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France 2005-2006 Parcours d’obstacles Le 30 mai 2005, au lendemain du référendum sur le projet de Traité constitutionnel européen (TCE),...

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« France 2005-2006 Parcours d’obstacles Le 30 mai 2005, au lendemain du référendum sur le projet de Traité constitutionnel européen (TCE), la France s’est réveillée tourneboulée.

Le « non » l’avait emporté, par 54,64 % des voix.

Pour tous ceux qui, à gauche comme à droite, avaient fait de cette consultation le socle de leurs ambitions, tout était à reconstruire, à moins de deux ans des prochaines élections présidentielle et législatives (printemps 2007). Le président de la République, tout d’abord, avait espéré tirer de ce scrutin une légitimité nouvelle lui permettant de redorer son blason, voire de briguer un troisième mandat en 2007.

Le premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, tablait également sur la victoire du « oui » à l’Europe pour consolider son rôle de chef de l’opposition et aborder en position de force la désignation du candidat socialiste. Le chamboulement n’était pas moindre pour les opposants au Traité.

Battu lors du référendum interne au PS six mois plus tôt, l’un des ténors du parti, Laurent Fabius, a inversé le cours des choses, avec une ténacité qui semblait le replacer en première ligne dans la course aux présidentiables.

Quant à la « gauche de la gauche » – communiste, trotskiste ou altermondialiste –, elle souhaitait utiliser le vote du 29 mai comme un tremplin pour 2007.

À l’extrême droite enfin, ni Jean-Marie Le Pen ni Philippe de Villiers ne cachaient leurs espoirs après cet échec cinglant pour les « partis de gouvernement ». Formation d’un nouveau gouvernement Dès lors, pour faire oublier le maigre bilan de ses dix années de présidence, Jacques Chirac entendait faire de 2005-2006 une « année utile », tout au moins sur la scène intérieure – tant le rejet du TCE avait décrédibilisé la France en Europe.

Seule façon également de calmer les ardeurs de ceux qui se seraient déjà voulus en campagne, comme Nicolas Sarkozy, président du parti majoritaire, l’UMP (Union pour une majorité populaire) et candidat autoproclamé de la droite. J.

Chirac a donc immédiatement remercié Jean-Pierre Raffarin et nommé comme nouveau Premier ministre son plus proche conseiller depuis 1995, Dominique de Villepin.

Déjouant bien des pronostics, celui-ci a réussi son entrée à Matignon. Aux antipodes de ses emballements habituels, le nouveau chef du gouvernement a affiché avec sobriété sa volonté de « remettre la France en marche » et multiplié les initiatives : création de 67 pôles de compétitivité réunissant entreprises et centres de recherche, afin de lutter contre les délocalisations et le chômage (12 juillet 2005) ; appel au « patriotisme économique » face aux menaces d’OPA hostile contre Danone (27 juillet) ; adoption par le Conseil des ministres des six ordonnances du « plan pour l’emploi », dont celle instituant le contrat de nouvelle embauche (CNE), qui assouplit les conditions d’embauche et de licenciement pour les entreprises de moins de vingt salariés pendant les deux premières années (2 août) ; réforme fiscale sur les revenus 2006 prévoyant de ramener, dès 2007, de 7 à 5 le nombre des tranches de l’impôt sur le revenu, avec un taux maximum de 40 % (13 septembre). En l’espace d’un été, D.

de Villepin a donc marqué des points, se posant dès septembre en rival de N.

Sarkozy, qui avait certes accepté de rejoindre la nouvelle équipe gouvernementale au ministère de l’Intérieur, mais prônait sans ciller une « stratégie de rupture avec la politique des trente dernières années ».

Le Premier ministre s’imposait d’autant mieux que J.

Chirac, âgé de 72 ans, était victime d’un accident vasculaire le 3 septembre.

L’hypothèse d’une nouvelle candidature du chef de l’État s’éloignait ainsi singulièrement. Trois saisons plus tard, pourtant, le paysage s’est modifié du tout au tout et l’exécutif apparaissait enlisé et discrédité.

Le Premier ministre – comme le président de la République, plus absent que jamais du débat public – battait des records d’impopularité : en juin 2006, il ne se trouvait plus que 17 % de Français pour lui faire confiance, selon la Sofres.

Quant à la majorité parlementaire, affaiblie par la dissidence de François Bayrou, chef de l’UDF (Union pour la démocratie française) et obsédée par la perspective des législatives de juin 2007, elle se montrait rétive à toute initiative gouvernementale intempestive. Il est vrai qu’entre-temps, en confondant détermination et entêtement, D.

de Villepin a accumulé les faux pas et les échecs.

Loin de réduire les fractures de la société française, il les a, au contraire, accentuées.

Fracture urbaine et sociale, tout d’abord. Fracture sociale, des banlieues au CPE Dès le 27 octobre, ce sont les banlieues qui s’embrasent, après la mort dramatique de deux adolescents à Clichy-sous-Bois.

En quelques jours, les violences urbaines tournent à l’émeute dans la région parisienne, puis en province, des milliers de voitures sont brûlées, des centaines de bâtiments publics vandalisés.

Au point que, le 7 novembre, le Premier ministre.... »

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