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France 1987-1988 Nouvelle donne politique Toute l'année 1987 a été vécue en France sous le signe du printemps électoral de...

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« France 1987-1988 Nouvelle donne politique Toute l'année 1987 a été vécue en France sous le signe du printemps électoral de 1988.

Ce "syndrome de l'Élysée" a imprégné toute la vie politique.

Autre dominante de cette année 1987: la peur de l'"Europe sans frontières" de 1992 qui, selon divers sondages, touche près d'un tiers des citoyens.

L'extrême droite a trouvé là l'occasion de profiter de l'inquiétude d'une partie des Français.

Il est vrai que les extraordinaires métamorphoses de la société française depuis la fin des années soixante ont conduit à des processus d'exclusion et à une société "à deux vitesses".

Dans ce bouleversement, l'étiolement de la représentation de la classe ouvrière et l'effacement de l'autorité morale de l'Église catholique ont joué un rôle déterminant.

Deux France se côtoient ; l'une, dynamique, aborde modernisation et compétition donc, l'Europe ouverte - avec confiance ; l'autre, mal préparée, repliée sur elle-même, se découvre nationaliste, et refuse l'Europe. Privilégier l'Europe par la promotion du "vieux couple" France-RFA: tel fut l'objectif de la politique extérieure française en 1987.

En novembre, à Karlsruhe, le cinquantième sommet franco-allemand a élargi la coopération Paris-Bonn en matière économique et de défense.

Deux mois plus tôt, lors des manoeuvres militaires Moineau hardi, le président François Mitterrand et le chancelier Helmut Kohl avaient lancé le projet d'un Conseil de défense commun. Une unité militaire commune, à l'échelon de la brigade, avait été mise sur pied. L'année avait commencé en demi-teinte.

Plus d'un million de lycéens et d'étudiants avaient envahi les rues des grandes villes, en décembre 1986, protestant contre un projet de loi qui, à leurs yeux, aggravait la sélection à l'entrée de l'Université.

Après des violences policières à Paris (un mort), le projet fut retiré.

Dans l'affaire, le Premier ministre Jacques Chirac avait perdu un crédit auprès de la jeunesse qu'il ne devait pas retrouver.

En revanche, il était parvenu à mettre un terme, à la mi-janvier, à une longue grève des cheminots, évitant une contagion revendicatrice de tout le secteur public.

Ce devaient être là les seules vraies alertes sociales de ses deux années de gestion (mars 1986-mai 1988).

Une réforme qui n'eût pas manqué de susciter une autre vague de contestation, celle du Code de la nationalité, fut abandonnée. Succès populaire pour les privatisations Sur le plan politique, la cohabitation entre un président de gauche, F. Mitterrand, et un chef de gouvernement de droite, J.

Chirac, favorisait le premier et usait le second.

La popularité de l'un était remontée au zénith tandis que celle de l'autre tombait au plus bas.

C'est pourtant en 1987 que la droite enregistrait les premiers résultats, jugés par elle encourageants, de sa politique économique libérale, faite de déréglementation (notamment d'une généralisation des libérations de prix) et de privatisation des entreprises publiques.

La désinflation engagée sous le gouvernement précédent se poursuivait: le taux (pétrole non compris) était ramené à 2,2%, le meilleur chiffre depuis vingt-deux ans.

Les dépenses budgétaires étaient freinées et l'exécution de la loi de Finances s'opérait avec facilité. Les privatisations rencontraient un franc succès auprès des souscripteurs.

Il fallut contingenter les actions "Saint-Gobain" et "Paribas" très demandées ; celles de la Compagnie générale d'électricité (CGE) le seraient tout autant.

De novembre 1986 à l'automne 1987, le nombre des Français actionnaires était passé d'un million à six millions.

Les valeurs de l'entreprise, du profit semblaient trouver une adhésion plus large dans l'opinion.

La Bourse était euphorique.

Vint le krach du sombre lundi 19 octobre, rude péripétie qui mit brutalement fin à une opération suivie avec attention à l'étranger.

Car, contrairement aux privatisations britanniques que Margaret Thatcher avait réalisées en dépit de l'opinion, en France, le ministre des Finances, Édouard Balladur, agissait avec l'appui d'une majorité de la population.

Ainsi, selon des sondages, en mai 1987, seulement 27% des Français restaient hostiles aux privatisations.

Une exception à cet enthousiasme: la vente au privé (l'entrepreneur de travaux publics Bouygues) de la chaîne de télévision publique TF1, largement désapprouvée.

Les privatisations dans l'audiovisuel étaient d'ailleurs mal acceptées. La sécurité des personnes et des biens fut un domaine où le gouvernement de J. Chirac engrangea des succès, notamment en 1987.

Le 21 février, les quatre "chefs historiques" du groupe terroriste Action directe, en fuite depuis 1981, étaient arrêtés.

Ils avaient revendiqué, entre autres, l'assassinat du PDG de Renault, Georges Besse.

On attribua le mérite de ces arrestations au ministre de l'Intérieur, Charles Pasqua.

Celui-ci accentuait, d'autre part, la lutte contre l'immigration clandestine, tentant de s'approprier un terrain électoral exploité par l'extrême droite.

Le Front national (FN) de Jean-Marie Le Pen multipliait depuis ses succès électoraux de 1983 (scrutin municipal) et de 1984 (élections européennes) - les incantations xénophobes dans le but de grignoter l'électorat populaire.

Aussi bien le camp gaulliste du RPR (Rassemblement pour la République, de J.

Chirac) que le camp communiste.... »

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