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GRAPHOLOGIE R ares sont aujourd'hui les petites annonces qui ne précisent pas : « Envoyez CV + lettre manuscrite. »...

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« GRAPHOLOGIE R ares sont aujourd'hui les petites annonces qui ne précisent pas : « Envoyez CV + lettre manuscrite.

» La formule est en effet devenue classique.

C'est que les adeptes de la graphologie ont réussi une percée remarquable dans l'univers des ressources humaines au cours de ces vingt dernières années. Les trois quarts des entreprises utilisent désormais cette technique dans leurs recrutements ...

la plaçant souvent au deuxième rang des méthodes de sélection, juste après l'entretien et avant les tests ! À tel point que le magazine Le Nouvel Observateur a pu titrer en juin 1993 : « La dictature de la grapho », tout en s'interrogeant ; « Est-il juste d'être recruté sur son écriture ? » ■ Telle écriture, tel professionnel La grapho ne prétend pas mesurer votre quotient intellectuel (QI), mais la forme de votre intellîgence (analytique, synthétique...

), Une passion fr11nçaise « Ah ! ces frenêhies »/soupirent les Anglo-saxons.

Car l'en.thousiàsme {français pour {a graphologie ;N'est pas partagé p�r les autres pays.

La ccgrapho est bel eJ bien JJ.l'.le •• pà!35jon française" pour reprendre l'expres­ sion du professe1.1r Lyon-Caen, auteur d'un rapport suries méthode$ dé recrutemènt.

À péirte 3 %ides entreprises anglaises y auraient recours, tandis qu'en F1i3nce la proportion atteint 80 °(o.

! Aux États-Uni� et àùcanada, c'estciair: «No.gra�ho! », lès candidats si:it priés de taper leur.lettre à la machine. votre caractère (affectif, cérébral...), votre sensibilité, vos qua­ lités relationnelles...

bref, votre personnalité. Pour l'entreprise, il s'agit de détecter si oui ou non vous avez le profil.

« La graphologie peut mettre en valeur les capacités d'initiative, d'autonomie, d'idées personnelles d'un candidat. Elle a une valeur prédictive, car on peut voir le potentiel de la personne.

Certaines ont une écriture qui traduit un dyna­ misme de fond.

D'autres semblent déjà fatiguées avant d'avoir commencé à travailler», explique Marcelle Desurvire, auteur du livre Graphologie et recrutement, aux éditions Masson. Autrement dit, votre écriture contient déjà tous les signes de votre conduite professionnelle future ... ■ Précaution d'emploi ! Attention, ce chapitre n'a pas pour but de vous inciter à traves­ tir votre écriture, à l'améliorer ou à l'embellir.

Une écriture «bidouillée», trop contrôlée est immédiatement repérée par un graphologue expérimenté.

Aussi notre conseil est de rester spontané.

Notre propos est plutôt de vous renseigner sur la façon dont la graphologie est utilisée par les entreprises, et la manière dont les différents signes graphiques sont analysés. UNE PRATIQUE ARCHIRÉPANDUE Un conseil : ne bâclez pas votre lettre manuscrite ! Par les temps qui courent, cela serait dangereux.

Les services de recru­ tement ont toujours un graphologue sous la main, prêt à analy­ ser toute écriture suspecte...

Rendez-vous compte: 86 % des 35 grandes entreprises françaises interrogées par le cabinet Peat Marvick Consultants pour Entreprises et Carrières en 1993 utilisaient la graphologie en complément de l'entretien. Il faut toutefois savoir que les pratiques sont susceptibles de changer, en fonction des mutations des directeurs des ressources À SAVOIR Une tech11ique ··résêbt:ée aY](· càdr,es ,,, "' . � % . . En Fr�nce, l'an�lyse graphologique s'ap­ pliqfsurtout ��x popul�tici,11s d�.te��ni­ � iei;.et de êadres (Înôyens ët scipé'­ rieurs}.

la population d�s .ouvriers n '.e�t que rarement cqncemée.

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recrut�ment des cadres et jeunes dipl!)rnés.

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l;n'pasde litige,, :J1'.�ppartilfndra'âtî j�ge, d'appréêi�ttà · ., pèrtinenê� ., ·êfë la .· méthode_utili�ee::» ., .!f ne PRATIQUE Les entreprises· qui recrutent avec la graphologie A uchan, Bull, Bossard Consultants, CGI Informa­ tique, Ecco, Seita, Saint-Gobain, Sligos, Schweppes France, Etam, Essilor, La Redoute, Promodès, Elf Aquitaine••• la liste des entreprises françaises utilisant la graphologie est longue.

Vous pourrez en trouver le détail dans Le Guide des entre­ prises qui recrutent de !'Etudiant (98 F en librairiè).

Ce précieux guide vous permet de tout connaître sur les techniques de recrutement des entreprises, ce qu'elles attendent des candidats, les postes proposés, les profils souhaités••• Avec, en prime, des témoignages de jeunes diplômés passés par le chemin de croix de la sélection, et des conseils pour mieux vous armer lors des entretiens ... Chaque entreprise fait l'objet d'une fiche technique présentant son activité, ses effectifs, son chiffre d'af­ faires, ses méthodes de recrutement et le contact du responsable des ressources humaines. Quelques minutes par lettre pour sélectionner les profils les plus intéressants...

La méthode présente au moins l'avantage d'être efficace et peu chère pour l'entreprise (500 F environ par analyse rapide).

Mais c'est un peu la technique du tamis.

Avec, pour le candidat, le risque de passer au travers sans autre forme de pro­ cès.

Beaucoup de graphologues reconnaissent le danger de cette technique expéditive.

« Je ne dis pas que cela soit la meilleure méthode.

C'est pourquoi cette analyse rapide doit être pratiquée par des gens particulièrement compétents et expérimentés», sou­ ligne Christian Dulcy, du Groupement des graphologues-conseils de France (GGCF).

Mais comment le candidat peut-il le savoir ? GR.OS PLAN 1 La graphe chez Schweppes France sabelle Rolin, assistante ressources humaines de l'entreprise, explique : « Chez Schweppes, l'analyse graphologique arrive toujours en phase finale dù recrutement, pour départager des candidats.

Quand ils ont le même profil, la même formation, par exemple, nous demandons une analyse détaillée, en précisant à l a graphologue le profil du candidat que nous récherchoils, la .

m ission demandée, etc.

Nolis lui demandons de voir si le candidat est biên en adéqua­ tion avec le poste.

Quand nous recevons l'analyse, c'est toujours l'occasion d'une discussion.

» De toute manière,.

la graphologie n'est qu'un élément parmi d'autres dans la prise de décision; Elle n'a rien d'un verdict rédhibitoire. Chez Schweppes, le recours au tri préalable par l'ana­ lyse graphologique ne s'est produit qu'une seule fois. « C'était pour une annonce parue dans la presse pro­ posant un poste de commercial.

Nous avons reçu 3 000 candidatures ! Not.is avoris fait Une première sêlection en interne.

Puis nous en avons donné une vingtaine au graphologue pour une analyse rapide.» ■ L'analyse détaillée Beaucoup d'entreprises ne font intervenir la grapho que plus tard dans le processus de recrutement, pour départager deux candi­ dats ayant déjà franchi toutes les autres étapes de la sélection.

Il s'agit alors d'une analyse plus détaillée de l'écriture.

Au lieu de quelques minutes, le graphologue peut y passer une bonne demi-heure, voire une heure.

Le coût pour l'entreprise est aussi plus élevé : il tourne autour de 1 200 F environ par analyse. Au cabinet de recrutement Alexandre Tic, on est partisan de la méthode : « Nous utilisons systématiquement la graphologie, précise Paul-André Faure, le président, mais jamais en "prétri". Elle intervient toujours à posteriori.

Nous travaillons en deux temps.

Nos graphologues travaillent tout d'abord par oral avec nos consultants.

Il s'agit d'une véritable discussion.

Ensuite, ils rédigent un commentaire approfondi.

Si l'entretien se révèle en contradiction par rapport à l'analyse graphologique, nous demandons une contre-expertise.

La graphologie est pour nous un outil complémentaire d'aide à la décision.

» MONTRE-MOI COMMENT TU ÉCRIS... ...

Et je te dirais qui tu es et comment tu travailles ...

Ronde, appuyée, veloutée ou rigide, il existe des dizaines de formes d'écriture.

Pour donner son diagnostic, le graphologue ne se limite pas à analyser la forme des lettres.

Il prend en compte d'autres critères, comme la dimension (petite, grande ...), la liaison des lettres entre elles, la vitesse de l'écriture ou l'incli­ naison. On a dû vous dire qu'une écriture penchée à droite (dextro­ gyre) est sign e d'ouverture.

Et que c'est de mauvais augure si elle penche à gauche (sinistrogyre) : elle indiquerait le repli sur soi, sur le passé.

Ce n'est pas si simple ! Tous les graphologues vous le diront : un signe isolé ne veut rien dire en soi.

Il faut un certain nombre d'indices convergents. Tout comme une douleur à l'estomac n'est pas un symptôme suffisant pour diagnostiquer un ulcère, il faut que votre écriture présente plusieurs signes caractéristiques pour que le grapho­ logue puisse tirer ses conclusions.

En jargon graphologique, on parlera de« contexte graphique».

La signature, par exemple, est un signe déterminant de la personnalité.

Mais elle ne révèle rien en soi.

Elle est toujours analysée en fonction du reste de l'écriture. ■ Les quatre piliers majeurs de l'écriture Tout bon graphologue qui se respecte observe successivement ces quatre éléments : la forme, l'espace, le mouvement et le trait. 1.

La forme.

C'est la façon de former vos lettres.

Souvenez-vous de ces heures d'écriture, sur les bancs de l'école, quand la maî­ tresse vous apprenait à tracer vos lettres.

Depuis, vous avez modifié votre manière de les dessiner.

Vous les avez « défor­ mées» : elles sont devenues plus simples, plus rondes, ou au contraire plus tordues. Des formes simples sont généralement signe d'absence de pré­ tention, d'efficacité, de clarté dans le raisonnement.Des formes complexes vont au contraire traduire un caractère compliqué, un manque de naturel.

Par exemple, les points sur les « i» en forme de soucoupe volante (que l'on retrouve dans les écritures adolescentes) sont vues comme un signe de coquetterie, de narcis­ sisme.« Tous les signes inutiles, c'est-à-dire inutiles pour le texte, tous les signes pour "faire beau" traduisent le désir de plaire, le besoin de se faire remarquer», explique Bernard Beaunoir, consultant en ressources humaines.

Les formes arrondies peuvent signifier la douceur de caractère, mais aussi la passivité, le manque de combativité.

Les écritures anguleuses peuvent être vues comme preuve de volonté mais aussi de rigidité.

« On compte deux formes de base : la courbe et la droite, explique Marcelle Desurvire.

La droite tranche.

La courbe accueille ou enferme.» Sans compter ceux dont l'écriture est « négligée», qui ne se donnent pas la peine de former leurs lettres ... 2.

L'espace.

C'est celui de la feuille, ordonné par des normes: marges, intervalles réguliers entre.

les lignes, intervalles entre les mots pour les détacher, alinéas ...

« La manière dont le scripteur traite l'espace reflète la manière dont il dispose de son espace vital, de l'espace de sa vie intérieure, de son espace de relation», explique Marcelle Desurvire.

Autant dire qu'une PRATIQUE Attention à la signature ! U ne graphologue explique : « La signature a une place majeure ; au bas de la page, elle remplace l'ancien sceau qui identifiait l'auteur d'un message.

Elle authenti­ fie le scripteur dans ses actes officiels.

Il s'engage en signant.

Il y a donc une intention dans la signature, même si on n'y pense pas au moment où on la trace. C'est un geste libre, on y a tous les droits.

» Autant dire que c'est un élément d'une extrême importance.

Sa forme, mais aussi son emplacement par rapport au texte sont pris en compte. Si les.... »

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