Gênés par une opposition ayant utilisé, à partir de décembre 1990, les voies offertes par le multipartisme, non sans faire...
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Gênés par une opposition ayant utilisé, à partir de décembre 1990, les voies offertes par le multipartisme,
non sans faire l'objet d'une grande répression, fragilisés par la dette extérieure comme par de mauvais
résultats de la production intérieure et en proie à la vindicte des fonctionnaires dont ils ont réduit les
salaires de manières drastique, le président Paul Biya et son gouvernement se sont trouvés de plus en
plus dépendants des soutiens externes, recourant à des modalités dictatoriales d'exercice du pouvoir,
seules susceptibles de leur conserver le contrôle de l'État à un moment où la dévaluation du franc CFA
(12 janvier 1994) attise le mécontentement populaire.
L'Union pour le changement, regroupant dix partis d'opposition, dont le Front social démocratie (SDF) de
John Fru Ndi et l'Union des forces démocratiques du Cameroun (UFDC) de Victorin Haméni Biéleu, a
animé une contestation enflammée par les conditions jugées frauduleuses de la réélection du président
Biya, fin 1992 (l'état d'urgence avait été décrété d'octobre à décembre 1992 dans la province du NordOuest), avant d'engager une campagne de désobéissance civile accompagnée d'un boycottage des
produits français en mars 1993, enfin un appel à la grève générale a été lancé, fin août.
L'opposition est
cependant demeurée divisée.
Ainsi, l'Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP) de Bello
Bouba Maïgari s'est-elle désolidarisée du mouvement.
La France, principale ancienne puissance coloniale, a continué de soutenir le régime à la satisfaction
déclarée de P.
Biya.
Le grand débat national d'avril-mai 1993 sur la Constitution n'a pas permis à
l'opposition de faire valoir ses projets, en particulier celui d'une large décentralisation préconisée par le
SDF.
Le pays a continué de subir une désintégration de son tissu industriel avec une chute de 50% des
investissements dans ce secteur, tandis que la dette extérieure atteignait 67% du PIB, son service
représentant....
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