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Gadamer : interprétation et compréhension Philosophe allemand, Hans-Georg Gadamer (1902-2002) fit ses études auprès de Husserl et Heidegger, puis il...

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« Gadamer : interprétation et compréhension Philosophe allemand, Hans-Georg Gadamer (1902-2002) fit ses études auprès de Husserl et Heidegger, puis il fut professeur à l'université de Francfort et de Heidelberg.

Il propose une herméneutique philosophique dans Vérité et méthode publié en 1960. Citons également : L'Art de comprendre.

Écrits I: Herméneutique et tradition philosophique.

Écrits II: Herméneutique et champ de l'expérience humaine (1982); La Philosophie herméneutique (1996). ■ La vérité est solidaire de l'existence concrète du sujet Gadamer, avec son ouvrage Vérité et méthode, s'engage dans la réflexion philosophique de la compréhension et de l'herméneutique.

Dépassant l'œuvre de Dilthey, il propose une analyse phénoménologique de l'interprétation.

La compréhension ne se règle pas sur un idéal d'objectivité scientifique, pour laquelle la vérité est absolument indépendante de l'interprète ; elle est, au contraire, solidaire de l'existence concrète de celui qui comprend.

La compréhension vise une vérité qui échappe au modèle de la vérité scientifique.

De plus, elle n'est pas une réalité marginale ou anodine mais un mode d'être fondamental de l'existence humaine. Pour nous, plus le procédé de la science s'étend à tout ce qui est, plus il devient douteux qu'à partir des présuppositions de la science la question de la vérité dans toute son étendue soit véritablement admise.

Nous nous demandons instamment: jusqu'à quel point les procédés de la science sont-ils responsables du fait qu'il y ait tant de questions auxquelles nous devons avoir une réponse et que, cependant, la science nous interdit ? » « Hans Gadamer, Qu 'est-ce que la vérité ? Pour saisir la différence entre la conception scientifique et restritive de la vérité et la notion de vérité dans toute son étendue Gadamer s'intéresse en premier lieu à trois expériences distinctes, celles de l'art, de l'histoire et du langage, qui permettent de saisir la vérité de la compréhension.

En fait, Gadamer rejette une vérité qui serait entièrement fondée sur la certitude subjective du sujet connaissant.

Art, histoire et langage sont remarquables à cet égard car ils destituent la primauté du sujet au profit de la chose. L'art comme provocation de l'interprétation L'expérience de l'art peut être comprise à partir de celle du jeu. Gadamer insiste sur le fait que les joueurs sont indépendants du jeu en tant que tel, qui leur préexiste avec ses règles et son but, de sorte que l'essence du jeu est distincte des joueurs qui y participent.

L'art est comparable au jeu, en ce sens que la conscience du spectateur ne « fait» pas l'œuvre d'art.

C'est, au contraire, celle-ci qui permet au sujet d'expérimenter un certain rapport au réel.

Gadamer s'oppose ici à la conception moderne et subjective de l'art pour laquelle tout serait dans le regard du sujet et son goût subjectif.

L'œuvre est au contraire une œuvre objective, réelle, massive, qui présente au spectateur un aspect de la réalité laissé inaperçu dans la vie ordinaire.

Et, ici aussi, la conscience de l'auteur n'a rien à voir avec l'expérience que le spectateur peut faire par le biais de l'œuvre.

L'œuvre est première: elle saisit d'abord le sujet qui peut ensuite émettre un jugement de goût.

L'œuvre d'art est l'événement d'une présentation de la réalité ayant toujours un sens.

Elle provoque l'interprétation à son propos. L'histoire, l'expérience d'une compréhension spontanée Nous avons déjà compris avec Dilthey que l'histoire nous conduit à la nécessité d'une herméneutique, c'est-à-dire d'une compréhension qui élargisse la conception scientifique de la vérité. « C'est à la naissance de la conscience historique que l'herméneutique doit sa fonction centrale au sein des sciences de l'esprit.

» Gadamer, Vérité et méthode Car en effet le monde culturel et humain dans lequel nous vivons implique une compréhension.

Il a indéniablement une dimension historique, c'est-à-dire aussi relative, changeante, variable.

Alors que Dilthey était "encore" à la recherche d'une compréhension scientifique, Gadamer rejette toute conception de l'enquête historique qui assigne à l'historien la fonction de reconstruire méthodiquement et objectivement le passé ; qui considère que le passé, mort, n'a d'intérêt que pour le progrès présent; enfin, qui exige de l'historien qu'il se défasse de ses préjugés modernes.

Gadamer récuse cette conception de l'histoire et de la compréhension qu'elle implique.

Pour lui, la compréhension n'est pas une opération méthodique.

L'homme a la possibilité d'écrire l'histoire passée parce qu'il est lui-même un être historique, plongée dans la situation de son époque.

Nous sommes capables de comprendre une époque révolue à partir des préjugés de notre époque, à partir de la "situation herméneutique" qui est la nôtre.

L'enracinement historique qui est le nôtre est la condition de notre compréhension des époques passées.

Il doit aussi être l'objet d'une prise de conscience qui nous révèle la finitude de notre compréhension. Contrairement aux sciences exactes nous ne pouvons pas nous extraire de notre époque. Contre « le préjugé à l'égard des préjugés » Pourquoi est-il question de préjugés? La philosophie des Lumières et son idéal rationaliste avaient réduit le préjugé à une opinion reçue non examinée, provenant d'une expérience ou d'une tradition.

Le préjugé s'oppose à l'exercice autonome de la raison comme obstacle qui peut toujours entraver ses efforts pour chercher la vérité.

Gadamer veut mettre au jour « le préjugé à l'égard des préjugés ».

Il propose une critique de la critique du préjugé en vue de réhabiliter ce dernier. Le premier argument de Gadamer est que le projet de se délester de tous nos préjugés et croyances est un idéal rationnel inaccessible pratiquement.

Une telle autonomie signifierait que nous serions abstraitement « hors monde»..... »

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