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France 1999-2000 Le nécessaire débat sur l'État-nation Après un "trou d'air" en début d'année, la croissance de l'économie française s'est...

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« France 1999-2000 Le nécessaire débat sur l'État-nation Après un "trou d'air" en début d'année, la croissance de l'économie française s'est confirmée au second trimestre 1999 et au premier semestre 2000.

Son taux moyen aura été de 2,7 % sur l'année 1999 (3,8 % en rythme annuel pour les six derniers mois), soit un niveau supérieur à la moyenne (2,2 %) de l'Union européenne (UE), elle-même en voie de rééquilibrage par rapport à la croissance américaine.

Cette évolution très positive (en juin 2000, les prévisionnistes tablaient sur un taux de 3,5 % en moyenne annuelle) a permis à la décrue du chômage, engagée après juin 1997, de se poursuivre.

Celui-ci est passé de 11,8 % en décembre 1998 à 10,0 % en avril 2000 (9,2 % en fin d'année selon les prévisions).

Les créations d'emplois ont augmenté en parallèle, en 1999, de 2,5 % (430 000 et 520 000 prévus en 2000).

Tous les indicateurs (demande intérieure vigoureuse, taux d'investissement) attestaient d'un retour de la confiance tant dans le comportement des ménages que dans celui des employeurs. Dans la même période, le capitalisme français a poursuivi sa mue, marquée par la libéralisation, l'internationalisation et la financiarisation.

Les offres publiques d'achat (OPA) ou d'échange (OPE), amicales ou hostiles, se sont multipliées (compagnies pétrolières, secteurs de la communication, la banque, la grande distribution...).

Les exigences nouvelles posées en terme de rentabilité des actions - qui ont de grandes conséquences sur le mode de gestion des entreprises - ont pu faire évoquer par certains commentateurs l'avènement d'une "République des actionnaires". Ces transformations "par en haut" de l'économie ont été plus libérales et plus brutales que dans les autres pays de l'UE, contrastant avec la vieille tradition nationale interventionniste et protectionniste (le "colbertisme").

Sans doute cette évolution n'est-elle pas sans rapport avec la résurgence d'actions directes des salariés dans certaines entreprises menacées de fermeture (allant jusqu'à envisager de casser l'outil de production) et, plus largement, avec l'écho croissant recueilli par les revendications et discours radicaux relatifs à la "mondialisation".

L'une des démonstrations les plus spectaculaire en a été l'événement qu'a constitué la sortie de prison, après une courte incarcération, d'un responsable de la Confédération paysanne à la suite d'une action syndicale ayant visé le 12 août 1999, un restaurant McDonald's à Millau (Aveyron).

En quelques jours, José Bové est devenu la coqueluche des médias.

Sa participation fin 1999 aux manifestations de Seattle (États-Unis), à l'occasion de la réunion de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) devant lancer un nouveau cycle de négociations, en a fait une vedette internationale et un symbole "anti-mondialisation". Conflits autour du paritarisme Le retour d'un certaine radicalité critique dans la société ne doit cependant pas masquer le grand affaiblissement des corps intermédiaires et notamment du syndicalisme.

Non seulement le taux d'adhésion est en France le plus faible de tous les pays industrialisés, mais les concurrences et divisions entre confédérations y sont traditionnellement vives.

La représentation du patronat (Mouvement des entreprises de France, Medef) a connu, pour sa part, de profondes transformations liées à la privatisation des compagnies bancaires et d'assurance au cours des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix.

Ce secteur a pris un poids considérable au sein de l'organisation.

Le Medef a tenté, au nom d'une "refondation sociale", d'imposer de nouvelles règles du jeu au paritarisme. L'objectif de la privatisation d'une partie du système de protection sociale est apparu en constituer un mobile puissant, aux enjeux financiers considérables pour les assureurs et compagnies financières.

Un projet de réforme du système d'indemnisation des chômeurs, sur la base d'un schéma conçu par le Medef et approuvé par la Confédération française démocratique du travail (CFDT), a ouvert une crise avec les deux autres principales confédérations, la Confédération générale du travail (CGT) et Force ouvrière (FO), et avec le gouvernement qui a bloqué le processus fin juillet 2000. À l'approche des élections législatives et présidentielle de 2002, le gouvernement de "gauche plurielle" de Lionel Jospin, associant notamment socialistes, communistes et Verts, pouvait se prévaloir des réformes engagées depuis 1997, notamment celles concernant le domaine social (réduction de la durée du travail hebdomadaire à 35 heures, plan "emploi-jeunes", couverture médicale universelle - CMU) et celle en faveur de la parité hommes/femmes dans la représentation aux assemblées politiques (réforme constitutionnelle entérinée le 28 juin 1999).

Tandis que l'ensemble des composantes de la gauche gouvernementale se "social-démocratisait", la droite demeurait hébétée depuis son échec aux législatives de 1997 (anticipées du fait de la dissolution de l'Assemblée par le chef de l'État alors qu'il y bénéficiait d'une majorité très large), puis sa sévère défaite lors des élections au Parlement européen du 13 juin 1999, où trois listes de droite se sont affrontées pour n'obtenir au total que 35,1 % des suffrages, contre 38 % aux listes de la "gauche plurielle". Depuis plusieurs années, la crise la plus vive était celle frappant le Rassemblement pour la République (RPR, créé en 1976 par Jacques Chirac). Le parti "néogaulliste" a été fortement désorienté par les brusques changements de stratégie politique de son fondateur.

Son ralliement, en juillet 2000, au principe de raccourcissement du mandat présidentiel à cinq ans (au lieu de sept), option qui était défendue par le Premier ministre socialiste, a été perçu comme une volte-face par nombre de gaullistes considérant le septennat comme un socle de la Constitution de 1958.

Beaucoup de commentateurs ont voulu y voir un calcul opportuniste du chef de l'État pour.... »

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