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Haïti 1985-1986 A Haïti, 1986 a été l'année de la délivrance: le 7 février, l'exil en France du "président à...

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« Haïti 1985-1986 A Haïti, 1986 a été l'année de la délivrance: le 7 février, l'exil en France du "président à vie", Jean-Claude Duvalier, a mis un terme à vingt-neuf années de dictature.

"Duvalier parti, Haïti sauvée" chantait la foule en liesse dans les rues de Port-au-Prince.

Depuis 1957, les Haïtiens ont vécu successivement sous la férule de François Duvalier, despote sanguinaire, habile à détourner à son profit l'idéologie noiriste et le culte du vaudou, puis sous la tutelle de son fils Bébé Doc, héritier falot, hésitant entre les pressions contradictoires de son clan. La détérioration de la situation alimentaire dans les campagnes où l'on ne survit que grâce au "manger sinistré" (les distributions d'aide alimentaire) a été à l'origine des émeutes de la faim survenues en mai 1984 dans les villes de Gonaïves et Cap Haïtien.

Elles avaient déjà donné lieu à des manifestations politiques.

"Fok kat la rebat" (il faut rebattre les cartes) entendait-on alors. La jeunesse a pris ensuite le relais.

Conscients de leur puissance -41% des Haïtiens ont moins de quinze ans -, près de cinquante mille adolescents ont défilé le 2 février 1985 dans la capitale pour une marche de la paix.

La démocratisation relative de la vie politique (autorisation des partis d'opposition, élections libres en particulier), annoncée le 22 avril 1985, était bientôt repoussée au mois de février 1987.

L'agitation reprenait alors dans la ville de Gonaïves à partir du 27 novembre 1985, puis gagnait toutes les grandes villes du pays à la fin janvier.

Cette contestation de la rue, ouvertement et puissamment soutenue par l'Église et son réseau de deux mille communautés de base, et les pressions des Etats-Unis et de la France, principaux bailleurs de fonds, ont contraint Bébé Doc à quitter son palais de stuc blanc. Au lendemain de sa fuite, avec famille, voiture et dollars, la succession a été assurée par un Conseil national de gouvernement (CNG) dirigé par le général Henri Namphy.

La population, ivre de joie, a procédé au "déchoukage" (littéralement déracinement en créole) des suppôts du tyran, en particulier des "tontons-macoutes", sinistre garde prétorienne de l'ancien régime.

Quelques-uns de ces miliciens ont été lynchés dans les rues.

Les journaux, la radio, la télévision ont tout de suite mis à profit la liberté d'expression retrouvée.

Des comités de quartier ont surgi, nombre d'exilés politiques sont rentrés, les.... »

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