposition, etc.

Seul problème: cet homme de la nature est en fait dénué des caractères ou qualités que l'on attribue en général a l'être authentiquement humain: il n'a ni langage, ni pensée, ni sentiments, ni vie familiale ou sociale ; il est sans aucune connaissance, et son pouvoir est limité par ses seules forces physiques. Sans doute n'est-il pas question de revenir à un tel état «primitif». Mais comme il serait néanmoins tentant de vivre en étant soulagé de tout devoir ! Plus de travail à fournir, plus de règles à observer au cours des promenades, plus d'impôts à payer ni de propriété à respecter: je m'em­ pare de ce dont j'ai envie.

À ceci près que, dans la société telle qu'elle est devenue, je risque fort de ne pas aller jusqu'au bout de ma promenade (parce que j'aurai été renversé par un autobus), ou de me retrouver avec de sérieux ennuis parce que le voisin dont j'ai volé la voiture a porté plainte.

Décidément, la vie en société ne supporte pas cette «indépen­ dance» qui apparaît non seulement impuissante dans certaines situations auxquelles je me trouve confronté (du fait de mes seules forces phy­ siques), mais qui est surtout incompatible avec celle dont pourraient vou­ loir bénéficier en même temps que moi les autres: si chacun prétend faire ce qu'il veut ou désire, les conflits se multiplient. [Il.

Le devoir social] Dès que les autres sont présents, les devoirs à leur égard se multiplient. La vie en collectivité impose un emploi du temps, le respect des lois, une collaboration quasi permanente: le sujet y perd obligatoirement son indé­ pendance.

Par exemple, au travail, il doit suivre des rythmes dont il ne décide pas.

Toute sa vie quotidienne, ou peu s'en faut, est désormais réglée indépendamment de sa volonté - ou de ce qu'il croit être sa volonté, s'il est vrai qu'il ne parvient pas à distinguer dans cette dernière deux versants : celui qui concerne sa vie sociale et celui qui concerne sa vie privée. Dans.... »

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