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Faut-il douter de tout ? ■ Analyse du sujet - Question qui renvoie bien sûr à l'exercice cartésien du doute...

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« Faut-il douter de tout ? ■ Analyse du sujet - Question qui renvoie bien sûr à l'exercice cartésien du doute et à ce qui le justifie: le passage par Descartes semble obligatoire, même s'il ne suffit pas à épuiser le problème. - Le « faut-il » peut aussi donner naissance à une double réflexion, d'une part sur la nécessité de douter de tout, de l'autre sur sa possibilité. - Si le doute apparait comme une démarche philosophique par excel­ lence, il peut ne pas être compatible avec les exigences de la vie quoti­ dienne. ■ Pièges à éviter - La référence à la démarche cartésienne ne doit pas susciter une copie entièrement consacrée à rappeler ce qu'elle fut. - Ne pas s'égarer dans d'interminables distinctions concernant les dif­ férents objets sur lesquels pourrait porter le doute : il faut.considérer ce dernier dans sa version la plus radicale. - Ne pas comprendre le «faut-il» comme une injonction seulement morale (a-t-on le devoir de douter de tout?) : il s'agit avant tout d'une démarche intellectuelle. SUJETS CORRIGÉS CORRIGÉ [Introduction] C'est très quotidiennement que le doute peut, au moins partiellement, s'imposer à une personne.

Face à un spectacle étonnant, doit-elle, par exemple, « en croire ses yeux»? Ne convient-il pas au contraire qu'elle doute de sa perception et de sa vérité ? La philosophie entend classiquement être une attitude critique, capable de tout interroger et de tout remettre en cause : le doute semble constituer une de ses caractéristiques fondamentales.

Mais jusqu'où peut-il aller? Car on devine bien qu'il existe une différence non négligeable entre ce qu'il m'est possible, dans une expérience banale, de mettre en doute, et un doute absolu, qui m'interdirait apparemment d'accorder ma confiance à quoi que ce soit? Fautil douter de tout ? Et est-ce durablement possible ? [I.

Les raisons de douter] Il arrive que mes sens m'égarent; il m'arrive de rêver et, au cœur du rêve, de croire aux images qu'il me propose (j'en peux ressentir les effets physiques); il m'arrive d'effectuer une erreur de calcul; il peut se faire encore que ce que je crois solidement savoir ne soit fondé que sur des bases fausses - après tout, ce que l'on m'a appris n'est pas totalement garanti.

Toutes expériences qui génèrent dans la pensée un soupçon concernant alternativement ce qu'elle reçoit de l'extérieur et ses propres capacités à formuler des vérités. _ C'est précisément parce qu'il constate avec quelle fréquence se présente la possibilité de se tromper que Descartes décide d'instaurer un doute absolu.

Révoquant tout en doute, il n'adhère plus à aucune proposition : peut-être n'y a-t-il pas de monde matériel autour de lui, peut-être ce qu'il prenait pour son existence n'est-il que le produit d'un rêve, peut-être même ce qu'il prenait pour son être n'est-il qu'une illusion complète ...

Et, pour mieux persuader sa pensée de la nécessité d' ainsi douter de tout, il va jusqu'à imaginer qu'existerait un « malin génie», esprit diabolique ou dieu pervers, qui s'amuserait à ses dépens en l'obligeant à se tromper sans cesse, même lorsqu'il croit posséder la plus modeste vérité.

Ce doute «hyperbolique», effectivement poussé au maximum de ce que l'on peut concevoir, aboutit ainsi à un anéantissement de tout.

S'y installer durablement serait se condamner à ne plus adhérer à rien, et donc à un mutisme définitif. Douter de tout apparaît ainsi comme une expérience limite, une sorte d'épuration de l'esprit qui, si elle devait durer, suspendrait de manière durable l'activité même de l'esprit, incapable de formuler quoi que ce CORRIGÉ 17 soit.

Aussi n'est-il, chez Descartes lui-même, qu'une étape, un moment « méthodique », dont résulte en fait la possibilité de rétablir le sujet et le monde dans une réalité désormais incontestable. [Il.

L'issue du doute, et la nécessité de le réexpérimenter] Relativement au doute hyperbolique, le Cogito propose une issue positive, une sorte de rétablissement métaphysique qui autorise la sortie du néant.

En effet, si l'esprit est capable de tout mettre ou révoquer en doute, c'est qu'il existe en lui-même, puisque ce doute ne peut être issu du néant (le néant, par définition, ne peut penser) et doit en conséquence provenir d'une «substance» (un support pour l'activité qu'il représente).

Le Cogito en lui-même ne peut être atteint par le doute, et il peut dès lors servir de premier indice de vérité.

Au point que sa découverte suffit pour renvoyer le« malin génie» lui-même au néant: impuissant à tromper l'esprit lorsqu'il se contente d'affirmer« Je pense, je suis», le malin génie n'est pas, contrairement à l'hypothèse qui le concernait initialement, capable de me tromper sur tout.

Descartes est ainsi.... »

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