Faut-il préférer le bonheur à la vérité? Corrigé Introduction Cacher une liaison ou une aventure extra-conjugale afin de préserver le...
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Faut-il préférer le bonheur à la vérité?
Corrigé
Introduction
Cacher une liaison ou une aventure extra-conjugale afin de préserver le bonheur du couple consti
tue un procédé souvent mis en scène dans des films et peut correspondre à un choix envisagé
dans la réalité.
La réponse dépend de la primauté et du sens attribués au bonheur.
Y a-t-il une
loi objective, une nécessité d'intérêt, d'ordre psychologique ou naturel, qui fasse que chacun doit
toujours préférer le bonheur à la vérité? Existe-t-il une obligation morale exigeant que le bonheur
se réalise ou se maintienne, y compris en dépit de la vérité, voire au prix du mensonge? Ou doit
on au contraire supposer que l'un n'a aucune raison de s'imposer à l'autre? Ou même que rien
ne peut être supérieur en valeur à la vérité, à la sincérité, sans quoi le bonheur lui-même serait
tronqué? Nous verrons dans une première partie que les exigences de bonheur et de vérité sont a
priori équivalentes pour l'homme, mais que la pression du bonheur peut être en réalité supérieure
subjectivement, jusqu'à orienter le sens du terme .
Nous verrons ensuite si l'exigence de
préférer l'un à l'autre se pose en réalité en ces termes.
1.
L'égalité des valeurs humaines
1.
La loi du bonheur
Le bonheur est d'abord défini comme un état durable de satisfaction complète des attentes de
l'existence.
À ce titre il peut être assimilé, comme le fait Aristote, au souverain bien, c'est-à-dire le
bien complet et parfait qui se suffit à lui-même, parce qu'il constitue la finalité de toutes les actions
humaines.
Tout ce qui est fait, même provisoirement douloureux, est fait en vue du bonheur.
La
totalité des désirs et des volontés court vers cet objectif.
Entendu ainsi, il est la loi fondamentale des conduites humaines.
Il est une donnée naturelle et
psychologique inévitable pour quiconque.
Comme le dit Sénèque: , et vit en espérant obtenir le bonheur, il n'y a pas d'autre horizon possible.
Cela lui
donne-t-il pour autant une prééminence absolue?
ne correspond pas à la nature réelle et profonde des choses.
Mais ce ne sont que des schémas de
pensée, des , permettant de se retrouver et se repérer dans le monde afin de mieux
le maîtriser, de lui faire servir nos intérêts.
Face à cela, une exigence de préférence ne peut que s'imposer.
Celle décrite par les sophistes par
exemple, en particulier Protagoras, dont Socrate se fait le porte-parole dans le Théetète de Platon:
il affirme que le savant n est pas celui qui sait la valeur ou la nature objective de chaque chose,
mais celui qui fait en sorte de faire paraître bon à chacun ce qu'il ressentait jusqu'à présent comme
mauvais.
S'il le fait au moyen de discours, c'est un savant sophiste.
Il cite l'exemple des lois: ce qui
est convenable à chaque cité, ce qui est jugé meilleur, et non ce qui est juste en soi, de façon vraie,
voilà ce qui doit être préféré.
3.
La vérité inaccessible
En plus, comment savoir ce qui est vrai en soi? Dans la mesure où toute thèse peut être contre
balancée par son contraire, il nous appartient de ne jamais considérer une valeur ou un jugement
comme exacts absolument et nécessairement.
Si l'on croit en la nature intrinsèquement bonne ou
mauvaise d'une chose, si l'on croit que l'on détient la vérité sur ce point, on va devenir soucieux
ou anxieux à son égard, soit parce qu'on ne l'a pas, soit parce qu'on a peur de ne plus l'avoir, et les
troubles de l'fune seront constants.
À l'inverse, la philosophie sceptique, et en particulier Sextes Empiricus, propose de > sur ce qui est bien ou mal par nature.
Le bonheur sera alors possible, car on évitera
la source d'un désagrément permanent.
Ce....
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