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Giraudoux, Ondine, acte II, scène 9 : LE CHAMBELLAN : Chevalière, vous sentez-vous la force d'écouter un moment les avis...

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« Giraudoux, Ondine, acte II, scène 9 : LE CHAMBELLAN : Chevalière, vous sentez-vous la force d'écouter un moment les avis qui vous éviteront, dès cet après-midi, les impairs et les esclandres ? ONDINE : Une heure ! deux heures, si vous voulez! LE CHAMBELLAN : De les écouter sans m'interrompre ? ONDINE : je vous le jure.

Rien de plus facile... LE CHAMBELLAN : Chevalière, la Cour est un lieu sacré... ONDINE : Pardon ! Une seconde ! Elle va vers le poète qui se tenait à l'écart et qui vient au-devant d'elle. ONDINE : Vous êtes le poète, n'est-ce pas ? LE POETE : On le dit. ONDINE : Vous n'êtes pas très beau... LE POETE : On le dit aussi...On le dit plus bas...Mais comme les oreilles des poètes ne sont sensibles qu'aux chuchotements, je l'entends d'autant mieux. ONDINE : Est-ce que cela n'embellit point, d'écrire ? LE POETE : J'étais beaucoup plus laid ! Elle rit vers lui.Il se retire. ONDINE, revenant au chambellan : Excusez-moi LE CHAMBELLAN : Chevalière, la Cour est un lieu sacré où l'homme doit tenir sous son contrôle les deux traîtres dont il ne peut se défaire : sa parole et son visage.

S'il a peur, ils doivent exprimer le courage.

S'il ment, la franchise.

Il n'est pas malséant non plus, s'il leur arrive de parler vrai, qu'ils aient l'air de parler faux.

Cela donne à la vérité cet aspect équivoque qui la désavantage le moins vis-à-vis de l'hypocrisie...Prenons l'exemple que dans votre innocence vous avez choisi vous-même.

Je renonce sur l'odeur de brûlé qui était mon exemple ordinaire...Oui, ma main est humide...Ma main droite, la gauche est la sécheresse même.

Elle me brûle, l'été...Oui, depuis mon enfance, je le sais, et j'en souffre. Ma nourrice, quand je touchais son sein, confondait mes lèvres et mes doigts, et la légende qui veut que je tienne cette particularité de mon ancêtre Onulphe, qui plongea par mégarde son poignet dans l'huile sainte, ne m'est pas une consolation...

Mais toute humide que soit ma main, mon bras est long, il touche au trône, il obtient les récompenses et les disgrâces...

Me déplaire est mettre en jeu sa faveur, celle de son mari, surtout si l'on raille mes tares physiques, ma tare physique!...

Je n'en ai d'ailleurs pas de morales...

Et maintenant, belle Ondine, si vous m'avez suivi, dites-moi, en femme de Cour avertie, comment est-elle, ma main ? ONDINE : Humide...

Comme vos pieds. LE CHAMBELLAN : Elle n'a rien compris ! Chevalière... ONDINE : Une seconde, voulez-vous ? LE CHAMBELLAN : Non point ! Jamais ! Elle va à nouveau vers le poète qui lui aussi va vers elle. Scène qui tourne autour de la sincérité (> Ondine) et l’hypocrisie (> le chambellan, les relations sociales). I- Le chambellan, ou l’hypocrisie sociale : A- Un personnage peu sympathique • Cf.

les descriptions, relevez les indications qui soulignent que ce personnage n’est pas sympathique. + « mes tares physiques, ma tare physique ! » (=> s’oppose à « belle Ondine »). NB : « l'odeur de brûlé qui était mon exemple ordinaire » > personnage peu sympathique. • Cf.

Importance conférée aux lieux par le chambellan => règles à tenir, importance de bien se tenir. Cf.

« éviteront, dès cet après-midi, les impairs et les esclandres » => importance des protocoles.

Cf.

la répétition de la « Cour est un lieu sacré ». • Cf.

la manière dont il parle à Ondine. B- Une leçon d’hypocrisie • Montrez que le chambellan inculque l’hypocrisie à Ondine => véritable leçon pour qu’elle devienne une « femme de Cour avertie ». Cf.

L’anaphore de « s’il » avec les antithèses « peur / exprimer le courage » ; « ment / franchise » ; « parler.... »

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