Francis Ponge, Le Parti pris des choses, « Les Poêles » L'animation des poêles est en raison inverse de la...
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Francis Ponge, Le Parti pris des choses, « Les Poêles »
L'animation des poêles est en raison inverse de la clémence du temps.
Mais comment, à ces tours modestes de chaleur, témoigner bien notre reconnaissance ?
Nous qui les adorons à l'égal des troncs d'arbres, radiateurs en été d'ombre et fraîcheurs
humides, nous ne pouvons pourtant les embrasser.
Ni trop, même, nous approcher d'eux
sans rougir...
Tandis qu'eux rougissent de la satisfaction qu'ils nous donnent.
Par tous les petits craquements de la dilatation ils nous avertissent et nous éloignent.
Comme il est bon, alors, d'entrouvrir leur porte et de découvrir leur ardeur : puis d'un tison
sadique agir au fond du kaléidoscope, changeant du noir au rouge et du feu au gris-tendre
les charbons en la braise et les braise en cendres.
S'ils refroidissent, bientôt un éternuement sonore vous avertit du rhume accouru punir vos
torts.
Les rapports de l'homme à son poêle sont bien loin d'être ceux du seigneur à valet
Francis Ponge, Le Parti pris des choses, « Les Poêles »
L'animation des poêles est en raison inverse de la clémence du temps.
Mais comment, à ces tours modestes de chaleur, témoigner bien notre reconnaissance ?
Nous qui les adorons à l'égal des troncs d'arbres, radiateurs en été d'ombre et fraîcheurs
humides, nous ne pouvons pourtant les embrasser.
Ni trop, même, nous approcher d'eux
sans rougir...
Tandis qu'eux rougissent de la satisfaction qu'ils nous donnent.
Par tous les petits craquements de la dilatation ils nous avertissent et nous éloignent.
Comme il est bon, alors, d'entrouvrir leur porte et de découvrir leur ardeur : puis d'un tison
sadique agir au fond du kaléidoscope, changeant du noir au rouge et du feu au gris-tendre
les charbons en la braise et les braise en cendres.
S'ils refroidissent, bientôt un éternuement sonore vous avertit du rhume accouru punir vos
torts.
Les rapports de l'homme à son poêle sont bien loin d'être ceux du seigneur à valet
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Poème en prose (qui ne ressemble pas vraiment à un poème).
« Les Poêles » est un poème qui figure dans le recueil de Ponge Le Parti pris des choses
=> Intérêt pour un objet quotidien a priori très peu poétique.
En quoi ce court texte sur un objet inattendu est-il un véritable poème ?
I- Un objet quotidien dans un poème :
A- Le recueil
• Le Parti pris des choses : Recueil d’une trentaine de textes (« le savon, l’huître, le cageot,
le pain, le mimosa, les poêles….
» => volonté de Ponge d’être le poète du quotidien, du
matériel, des objets et des choses.
Ponge prend « le parti des choses », veut s’intéresser aussi à elle : loin de percevoir et de
montrer le monde à travers sa subjectivité de poète (Ponge est anti-poésie lyrique.), il
cherche ainsi à leur donner par les mots la possibilité d’une expression, d’une existence.
=> rend poétiques ces choses, rend poétique « les poêles ».
B- Le texte
• 7 strophes ou 7 paragraphes.
Phrases.
Texte bref.
- 1e § : le poète montre la fidélité des poêles à l'homme => Lorsqu'il fait froid, elles nous
réchauffent.
Comme toutes les ustensiles leur raison d'être et de nous servir.
Les poêles
sont donc de fidèles aides de l'homme en période de détresse (Cf.
le champ lexical du
froid).
- 2e § (ou strophe) : phrase interrogative ; le poète se demande si nous apprécions à leur
juste valeur ces fidèles compagnons de l'homme => question, problème de la
reconnaissance.
- 3e § : La réponse à la question....
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