Haïti 1987-1988 L'expérience d'un régime civil n'aura pas duré cinq mois. Le général Henri Namphy, qui avait concédé le pouvoir...
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Haïti 1987-1988
L'expérience d'un régime civil n'aura pas duré cinq mois.
Le général Henri
Namphy, qui avait concédé le pouvoir à Leslie Manigat - intronisé président le 7
février 1988 - l'a récupéré le 19 juin suivant.
A l'issue d'une brève partie de
bras de fer entre les deux hommes - le chef de l'État s'opposant à des mutations
d'officiers décidées sans son consentement -, le commandant en chef de l'armée a
pris la tête d'un gouvernement militaire, et renvoyé en exil le professeur
Manigat.
Ce putsch, qui annihilait les frêles espoirs démocratiques, a été
accueilli par la population dans l'indifférence générale.
Il faut dire que le
président déchu avait été désigné à la magistrature suprême au terme d'un
simulacre d'élection qui n'aurait même pas rassemblé 10% des inscrits (taux de
participation officiel: 35%).
La démocratie avait été également souvent bafouée
dans les mois précédents.
Dès la fin juin 1987, le Conseil national de gouvernement (CNG) du général Henri
Namphy, alors en charge de la transition, mettait le feu aux poudres en rognant
sur les prérogatives du conseil électoral provisoire, organisateur de la
consultation.
Le 23 juillet 1987, à Jean Rabel, dans le Nord-Ouest, quelque
trois cents paysans, partisans d'une réforme agraire, étaient massacrés à
l'instigation de propriétaires terriens de la région.
La sévère répression de
manifestations d'opposants achevait par ailleurs de discréditer le CNG, et
faisait une cinquantaine de victimes, dont deux candidats à la Présidence,
assassinés.
Enfin, le 29 novembre 1987, jour initialement retenu pour des
élections générales, l'armée laissait le champ libre aux sicaires de l'ancien
régime.
Des commandos de "macoutes" mitraillaient la foule....
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