GLOSSAIRE Aliénation Au sens juridique, l'aliénation désigne la cession d'un droit ou d'un bien à une autre personne. Plus généralement,...
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GLOSSAIRE
Aliénation
Au sens juridique, l'aliénation désigne la cession d'un droit ou
d'un bien à une autre personne.
Plus généralement, on
entend par là la subordination complète d'un individu à des
déterminations qui lui sont étrangères et qu'il ne contrôle pas
entièrement (cf.
textes 8 et 20).
C'est moins autrui qui est en
jeu ici {encore qu'il puisse être facteur d'aliénation, cf.
texte 3)
que la notion d' «autre>>: il y a aliénation quand des forces
autres, que je ne maîtrise pas, me déterminent dans mon
être.
Altérité : voir identité
Amour de soi
Rousseau distinguait (Discours sur l'origine de l'inégalité, première partie) l'amour propre de l'amour de soi.
L'amour de soi
recouvre le simple souci d'auto-conservation, l'attachement
d'un être à son état: comme telle, cette notion ne renvoie
donc à aucun jugement de valeur; l'amour de soi est naturel,
innocent, par-delà bien et mal.
En revanche, l'amour propre qualifie, dans ma relation avec
les autres, la préférence que j'accorde sur tout à l'affirmation
de ma personne.
On peut distinguer: la croyance en une
supériorité du moi sur les autres (orgueil), la prédominance
de mes intérêts dans les actes ou jugements sur toute autre
considération (égoïsme), la complaisance passionnée dans la
contemplation de mes qualités prétendues (narcissisme).
l'impossibilité de rien examiner d'un point de vue autre que
le mien et la tendance à toujours tout y ramener (égocentrisme).
Communion
On désigne par là, entre plusieurs personnes, une identité
confuse d'états (nous avons tous la même pensée, nous ressentons obscurément la même chose, nous faisons les
mêmes vœux, etc.).
Dans la communion, le moi atteint avec
l'autre un niveau d'indifférenciation et d'anonymat où c'est la
distinction même moi/autrui qui disparaît (cf.
texte 7).
À distinguer de la sympathie.
Connaissance
Poser autrui dans le cadre d'un procès de connaissance suppose qu'on le considère comme objet vis-à-vis d'un pur sujet
que je serais (cf.
textes 1 et 6).
Cet objet comporte un certain
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nombre de déterminations (comportement, statut social, etc.)
qui constituent autant d'informations dont le cumul et le
~ecoupement me livrent une certaine connaissance de l'autre.
A distinguer de la compréhension.
Çompréhension
A la différence de la simple connaissance, la compréhension
suppose une reprise intérieure du comportement d'autrui (je
ne me contente pas des données extérieures, des informations objectives), une pénétration des motifs subjectifs de son
action, une certaine qualité d'approche qui mêle l'attention et
l'intelligence.
À distinguer de la connaissance.
Différence : voir égalité.
Égalité / Différence
Cette distinction renvoie partiellement à la dualité altérité/
identité (au sens où l'identité peut être définie comme égalité
avec soi-même).
Mais on peut dire, en fait, qu'alors que l'identité renvoie à une problématique de type ontologique (interrogation sur l'être, la nature du soi et de l'autre), la notion d'égalité concerne plutôt les modalité pratiques de mon rapport à
autrui.
L'affirmation d'égalité dans mon rapport à l'autre prétend à la reconnaissance• mutuelle de valeurs et à la réciprocité dans les devoirs.
Sur ces bases, on pourra distinguer :
une affirmation restreinte de l'égalité (dans le cadre d'un
regroupement élitiste de pairs, cf.
texte 12), une exigence
d'universalité (je reconnais en tout homme mon semblable,
cf.
textes 13, 14).
Égocentrisme, égoïsme : voir amour de soi.
Extériorité: voir intériorité,
Identité / altérité
L'identité au sens strict se pense comme conformité d'un
être à sa propre nature.
Ainsi deux peuples se reconnaissant
les mêmes valeurs ou traditions, deux personnes constatant
une parenté de caractères ou l'individu dans l'acceptation lucide de ce qu'il est, pourront se déclarer identiques (au sens large cette fois).
L'altérité, dès lors, mesurera l'écart par rapport
à cette définition de la nature d'un individu (cf.
textes 5, 11,
16) ou d'une communauté (cf.
texte 21).
On peut noter deux modalités d'affirmation de son identité:
l'épreuve de l'autre, la reconnaissance de ce qu'il peut apporter, (jeu des influences, partage des expériences.etc.
cf.
textes 10, 12), ou bien le refus de l'autre et le repli sur soi (cf.
texte 21).
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Idéal
La constitution du moi est indissociable de la formation
d'idéaux, de modèles (représentés par des personnes extérieures) auxquels on tente de se conformer: autrui dans ce
cadre joue un rôle essentiel dans l'élaboration du moi.
Pour la
psychanalyse, examinant la formation primitive des idéaux,
j'admire en l'autre ce que je voudrais être (figures du Père,
cf.
texte 9) ou ce que j'aurais voulu....
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