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Gérard de Nerval (1805-1855) Les Chimères « Antéros » Il s’agit d’un sonnet italien en alexandrin, bâti selon le schéma...

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« Gérard de Nerval (1805-1855) Les Chimères « Antéros » Il s’agit d’un sonnet italien en alexandrin, bâti selon le schéma rimique abba abba ccd eed et dans lequel l’alternance des rimes féminines et masculines est respecté.

Pourtant, la forme traditionnelle du poème sert un sujet pour le moins hermétique à la première lecture.

Nerval lui-même en témoigne lorsqu’il présente son poème en 1841 : « En voici un autre que vous vous expliquerez plus difficilement peut-être : cela tient toujours à cette mixture semi-mythologique et semi-chrétienne qui se brassait dans mon cerveau.

» Problématique : Nous pouvons donc nous demander comment, en convoquant « cette mixture semi-mythologique et semi-chrétienne », le poète « fils du feu » parvient-il à formuler dans sa poésie son rêve de régénération. I « cette mixture semi-mythologique et semi-chrétienne » ou le syncrétisme nervalien Ce poème réécrit à sa manière le genre de la poésie antiérotique illustré par Du Bellay. Le syncrétisme de Nerval sert ici à opposer à la figure du dieu de l’ancien testament, celle du poète « fils du feu ». 1.

convocation de la culture biblique Des figures bibliques sont évoquées dans ce poème : il s’agit d’Abel et Caïn, les deux fils d’Adam et Eve et de Dieu lui-même sous le nom de Jehovah ou YHWH dans l’ancien testament.

On remarquera que ces trois noms portent l’accent, soit en début de vers pour « Jeovah » soit à la césure qui précède l’hémistiche pour les deux frères ennemis. De même, le nom de Jeovah est placé au début du sizain que constituent les deux tercets et donc participe de la « volta », du tournant majeur du poème.

Enfin il est particulièrement intéressant de noter que le poète se range du côté de Caïn, coupable d’avoir tué son frère, et donc du même coup, du côté de la révolte. 2.

Reliée à une convocation de la mythologie antique Cependant, le poème convoque également des allusions à la mythologie grecque : ainsi, Antée, fils de la terre-mère Gaïa, et géant qui terrassait tout ses ennemis, ayant le pouvoir de se régénérer lorsqu’il touchait la terre.

Le nom est à la rime, occupant donc une place marquée dans le poème.

De même, le terme d’ « enfers » au vers 10, est au pluriel, et fait référence à la culture mythologique plutôt qu’à la tradition biblique.

On notera qu’au vers 12, le poète « plongé trois fois dans les eaux du Cocyte », fait fortement songer à l’immersion d’Achille dans les eaux du Styx devenu ainsi invulnérable (à l’exception du talon comme on le sait).

Enfin, l’allusion au vers 14 du poète semant les dents du dragon reprend le mythe de Cadmos fondateur de Thèbes qui tua le dragon et sema ses dents sous les ordres d’Athéna. 3.

Un poème antiérotique Le titre même du poème renvoie, dans la mythologie grecque, au frère d’Eros, fils d’Aphrodite et d’Ares.

Il incarne le « contre-amour » (signification de son nom), c’est-àdire l’amour non partagé.

On remarque la paronomase qui unit les deux noms Antéros et Antée.

Le poète s’inscrit en fait dans une généalogie.

« Antéros » c’est la voix du poète qui se définit par une opposition au dieu biblique de l’ancien testament et par la célébration de la force régénératrice païenne.

(Bélus, dieu par excellence du paganisme dans la bible/ Dagon, Dieu poisson des Philistins).

Enfant du feu, opprimé par Jéhovah, il s’oppose aux enfants du limon (Adam, Abel). II Le poète « fils du feu » 1.

Figures révoltées et vengeresse On l’a bien compris, le poète qui revendique sa filiation à Caïn est un fils du feu.

Il élève sa voix contre celle du Dieu tout puissant de l’ancien testament.

Il s’inscrit dans la race du « vengeur » (à la rime).

Le poète s’oppose à « Jéhovah ».

Appuyant son discours sur un « tu » initial, il ne peut se définir que par rapport à un « tu » premier, qu’en opposition à quelqu’un, et il se définit par le « col », la « tête » (métonymie.... »

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