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Grèce 1986-1987
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En Grèce, le recul du Mouvement panhellénique socialiste (PASOK) du Premier
ministre Andréas Papandréou aux élections municipales d'octobre 1986 a
relativisé son succès de 1985 aux législatives.
Bien qu'ils n'aient pas retrouvé
de leader indiscuté, les conservateurs de la Nouvelle démocratie, soutenus par
les nostalgiques de la junte militaire qui sombra dans le désastre de Chypre
(1974), l'ont emporté à Athènes, Le Pirée, Salonique, grâce à un mauvais report
des voix communistes "orthodoxes".
Ailleurs, la gauche l'a emporté partout où
elle se présentait en coalitions unies.
Si le PASOK a conservé un léger avantage
général, ce scrutin a signalé la reconstitution des bastions traditionnels de la
droite (Sud Péloponnèse, Macédoine occidentale), confirmé le maintien de
quelques fiefs notabiliaires et des banlieues rouges et il a vérifié l'emprise
communiste sur les villes moyennes gonflées par l'exode rural et les retours
d'émigration.
Coup d'arrêt ou promesse d'échec pour le parti au pouvoir? Puisque
la compétence des municipalités reste limitée et que leur budget total n'atteint
que 5 milliards de francs (5,25 fois moins qu'en France à population égale), il
faut prendre ces résultats comme l'expression de la déception d'électeurs qui
éprouvent la difficulté de vivre dans des villes dont la croissance a été trop
rapide pour être parfaitement équipées, et sont agacés devant le relèvement des
impôts, la stagnation des niveaux de vie et le freinage de la consommation.
C'est le même mécontentement qu'ont exprimé les grèves et manifestations
organisées dans toutes les branches d'activité.
Ces difficultés ont fait
ressortir l'absence de coordination entre le PASOK et les forces syndicales.
Au printemps 1987, les socialistes ont dû aussi faire face à de vives et
spectaculaires protestations du clergé orthodoxe.
Celui-ci entendait ainsi
s'opposer à la sécularisation des derniers biens d'Église voulue par le
gouvernement.
Changeant seulement les titulaires de quelques ministères, le gouvernement s'en
est tenu à la politique décidée en 1985 pour la modernisation du pays.
L'entrée
dans le Marché commun exigeait des réajustements durables: adapter une
production agricole naguère diversifiée et autarcique aux quotas communautaires,
modifier les structures très émiettées de l'appareil industriel et commercial,
moderniser le système d'imposition (TVA), contenir les salaires pour faciliter
l'investissement et reprendre le contrôle de l'inflation.
Cette politique
exigeante mise au point par le ministre Costas Simitis a surpris un peuple qui
imaginait que l'assistance financière de l'Europe industrielle réglerait
beaucoup des problèmes de croissance du pays.
L'équipement s'est poursuivi:
remembrement, agriculture de groupe, irrigation, hydro-électrification pour
économiser le pétrole, électricité thermique sur lignite pour augmenter la
puissance installée et mieux utiliser le réseau...
Il a....
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