François COPPÉE (1842-1908), Intimités, « Je suis un pâle enfant du vieux Paris... ». 1. Je suis un pâle enfant...
Extrait du document
«
François COPPÉE (1842-1908), Intimités, « Je suis un pâle enfant du vieux
Paris...
».
1.
Je suis un pâle enfant du vieux Paris, et j'ai
2.
Le regret des rêveurs qui n'ont pas voyagé.
3.
Au pays bleu mon âme en vain se réfugie,
4.
Elle n'a jamais pu perdre la nostalgie
5.
Des verts chemins qui vont là-bas, à l'horizon.
6.
Comme un pauvre captif vieilli dans sa prison
7.
Se cramponne aux barreaux étroits de sa fenêtre
8.
Pour voir mourir le jour et pour le voir renaître.
9.
Ou comme un exilé, promeneur assidu,
10.
Regarde du coteau le pays défendu
11.
Se dérouler au loin sous l'immensité bleue,
12.
Ainsi je fuis la ville et cherche la banlieue.
13.
Avec mon rêve heureux j'aime partir, marcher
14.
Dans la poussière, voir le soleil se coucher
15.
Parmi la brume d'or, derrière les vieux ormes,
16.
Contempler les couleurs splendides et les formes
17.
Des nuages baignés dans l'occident vermeil,
18.
Et, quand l'ombre succède à la mort du soleil,
19.
M'éloigner encor plus par quelque agreste rue
20.
Dont l'ornière rappelle un sillon de charrue,
21.
Gagner les champs pierreux, sans songer au départ,
22.
Et m'asseoir, les cheveux au vent, sur le rempart.
23.
Au loin, dans la lueur blême du crépuscule,
24.
L'amphithéâtre noir des collines recule,
25.
Et, tout au fond du val profond et solennel
26.
Paris pousse à mes pieds son soupir éternel.
27.
Le sombre azur du ciel s'épaissit.
Je commence
28.
À distinguer des bruits dans ce murmure immense,
29.
Et je puis, écoutant, rêveur et plein d'émoi,
30.
Le vent du soir froissant les herbes près de moi,
31.
Et, parmi le chaos des ombres débordantes,
32.
Le sifflet douloureux des machines stridentes,
33.
Ou l'aboiement d'un chien, ou le cri d'un enfant,
François COPPÉE (1842-1908), Intimités, « Je suis un pâle enfant du vieux
Paris...
».
1.
Je suis un pâle enfant du vieux Paris, et j'ai
2.
Le regret des rêveurs qui n'ont pas voyagé.
3.
Au pays bleu mon âme en vain se réfugie,
4.
Elle n'a jamais pu perdre la nostalgie
5.
Des verts chemins qui vont là-bas, à l'horizon.
6.
Comme un pauvre captif vieilli dans sa prison
7.
Se cramponne aux barreaux étroits de sa fenêtre
8.
Pour voir mourir le jour et pour le voir renaître.
9.
Ou comme un exilé, promeneur assidu,
10.
Regarde du coteau le pays défendu
11.
Se dérouler au loin sous l'immensité bleue,
12.
Ainsi je fuis la ville et cherche la banlieue.
13.
Avec mon rêve heureux j'aime partir, marcher
14.
Dans la poussière, voir le soleil se coucher
15.
Parmi la brume d'or, derrière les vieux ormes,
16.
Contempler les couleurs splendides et les formes
17.
Des nuages baignés dans l'occident vermeil,
18.
Et, quand l'ombre succède à la mort du soleil,
19.
M'éloigner encor plus par quelque agreste rue
20.
Dont l'ornière rappelle un sillon de charrue,
21.
Gagner les champs pierreux, sans songer au départ,
22.
Et m'asseoir, les cheveux au vent, sur le rempart.
23.
Au loin, dans la lueur blême du crépuscule,
24.
L'amphithéâtre noir des collines recule,
25.
Et, tout au fond du val profond et solennel
26.
Paris pousse à mes pieds son soupir éternel.
27.
Le sombre azur du ciel s'épaissit.
Je commence
28.
À distinguer des bruits dans....
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